D’après l’observatoire des inégalités, l’une des missions les plus fondamentales de la République est de donner à chacun d’entre nous l’accès au savoir mais dans la réalité celui-ci n’est pas le même pour tous les élèves.
L’école nous permet une ouverture sur le monde, de connaître ses droits pour mieux les faire respecter, et d’acquérir des savoirs. En théorie, chaque enfant doit pouvoir faire les études qu’il souhaite. Mais en pratique, on voit que tous les enfants ne sont pas tout à fait égaux. En effet, 90 % des enfants d’enseignants étant en sixième en 1995 ont obtenu le bac en moyenne sept années plus tard, contre 40,7 % des enfants d’ouvriers non-qualifiés. De même, ces derniers ne représentent que 9 % des inscrits en classes préparatoires aux grandes écoles contre 55 % pour les enfants de cadres supérieurs. Après un test de mathématiques effectué en classe de sixième, les enfants de cadres sont beaucoup plus avantagés que les enfants d’ouvriers en totalisant 76,3 sur 100 points contre 59,9 points.
Mais comment peut-on expliquer ces écarts ? Les conditions de logement, qui dépendent beaucoup du niveau de revenus des parents, comptent pour une part non négligeable. L’absence d’espace à soi pour faire ses devoirs se ressent sur les résultats à l’école. De plus, le capital culturel transmis par les familles n’est pas le même suivant leur catégorie sociale. L’environnement joue un rôle majeur dans la réussite à l’école ; tous les parents n’ont pas la capacité pour aider leurs enfants dans leurs devoirs.
Mais de nombreux élèves ne réussissent pas car ils imaginent que de toute façon, ils ne sont pas faits pour des études plus ou moins longues, souvent en référence au parcours scolaire de leurs parents, et abandonnent. S’imaginer dans une filière valorisée est certes plus facile pour ceux dont les parents ont fait des études et connaissent mieux le système, mais les autres ont aussi leur chance même s’ils doivent travailler davantage. L’estime de soi, et plus précisément ce qu’on se croit en capacité de réaliser, de faire et de devenir, jouent un rôle essentiel dans la réussite : on devient ce que l’on croit qu’on va devenir tandis que l’école doit tenir son objectif d’égalité des chances.