Be safe de Xavier-laurent Petit

Publié par le 10 Mar 2010 dans Charte d'utilisation du blog |

Prix du roman historique 2009

résumé: Il y a quelques semaines encore, je grattais la guitare avec Jérémy dans le garage, en rêvant de gloire et de Rock’nRoll pendant que P’pa, couché dans le cambouis, trafiquait ses moteurs. Il a fallu que nous croisions les sergents recruteurs, sur le parking du supermarché, un jour où nous avions soif de coca. Ils lui ont promis qu’il aurait un bon job, qu’il construirait des ponts. Alors il a signé. “Le soldat spécialiste de première classe Jérémy O’Neil est définitivement affecté à la compagnie Sygma du 3° bataillon du 504° régiment du parachutiste de la 82° division aéroportée” dit le papier. En clair, ça veut dire que Jérémy part là-bas. Là où la guerre fait rage. Il y va pour tuer ou pour se faire tuer. On ne va pas le revoir avant des mois. Il a promis de m’écrire. Et tous ses mails, il les termine par cette formule : Be safe. Reste en vie.

commentaires : J’ai beaucoup aimé ce livre, il est inspiré de faits réels.

Oskar, 16 ans, est un “ado” comme les autres, au sein d’une famille américaine, passionné de rock, il joue d’ailleurs de la basse et espère monter un groupe avec son frère aîné, Jérémy, 18 ans. Mais Jérémy, en quête d’un emploi, s’engage dans l’armée où il espère devenir constructeur de ponts. Le père semble peu enthousiaste face à ce départ mais ne dit mot. Très vite, Jérémy se trouve confronté à une réalité qu’il n’avait pas pressentie : repéré comme excellent tireur, il ne construira jamais ses fameux ponts, mais se retrouvera sur le front et l’horreur de la guerre d’Irak. Le roman est intelligemment construit : face à l’histoire légère d’Oskar qui vit sa vie d'”ado” et une histoire d’amour timide avec Marka (ils créeront d’ailleurs leur groupe de rock tous les deux) se trouve le contrepoint violent des emails de Jérémy à son frère. Si aux parents Jérémy envoie des lettres rassurantes, à son frère il ne cache pas la réalité de la guerre. Il termine chaque mail par la même phrase, leitmotiv des soldats : « be safe », qui signifie « reste en vie ». Les personnages secondaires sont également intéressants, particulièrement le père, qui cache un secret vite découvert par ses fils : il a connu les horreurs de la guerre du Vietnam. Leur relation est vraiment bien vue, entre volonté de protéger et besoin d’expliquer quand même ce que fut sa réalité. La grand-mère, qui débarque de temps en temps avec ses romans d’amour à l’eau de rose, apporte une touche d’humour au roman, alors qu’elle y tiendra un rôle important plus grave. Et sans parler des amis et jeunes voisins qui ne reviendront pas forcément, de l’angoisse de leurs familles. Roman engagé, qui allie à la fois simplicité de l’histoire occidentale d’Oskar (qu’on peut d’ailleurs trouver un peu édulcorée, idéaliste, peu crédible) et profondeur et gravité de la réalité irakienne de Jérémy. A noter que tout au long du roman, aucun lieu n’est cité, on pourrait très bien ne pas savoir où ça se passe, mais les éléments de l’histoire sont suffisamment limpides pour qu’on identifie très bien de quoi il est question.

Je vous le conseille… à lire !

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