Dans le cadre du partenariat établi depuis la rentrée 2012 entre le collège René Cassin du Gond-Pontouvre et la Cité, Lola Lorente, auteure de bande dessinée espagnole en résidence à la maison de auteurs, a rencontré les élèves de 3ème 2 pour échanger autour de l’album « Chair de ma chair », qu’ils ont découvert dans le cadre de leur cours d’espagnol.
Pendant 7 séances nous avons travaillé autour de 8 planches du roman graphique de Lola Lorente Sangre de mi sangre . Aprés les avoir décrites nous avons cherché à imaginer les situations et nous avons émis des hypothèses. Nous avons ensuite cherché à établir des liens entre les différentes planches et tenté de les remettre dans l’ordre. Nous avons pu donner du sens et rattacher ces planches à l’histoire racontée. Néanmoins, malgré toutes nos déductions, beaucoup de questions sont restées sans réponse…mais nous avons eu l’opportunité de les poser directement à l’auteure !
A quel âge avez-vous commencé à dessiner ?
Après le lycée je suis entrée aux Beaux Arts et j’avais alors 21 ans.
Quels sont les liens entre l’histoire et votre vie ?
Aucun. Il n’y a pas vraiment de lien direct avec ma vie mais je m’appuie plutôt sur des impressions, des émotions personnelles et bien sûr sur mon propre univers.
Avez-vous écrit d’autres livres ?
Chair de ma chair est mon premier livre mais j’ai déjà travaillé sur des illustrations, des livres pour enfants et des fanzines. Actuellement je travaille sur un autre roman graphique La alumna (l’élève) qui parle d’une jeune femme de 27 ans qui revient vivre chez ses parents après ses études.
Pourquoi écrire des livres ?
C’est venu comme ça…ça s’est imposé à moi naturellement.
Pourquoi choisir la forme du roman graphique ?
J’avais besoin de cet espace pour raconter mon histoire…cette forme m’a permis de m’exprimer et de pouvoir tout dire en 208 planches.
Combien de temps avez-vous mis pour réaliser cette œuvre ?
En tout, ça m’a pris 5 ans mais je ne travaillais pas de façon suivie uniquement sur ce projet.
Pourquoi le noir et blanc ?
C’est ma façon de m’exprimer et j’utilise la couleur seulement dans les illustrations.
Pourquoi choisir de mettre si peu de texte ?
J’ai un grand respect pour le texte mais l’absence de texte laisse plus de place au dessin. Parfois ce n’est pas nécessaire de rajouter du texte pour exprimer ce que le dessin réussit à exprimer tout seul. Moins il y a de texte mieux c’est.
Avez-vous réalisé cette œuvre pour dénoncer quelque chose ?
Non, il n’y a aucune revendication… c’est juste pour le plaisir de raconter une histoire et pour le plaisir du lecteur.
Quelle est votre source d’inspiration ?
J’aime beaucoup le cinéma des années 30 et 50 et les séries américaines. J’ai toujours avec moi un cahier d’idées et quand je suis en train de travailler sur un projet je suis toujours en recherche et toujours en alerte…dés que je vois ou que j’entends quelque chose qui peut me servir je le note.
Pourquoi parler d’un ventriloque ?
Je voulais créer un personnage détestable…
Pourquoi ce choix des prénoms ?
Ce ne sont pas des prénoms courants en Espagne et ça me permet de créer une certaine distanciation. A part Amanda qui est le prénom de ma meilleure amie, j’ai choisi des prénoms plutôt américains ou français…Céline est un prénom français par exemple que j’aime beaucoup…je ne sais pas pourquoi.
Pourquoi avoir choisi de représenter Ralfi avec un grand nez ?
C’est un clin d’oeil à Pinocchio…Ralfi est un personnage qui se cherche et se ment à lui même. Ensuite pour la ressemblance avec la mère il fallait qu’elle aussi ait un grand nez !
Pourquoi les talons hauts pour ce même personnage ?
Pour moi les talons sont la marque de la féminité et ils se sont imposés à moi naturellement quand j’ai commencé à dessiner…alors je les ai gardés et ils sont devenu une sorte d’objet fétiche pour le personnage et le symbole de son attachement à sa mère.
A combien d’exemplaires s’est vendu votre ouvrage ?
1 600 exemplaires pour l’Espagne mais je n’ai pas les chiffres pour le moment pour les autres pays.
Quand est paru votre livre ?
Il est sorti fin 2011 et il a été publié en France, en Espagne et en Italie.
(L’édition espagnole de Sangre de mi sangre a été récompensée par le Prix “Auteur révélation” 2012 au salon de la bande dessinée de Barcelone FICOMIC).