Interview de madame Jumeaux (professeur de technologie)

 

Pour mieux comprendre le rôle des plantes sauvages dans le potager, nous avons eu l’idée de réaliser une interview filmée de deux jardiniers “experts” (Madame Jumeaux et Monsieur Bertheau). Notre groupe était composé de deux journalistes, deux caméramans, deux chargés de sécurité encadrés par Stéphane (aide de laboratoire en sciences). Le temps était au beau, nous nous étions installés donc dans  le jardin du collège Jean Zay.

Voici l’interview de Madame Jumeaux .

(lien vers interview M.Bertheau)

Sous-titrage

L‘élève journaliste : Merci d’avoir accepté notre invitation. Nous participons au projet E.C.O.R.C.E. La question à laquelle nous devons répondre est : « Le maintien d’une diversité de plantes sauvages aux alentours du potager favorise-t-il la qualité et la quantité de la production alimentaire ? ». Pouvez-vous nous aider à y répondre grâce à votre expérience ?

Madame Jumeaux : Eh bien oui !  j’essaierai de répondre à mon niveau. Je ne suis pas une spécialiste du jardin mais plutôt une passionnée !…

L’élève journaliste : Est-ce que vous pouvez  vous présenter ?

Madame Jumeaux : Je suis Madame Jumeaux, professeur au collège Jean Zay de technologie. Avec Madame Thomas depuis l’année dernière,  je suis à l’initiative de cette petite construction de jardin pour bien embellir le collège que je trouvais ” collège béton”.

Affiche donnant l’historique du  jardin et son avancement…

affiche Zay un jardin

zay un jardin

L’élève journaliste: Avez-vous un jardin ?

Oui un très grand même ! C’est-à-dire qu’à la campagne j’ai un jardin d’un hectare…. Ce n’est pas qu’un potager mais il y a aussi du potager.

L’élève journaliste: Aimez-vous les jardins ?

Madame Jumeaux : Beaucoup… beaucoup… beaucoup !

L’élève journaliste: D’où vient votre connaissance du jardinage ?

Madame Jumeaux : Ah ! moi… je suis fille de paysan donc j’ai toujours vécu à la campagne avec des fleurs, des animaux, de la terre…. Donc ça a été mon terrain de jeux tout le temps, tout le temps, tout le temps…

L’élève journaliste: Comment considérez-vous les plantes sauvages dans votre potager ?

Madame Jumeaux : Les plantes sauvages… les orties pour faire de la soupe… il y en a qui m’énervent un peu : les liserons par exemple, il faut sans arrêt les arracher ! Mais les petites fleurs bleues : les véroniques sont très jolies. Et puis il y en a qui peuvent éventuellement égailler un petit coin, on ne sait pas quoi mettre … alors on va laisser un petit coin de plantes sauvages !

NB : Madame Jumeaux a fait installer une jachère dans les espaces verts du collège  Jean Zay.

Jachère

L’élève journaliste: Comment les traitez vous ?

J’y vais avec un petit sécateur…une petite pelle… j’y vais avec les mains, avec de l’huile de coude !

L’élève journaliste: Est-ce que vous faites du paillis ?

Ah ! le paillis, je trouve ça très joli ! Alors je mets un petit peu de paille mais aussi de la paille des champs que je vais récolter après les moissons, quelquefois il y a de la paille que l’agriculteur laisse, de petites branches de blé que je ramasse…

Et puis dans ce petit jardin (NB au collège Jean Zay) on a récupéré des petites coquilles de noix, des coquilles de noisettes et de la pouzzolane.. ça conserve l’humidité du sol et cela évite trop d’arrosage.

L’élève journaliste: Est-ce que vous vous servez d’un composteur ?

Oui, c’est très intéressant le compost. On en a même un au collège. Pour le moment, nous n’avons pas grand chose dedans. On y met le marc de café, nos petits détritus de jardin donc il est en fonctionnement…;

Composteur en service avec son affiche

composteur

affiche composteur

L’élève journaliste: Les plantes sauvages se mangent-elles ?

Oui, les orties se mangent ! Il y en a d’autres : tout ce qui est menthe sauvage, l’aillet se mange aussi. Bien sûr, il faut connaître mais je pense que la nature nous donne des plantes  mais pas forcément des “mauvaises” herbes, elles peuvent nous servir par contre.

L’élève journaliste: Est-ce que l’on peut faire des médicaments avec des plantes sauvages ?

Sans doute, je ne suis pas spécialiste mais nos remèdes de grand-mère d’autrefois et même des médecines parallèles, des médecines chinoises font qu’on peut se servir de ces plantes… on parle d’huiles essentielles mais là, il faudra s’adresser à d’autres personnes !

L’élève journaliste: Quelle réponse apporteriez-vous à la question qui nous est posée ?

Il faut des deux, c’est-à-dire que l’homme doit écouter cette nature qui nous donne des plantes. Nous voulons absolument que ce soit bien droit, que la salade soit là, que le chou soit là… je ne suis pas sûre qu’on ait des exemples ici… 

Chez moi, par exemple,  j’ai des petites poules… de temps en temps, je les sors… ces poules et elles viennent effectivement gratter, un petit peu manger… Je pense que l’homme a beaucoup à apprendre de la nature on ne peut pas maîtriser et dompter cette nature. D’ailleurs tout l’hiver,  le jardin est en dormance et pourtant il ne fait pas rien, il y a plein de petites bêtes qui travaillent pour nous et puis après au printemps on a envie de planter…

Hier par exemple on avait des pieds de courgettes qui nous avaient été donnés… on ne sait par qui  ? elles ont été plantées en serre et elles sont  très très hautes.. Je ne sais pas si ces pieds-là vont vraiment donner des courgettes… je ne suis pas sûre que le fait de les avoir fait pousser en serre puis de les mettre à une température comme ce matin, de 3 ou 5 degrés en plein solel va leur permettre de résister …c’est une expérience qu’on a fait, on les a mis à  trois endroits différents… voilà !

L’élève journaliste : merci d’avoir répondu à ces questions !