Après une première séance d’immersion dans les Bois de Chambrille, nous voici de retour dans ce même lieu pour la séance d’investigation toujours en compagnie de Romain Gautier de l’organisme Prom’haies et de Barbara Puaud du GODS qui étaient déjà intervenus tous les deux lors de la séance d’immersion.
Le travail a débuté avec l’apport de notions de vocabulaire relatives au bois mort : un arbre mort couché au sol s’appelle un” chablis” quant à celui qui est encore debout est nommé une “chandelle”.
Le temps étant relativement compté afin que les élèves puissent avoir un maximum d’expérience, il est temps de s’occuper maintenant du sol et en particulier des différentes strates. Nous apprenons donc que la terre est un milieu de vie vivant et très fertile grâce à la matière organique qui se compose de prime abord de feuilles et de bois mort pour la couche en surface. Celle que l’on va retrouver en-dessous et qui se compose de feuilles décomposées est appelée “litière”.
Vient ensuite” l’humus” correspondant à un stade de décomposition des organismes un peu plus avancé.
Pour en revenir à notre sujet d’étude “Quelle est la place du bois mort dans l’écosystème forestier” nous en arrivons à nous interroger sur le processus qui permet au bois mort de se décomposer en terre noire très riche.
C’est alors que nous faisons la découverte d’un microcosme souterrain très diversifié. Quelques uns sont connus comme le lombric ou plus communément appelé ver de terre appartenant à la famille des animaux “lucifuges” c’est à dire qui fuient la lumière. Il appartient en même temps à la catégorie des “brasseurs”.
Puis viennent également les “cloportes” qui eux font partie de la catégorie des “fragmenteurs” . Ils découpent les éléments en petits morceaux. Ils sont donc complémentaires au ver de terre dans la vie du sous-sol.
Afin d’avoir une vision plus globale de l’ensemble de la vie souterraine une petite présentation permet de retrouver les principaux “animaux” classés du plus petit ( invisible à l’oeil nu) jusqu’aux plus gros.
Mais pour faire connaissance avec eux, rien ne veut se pencher un peu plus sur la matière et gratter, chercher et observer à la découverte de cette faune. De quoi assouvir sa curiosité naturelle! Une petite pelle et des boîtes “aspirateurs” permettent de prélever quelques échantillons. La boîte est bien pratique car à main nue, impossible d’agripper l’une de ces petites bêtes. L’avantage est qu’elle est inoffensive pour eux!
Il suffit d’orienter le plus long tube transparent en direction de l’animal à prélever et d’aspirer par le deuxième tuyau. Fort heureusement un filtre obstrue le tuyau d’aspiration ce qui permet de ne laisser l’animal que dans la boîte et de l’observer grâce à la loupe située sur le dessus et entourée d’un anneau vert.
Maintenant place à une synthèse de quelques uns de nos prélèvements. Parmi les spécimens recueillis nous avons le “litobie” autrement nommé “mille pattes” qui dans la chaîne alimentaire du sous-sol va manger les vers et cloportes par exemple ou encore le “géophile” qui est un décomposeur et va avoir pour rôle de fragmenter le bois mort.
Après la vie souterraine vient la vie plus aérienne que nous a fait découvrir Barbara.
Assis sur une bâche nous avons mis nos sens en éveil et en particulier l’ouïe. Munis d’une fiche nous devions repérer la position des chants d’oiseaux entendus et l’ indiquer par une croix à l’intérieur d’un cercle. Au centre de ce cercle était dessiné un point qui représentait notre position dans l’espace d’écoute.
Afin d’affiner cette audition, nous nous sommes munis d’amplificateur ayant la capacité d’entendre avec une intensité plus importante des chants d’oiseaux peu audibles mais également de percevoir la mélodie de leur chant avec davantage de netteté.
Afin de compléter cette observation nous nous sommes munis de jumelles et avons tenté d’apercevoir les oiseaux qui perchaient dans les arbres.
Mais, au fait, pourquoi les oiseaux chantent-ils?
Ce cri a pour “vertu” de protéger son territoire afin de se nourrir et de se reproduire.
Ne perdons pas de vue cependant notre problématique du bois mort. En quoi peut-il avoir une incidence dans cette observation?
Parmi l’ensemble des arbres certains sont malades voire morts et présentent un intérêt non négligeable pour un ensemble d’oiseaux dont nous avons pu entendre un membre de leur espèce : les pics. Ils vont s’en servir afin de créer des cavités et s’y abriter voire nicher.
Le pic noir va s’attaquer aux arbres “vivants”. Quant au pic épeiche, au pic vert ou au pic épeichette ils vont s’attaquer aux arbres morts ou malades qui ont des insectes et / ou des champignons sur leur écorce.
Ces volatiles sont munis d’une langue de 4 cm pour aller chercher le contenu des trous ou cavités dans les arbres.
Enfin parmi les autres animaux qui vont se servir des trous nous avons pu recenser la sittelle torche pot, le frelon, la chauve-souris, le pigeon colombin, la martre et le choucas des tours.