Témoignage de mon grand-père sur l’école autrefois

Témoignage de mon grand-père Michel, 78 ans

C’était le mercredi 6 décembre 1944, j’avais 8 ans. Il faisait très froid ce jour-là. La neige avait recouvert le sol. J’avais les pieds glacés car je portais des galoches (semelle en bois et dessus en cuir) et non des chaussures. Je n’avais pas d’uniforme spécial.
Je marchais en direction de l’école de garçons de mon village, car contrairement à aujourd’hui nous n’avions pas d’école le jeudi mais le mercredi et le samedi matin. Je n’avais qu’1 km à faire par rapport à certains de mes camarades qui eux avaient 6 ou 7km à faire et devaient passer à travers des bois.
En attendant que la cloche sonne, les garçons jouaient aux billes, à la marelle, à la corde à sauter ou aux osselets.
Les personnes qui nous faisaient les cours étaient soit des civils soit des religieux.
La cloche sonna. Je rentrai dans la classe. Il faisait bon à l’intérieur grâce au poêle à charbon. Je m’installai à mon pupitre en bois et je commençai à écrire, à la plume et à l’encre le cours d’histoire que mon instituteur avait écrit à la craie, sur le tableau noir.
Après, pendant 1 heure, on fit des calculs en maths.
Mais pendant le cours mon voisin n’arrêtait pas de parler. L’instituteur lui demanda de venir le voir et de mettre ses doigts en avant. Il lui donna 3 coups de règle (les coups de règle étaient très utilisés à cette époque), il lui demanda de faire 3 tours de cours pendant la récréation et lui donna 50 lignes à écrire “Je ne dois pas bavarder en cours.” L’instituteur dit que c’était la récréation. Je ne fus pas d’humeur à jouer. Je ne le quittai pas des yeux quand il courait.
Un quart d’heure plus tard, c’était le moment d’aller 2 heures en français. Pour aujourd’hui on devait apprendre une poésie. On commença d’abord par une dictée sur le Moyen-âge. Elle parlait d’un roi et d’une reine qui n’avait pas d’enfant et en voulait un. Ils durent passer des épreuves…
Après la dictée, j’étais le premier à réciter la poésie “Le cancre”. Je l’avais bien apprise donc j’eus un 18/20. Mon voisin la récita, eut plein de fautes donc un 9/20. Toute la classe passa et eut plus ou moins une bonne note. Puis ce fut le midi. Tout le monde devait apporter son casse-croûte et l’hiver les Sœurs offraient une soupe. Quand on était à table il était strictement interdit de parler. La journée se déroula. Je pris mon 4 heures où l’on avait des tartines avec des figues ou du chocolat. La journée se finit. Je dus rentrer chez moi.
Dans notre école nous continuions jusqu’au certificat d’étude que nous passions à 14 ans.

L.B., classe de 6e1 en 2014-2015