Je m’appelle Olaudah Equiano. Je suis né vers 1745 dans l’actuel Nigéria…

… et je vais vous raconter ce que fut ma vie d’esclave.

« EquianoExeterpainting » par Inconnu — Royal Albert Museum, Exeter. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

“Je m’appelle Olandah Equiano. Je suis né vers 1745 dans l’actuel Nigeria. J’ai 35 ans. Je vais vous raconter mon histoire quand j’étais esclave.

Tout commença quand je n’avais que 17 ans, dans mon petit village. J’étais monté en haut d’une colline pour prendre l’air quand je vis deux bateaux énormes ! Je les ai vus accoster. J’ai vu des personnes descendre de ces bateaux avec des armes, des fusils et des fouets. Je pris peur et je descendis de la colline pour regagner mon village et rentrer me mettre à l’abri avec ma famille. Elle aussi avait vu les bateaux et s’était réfugier dans notre maison. Seulement, cela ne changea rien ! On nous enleva et nous sépara, mon père, ma mère et moi de mon petit frère et ma petite sœur.

Nous sommes donc partis en bateau vers une île qui était assez loin tout de même. Une fois arrivés dans une maison étrange, on a été séparés de ma mère. Elle fut renfermée avec d’autres femmes. Moi et mon père étions dans une autre pièce très petite où on était très serrés avec les autre hommes. Ce soir là, j’ai repensé à mon frère et à ma sœur que j’avais laissés à mon village. Et en y pensant, j’ai pleuré.

Le lendemain, des hommes nous amenèrent avec eux pour que l’on puisse prendre l’air puis après ils nous mirent des menottes et colliers qui nous tenaient à la fois les mains et le cou. Nous marchions les uns derrière les autres. Je regardais autour de moi et vis un panneau au dessus d’une porte qui menait nulle part. Cela me choqua, je suis certain qu’il y avait écrit «Porte du voyage sans retour». Nous nous dirigions sur une planche de bois qui menait aux bateaux. Je suis passé dessus, et j’avais très peur de tomber mais d’autres personnes n’avaient pas peur du tout car j’ai vu deux hommes sauter dans l’eau ! Mais ils n’eurent pas beaucoup de chance car je vis des requin arriver et je vis aussi l’eau devenir rouge là où ils avaient sauté. C’était horrible !

Je ne savais pas pourquoi mais une fois dans le bateau je ne fus pas plus rassuré. Les hommes armés m’ont fait asseoir à coté de deux personnes que je ne connaissais pas. Je crois que l’on était une cinquantaine environ. Nous étions assis en cercle et au milieu de nous il y avait un unique petit tonneau en guise de toilettes, on appelai ça une tinette. Puis en plus il fallait demander la permission pour y aller. Sur les trois mois où j’étais assis par terre, je n’ai osé demander qu’une seule fois la permission, donc au bout d’un moment j’étais obligé de me faire dessus. J’étais très sale car, en plus de me faire dessus, j’étais collé à deux autres hommes donc non seulement on avait chaud mais on transpirait aussi ! Après trois mois horribles passés sur ce bateau, je pus enfin accoster. Et là dans tous ces grands moments de malheur il y eu un tout petit moment de bonheur :

LE BAIN !

Qu’est-ce que ça m’a fait du bien !

Après nous avoir retapé un peu, on nous amena au marché aux esclaves pour nous vendre.

J’ai vu beaucoup de personnes passer devant moi en me regardant partout. Ils ont même regardé mes dents ; je pense que c’était pour savoir mon âge. Les personnes qui me dévisageaient n’étaient pas comme moi : ils avait la peau blanche. On les appelait « les blancs » et pour moi c’était le mot « nègre ». Donc des blancs m’ont regardé, m’ont fait marcher, certains m’ont même fait courir ! Puis quelqu’un m’a acheté. Il n’avait pas l’air commode. C’était un éleveur et il m’avait acheté pour que je compte ses moutons. Il m’a donc appris à compter puis, comme il avait remarqué que j’avais appris très vite les nombres, il décida de m’apprendre à écrire. Pendant trois ans j’ai apprit à écrire, je savais bien écrire.

Au bout de trois ans, il m’a vendu et j’ai travaillé dans une sucrerie. Il fallait vraiment avoir beaucoup de chance pour ne pas se faire écraser une main par la meule ! Au bout de 19 ans, j’eus assez d’argent pour acheter ma liberté et retourner dans mon petit village africain où j’eus l’immense joie de retrouver mon frère et ma sœur qui avait bien grandit. Aujourd’hui, je pars chercher mes deux parents en espérant qu’ils sont encore vivants…”

Maxence, élève de 4e1 / Année 2015-2016