Lettre 6

14 février 2009

Calendes d’août

 

Cher Papyrus,

 

Aujourd’hui, je suis allé à l’amphithéatre. C’était merveilleux. Il y a eu des chasses et des combats de gladiateurs. Je m’y rendais pour la première fois, je suis grand maintenant.

Mon combat préféré fut celui entre le secutor et le rétiaire Titus Gladius. j’ai misé 20 sesterces sur lui et il a gagné. C’est normal, il porte le même prénom que moi, il est forcément excellent ! Tu l’aurais vu face au secutor Caius Darius, quelle adresse dans ses esquives ! Alors que ce dernier était obligé de parer, Titus en profita pour lui jeter son filet à la figure, il lui fit un croche-patte et le secutor s’affala  de tout son long, empêtré dans le filet !

C’est décidé, plus tard, je serais gladiateur et on entendra parler dans tout l’empire de Titus Julius.

 

Vale,

Titus.

Lettre 5

14 février 2009

II ° ème jour avant les calendes d’août

Salut Papyrus,

J’en ai marre ! Il n’ y en a plus dans la maison que pour Julia et son mariage ! Je le sais qu’ elle aura une jolie robe , qu’ elle aura 6 tresses sur la tête , elle me l’ a répété au moins 100 fois !

Cet après- midi , je dois l’ accompagner pour qu’ elle essaie son voile , c’ est insupportable pour un homme comme moi de s’ occuper de chiffons. En tout cas , je dois reconnaître qu’ avec sa tunique blanche et son voile orange , Julia sera magnifique ! Et puis son mariage aura du bon , c’ est quand même grâce à cet événement que ma cousine Rosa fait le voyage de Pompéi jusqu’ à nous. J’ ai vraiment hâte que toute la famille soit réunie.

Julia est contente de se marier. Bientôt elle devra se séparer de sa poupée pour l’ offrir aux dieux. Elle dit que c’ est normal mais je la connais bien et je sais que ça lui fait de la peine : elle est très attachée à cette poupée. Quant au mariage , ce sera une grande fête : il y aura musique , musiciens , danseurs et plein d’ autres choses … Mais c’ est une surprise.

Ca me fait quelque chose que Julia quitte la maison mais je ne peux pas le dire , sinon on se moquera de moi !

Vale

Titus

Lettre 4.

14 février 2009

                                                                    II °jour avant les calendes d’Aout.

                                                     Cher Papyrus,

Aujourd’hui, je suis triste et en même temps heureux car un de nos esclaves a été affranchi. Je suis triste car c’était mon pédagogue et il ne m’accompagnera plus à l’école. En revanche je suis content pour lui car il sera enfin libre.

Il le mérite car il s’est toujours montré un fidèle serviteur, c’est grâce à lui que je sais aussi bien parler le grec. Il est originaire d’Athènes, il m’a souvent décrit cette ville qui doit être magnifique.

Il m’a même sauvé la vie. C’était il y a quelques mois, nous revenions de l’école. Alors que je traversai la route avec Marcus (je reconnais que nous bavardions et que nous ne regardions pas autour de nous), un chariot fonça sur moi! Par chance, Hippocrate me tira par ma toge prétexte et j’évitai de peu l’accident. Tu vois, je lui dois une fière chandelle.

C’est la première fois que j’assiste à une cérémonie d’affranchissement: c’est assez impressionnant.

Mon père a été, comme toujours, à la hauteur de l’événement. Hippocrate a reçu avec émotion le pileus de l’affranchi et le coup de bâton rituel: il avait les larmes aux yeux. Moi aussi, j’étais ému!

J’espère que je le verrai encore souvent et qu’il pourra encore me parler de sa Grèce bien aimée.

Vale

Titus.

Lettre 3

14 février 2009

VIII jour avant les calendes d’août.

Cher Papyrus,

Je t’ai inquiété pour rien avec ma bulla. Figure-toi que ce matin, au réveil, ma mère est venue vers moi, l’air moqueur. “N’as-tu rien perdu, hier?” me demanda-t-elle. Je n’osai pas répondre et elle me tendit aussitôt ma bulla. Dans ma hâte hier de partir avec mon père aux thermes, je l’avais simplement oubliée dans ma chambre. Ma mère pour me donner une leçon s’en était emparée.

Tout est rentré dans l’ ordre (elle m’a promis de n’en rien dire à mon père). Chouette!!!

Vale

Titus.

Lettre 2

13 février 2009

IX jour avant les calendes d’Août.

Salut Papyrus,

Aujourd’hui a été une journée forte en émotions. Tout a commencé ce matin. D’habitude mon père entre dans ma chambre pour me réveiller et crie que je vais être en retard si je ne me dépêche pas. Ce matin a été différent : mon père entra de bonne humeur. Il faisait beau, le ciel était d’un bleu incroyable et mon père m’annonça qu’il m’accompagnerait aux thermes. C’est super, car rares sont les moments privilégiés où je suis seul avec lui et je savourais à l’avance les instants de détente que nous allions pouvoir partager.

On s’est bien amusé à la palestre: je suppose qu’au jeu de balle, mon père faisait exprès de me laisser gagner. Quand nous avons joué aux haltères, mon père m’a dit que je grandissais et que je devenais fort. Je crois qu’il était sincère et je pense qu’il était fier de moi.

Les choses se sont gâtées par la suite. Après les bains, nous retournâmes au vestiaire et là … horreur ! Je ne retrouvai plus ma bulla ! Je questionnai l’esclave chargé de surveiller nos affaires, il n’avait rien vu d’anormal. Je repassais dans tous les lieux où nous étions allés : la palestre, l’apodyterium, le frigidarium, le tepidarium, le caldarium… Je n’ai rien retrouvé. Mon père ne s’était aperçu de rien : il discutait avec un de ses amis.

Nous sommes rentrés à la maison comme si de rien n’était. Mon père m’a trouvé bizarrement silencieux.

A l’heure où je t’écris, je n’ai toujours pas avoué que j’avais perdu ma bulla. Si mes parents l’apprennent, c’est sûr, ce sera la correction et je l’aurais méritée !

De plus, j’ai un peu peur. Perdre sa bulla porte malheur. Les esprits risquent de s’emparer de moi, tu ne crois pas ?

Demain, je retourne seul aux thermes. Peut-être que je la retrouverai…

Vale

Titus

Lettre 1

13 février 2009

Xe jour avant les calendes d’Août

Cher papyrus ,

Aujourd’hui, Xe jour avant les calendes d’août, n’est pas un jour ordinaire. Je m’appelle Titus Julius Rufus et j’ai 13 ans aujourd’hui. Je suis désormais un vrai écrivain! Aussi ai-je pris la décision d’immortaliser mon histoire et d’écrire mon journal intime. Autre avantage à ce journal : dans quelques jours, ma cousine Rosa vient nous rendre visite et je pourrai lui faire lire ce que je te confie.

Mon nom est Titus Julius Rufus. Titus est aussi le prénom de notre empereur. J’habite Mediolanum, capitale des Santons où le nom de notre famille est connu de tous. Mon ancêtre est Caius Julius Rufus, celui-là même qui offrit à notre cité la porte de la ville. Quiconque entre ou sort de Médiolanum peut lire le nom de mes illustres ancêtres. Certes, c’est un grand honneur mais parfois la responsabilité est lourde. A l’école, mon maître n’arrête pas de répéter qu’avec une famille comme la mienne, je devrais avoir de meilleurs résultats scolaires. J’aimerais parfois appartenir à une famille moins célèbre: on m’oublierait un peu plus !

J’ai une soeur aînée : Julia Major . Elle va bientôt se marier et quitter la maison.

Mon père Octavius Julius Rufus est en campagne actuellement. Il sert l’armée en tant que centurion. Il va bientôt revenir à la maison car ma mère Julia Livilla est enceinte et va bientôt accoucher. J’aimerais bien un petit frère! J’espère que mon père sera de retour à temps pour l’accouchement afin qu’il reconnaisse le nouveau-né. Il parait que dans certaines familles, les enfants ne sont pas reconnus et exposés alors à un triste sort. C’est bizarre, tu ne trouves pas ? En tout cas, ça n’arrivera pas chez nous car ce petit frére ( ce sera un petit frère , je l’ai décidé ! ) est déjà trés attendu!

Quand Rosa sera chez nous, le bébé sera déjà là. Elle habite Pompéi, la plus belle ville de l’empire à en croire ce qu’elle dit. Je n’en sais rien, je n’y suis jamais allé : Pompéi est si loin d’ici! Rosa a 13 ans elle aussi, elle est née le IXe jour avant les calendes d’août. Elle me doit le respect: je suis son aîné de 24 heures!

Dans sa dernière lettre elle me disait qu’en ce moment, la terre tremble à Pompéi. Cela n’inquiète pas les habitants , pourtant il y a 15 ans , certains ont trouvé la mort sous l’effondrement de leur maison. En tout cas ici, Rosa sera en sécurité! je pourrai lui faire visiter la ville, aller à l’amphithéâtre avec elle, surtout nous pourrons nous amuser comme nous l’avions fait il y a 4 ans lors de son précédent séjour ici à Médiolanum. Je me souviens encore de la fois où, après avoir mangé un gros gâteau au miel, elle avait grimpé en haut du cerisier du jardin. Comme je secouai l’arbre pour faire tomber les fruits, c’est elle qui m’est tombée dessus. Quelle rigolade ! Ou encore la fois où mon chien Ratus, pris de folie, nous avait échappé. Comme il se dirigeait vers le tablinum, le bureau où mon père recervait ses clients, nous voulions l’empêcher d’entrer. Malheureusement mon pied a glissé et je me suis retrouvé dans l’impluvium, trempé jusqu’aux os! Nous nous sommes fait gronder mais nous avons bien ri!

J’ai vraiment hâte qu’elle soit là à nouveau!

Bon , je te quitte, mon cher papyrus.

VALE,

TITUS

Le journal de Titus est la création collective des latinistes de 4° du collège André Dulin d’Aigrefeuille ( Charente-Maritime)  :  le journal intime d’un adolescent du I°siècle après J.C vivant à Mediolanum (= Saintes aujourd’hui ) .

Mais Titus ressemble en beaucoup d’aspects à un adolescent de nos jours …

Bonjour tout le monde

19 novembre 2008

Ouverture du journal de Titus avec les latinistes du Collège André Dulin à Aigrefeuille.