Observation d’une séance en classe de CE1-CE2 sur la construction du nombre.

Cette séance a été observée le mardi 14 novembre en fin de matinée, durant 1 heure, dans une classe de CE1-CE2.

AFFICHAGE DANS LA CLASSE  :

Rituel pour la construction du nombre : “Chaque jour compte”

Chaque jour compte

 

Chaque jour, une paille est ajoutée dans le pot “unités”.

Lorsque dix pailles y sont placées on les transforme en une dizaine symbolisée par une paille dans le pot “dizaines”.

 

 

Ce rituel affiché est très intéressant tant dans la construction du nombre que celle du temps qui passe. La représentation associée engage à la fois la numération de position (rang des dizaines, rang des unités) et la construction des dizaines par comptage.

Une première réflexion peut laisser penser que le fait de représenter une unité et une dizaine par une même paille peut perdre l’élève. Mais un nombre est construit de la même manière : le chiffre 1 peut être une unité ou une dizaine, seule sa position le détermine. Ainsi la construction de cet affichage semble très bien pensé.

 

SÉANCE MATHÉMATIQUE : LE NOMBRE.

La séance est organisée de la manière suivante :

  • Les CE1 effectuent un travail en autonomie sur le cahier du jour : exercices de français et de mathématiques présentés au tableau.
  • Les CE2 tournent sur trois ateliers dont un encadré par l’enseignante, les deux autres se font en autonomie.

Ensuite les deux niveaux changent, les CE1 tournent alors sur les 3 ateliers (les mêmes que pour les CE2 mais d’un niveau inférieur, par exemple : les nombres travaillés ont deux chiffres au lieu de trois) et les CE2 travaillent sur leur cahier du jour (exercices de mathématiques et de français).

Présentation des ateliers CE2 :

1) Exerciseur Primaths en autonomie :

L’exercice donne un nombre écrit en lettres, l’élève doit l’écrire en chiffres. Les nombres donnés sont des nombres à deux ou trois chiffres (voire quatre dans des cas simples). L’exercice comporte 20 questions et l’élève a 20 secondes pour répondre à chaque question. Il obtient une note finale et peut recommencer pour s’améliorer.

Écrire un nombre en chiffres 1

Écrire un nombre en chiffres 2

Écrire un nombre en chiffres 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Écrire un nombre en chiffres 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deux élèves ont été filmés en train de réaliser cet atelier, voici la vidéo :

Ils sont tout de suite captivés, se concentrant sur leur rapidité et l’envie de bien répondre pour avoir un bon résultat. L’aspect informatique, jeu de rapidité et score final est très attractif. Par ailleurs l’exerciseur corrige l’élève lorsqu’il s’est trompé, il lui donne ainsi la possibilité de progresser.

Les erreurs rencontrées le plus fréquemment sont :

  • la confusion entre quatre-vingts et quatre-vingt-dix, ou entre soixante et soixante-dix.
  • la confusion entre les mots composés et le nombre de centaines ou de dizaines : par exemple on peut voir quatre-vingt-onze écrit 811 (voir photo 1),                              ou quatre-vingt-seize écrit 42… et l’élève ne sait plus quoi écrire ensuite car vingt-seize lui pose problème (voir vidéo).

L’exercice est réussi en dehors de cela par tous les élèves lecteurs.

2) Jeu en autonomie : constitution d’une mosaïque en répondant à des questions sur la connaissance des nombres :

L’élève dispose d’une fiche de jeu sur laquelle elle doit retrouver les 12 nombres manquants en trouvant une suite logique (par exemple une suite de nombres avec un pas de 5). Lorsqu’elle a trouvé un nombre, elle doit disposer le pion correspondant sur la bonne case d’une grille bleue à douze cases. Lorsqu’elle a disposé tous ses pions, elle ferme le couvercle de la grille bleue afin de la retourner et de découvrir si elle a obtenu la bonne mosaïque et ainsi réussi l’exercice.

Une élève a été filmée réalisant cet atelier, voici la vidéo :

L’exercice est intéressant mais il est très facile d’inverser les numéros (numéro du pion et numéro de la grille bleue). Outre cet obstacle important, les élèves sont en réel état de recherche.

Les fiches à disposition des élèves sont toutes différentes, avec des approches variées et des difficultés différentes, ce qui permet à chaque élève d’avoir à faire un travail adapté à ses capacités.

3) Décomposition d’un nombre, atelier encadré par l’enseignante : 

Chaque élève dispose de matériel qu’il a l’habitude d’utiliser : une ardoise, des grands carrés verts symbolisant les centaines, des petits carrés rouges symbolisant les dizaines, des bâtonnets bleus symbolisant les unités, une feuille d’aide “les nombres de 60 à 99” pour ceux qui en ressentent le besoin.

L’enseignante dit un nombre à trois chiffres. Chaque élève doit le représenter sous trois forme :

  • avec des carrés verts, des carrés rouges et des bâtonnets bleus
  • avec une écriture en chiffres
  • avec une  décomposition sous forme d’addition (par exemple : 421 = 400 + 20 + 1)

L’enseignante accompagne et aide les élèves en besoin, et lorsque tous les élèves ont terminé ou été corrigés elle recommence avec un autre nombre, etc…

Cet atelier a été filmé, voici la vidéo :


Cet atelier multiplie les représentations des nombres et rend par conséquent visibles l’ensemble des difficultés possibles, et ainsi la possibilité d’y remédier. A ce stade de l’année le matériel est intégré par les élèves et cet exercice permet de se concentrer sur le lien entre les différentes représentions des nombres et ainsi de pointer les incompréhensions des élèves.

Les erreurs principalement rencontrées sont :

  • la décomposition en somme des centaines, dizaines et unités : par exemple, un élève traduira 225 par  2 + 2 + 5 pensant qu’il a écrit 2 centaines + 2 dizaines + 5 unités. Il n’associe donc pas encore 2 centaines à 200 unités ou bien ne voit pas forcément une écriture en chiffres comme un nombre d’unités.
  • la confusion entre les centaines, les dizaines et les unités dans la représentation avec le matériel : par exemple, pour 802, une élève prendra 6 carrés verts et 2 carrés rouges au lieu de 6 carrés verts et 2 bâtonnets bleus.
  • la confusion entre quatre-vingts et quatre-vingt-dix (ou soixante et soixante-dix) : par exemple, 95 peut être représenté par 8 dizaines et 5 unités au lieu de 9 dizaines et 5 unités.

En conclusion, la variété des ateliers permet de multiplier les approches pour mieux couvrir les différentes manières de comprendre que peuvent avoir nos élèves et ainsi assurer une meilleure compréhension de la construction du nombre à travers l’analyse d’erreurs.