Paul Vérlaine 1844-1896 Bernard Théo

Publié par le 2 Fév 2012 dans Livres |

Paul-Marie Verlaine
« Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille Morte. »
Paul Verlaine, Extrait de Chanson d’automne

La vie de Paul Verlaine
Paul-Marie Verlaine naît à Metz, dans l’est de la France, le 30 mars 1844.
Pour ses parents, Elisa et Nicolas-Auguste Verlaine, cette naissance tant espérée est une fête, un don du ciel: il leur a fallu attendre treize années avant d’avoir un enfant.
Autant dire que cet enfant va être choyé et gâté au-delà de toute discipline: on le laissera tout faire, ses bêtises feront rire, ses caprices seront aussitôt pardonnés.

Lorsque Paul a neuf ans, en 1853, il fait son entrée à l’institution Landry, une école où ses parents ont décidé de l’inscrire comme interne, en espérant peut-être que les rigueurs de la vie en pension affermissent la volonté et assouplissent le caractère de leur cher, mais insupportable, petit « lapin »… Paul est effaré de qu’il découvre : discipline stricte durant les cours, silence imposé lors de repas pris en commun au réfectoire, avec, au menu, viande bouillie et légumes insipides ; dès le premier soir, profitant du départ des externes et des demi-pensionnaires, il s’enfuit et court à perdre haleine, à travers les rues, jusqu’à la porte de ses parents, où il frappe en sanglotant. On le console, mais, le lendemain matin, retour la pension, avec ordre ferme d’y rester. Paul Verlaine suit des études secondaires en pension et devient bachelier en 1862, il renonce par la suite à des études de droit et entre comme employé à l’Hôtel de ville de Paris.

Admirateur de Baudelaire, il s’essaie à la poésie et publie son premier recueil, Poèmes saturniens en 1866 à 22 ans. Frappé par le mariage puis la mort de sa cousine dont il était amoureux, il bascule dans l’alcool et la violence.
Il gagne ensuite sa vie comme professeur à Londres puis en France. L’installation rêvée échoue et Verlaine rentre à Paris en 1882 : commence alors une déchéance sociale et morale qui le réduit à l’état de semi-clochard alcoolique. Usé, Verlaine meurt à moins de 52 ans le 8 janvier 1896 d’une congestion pulmonaire.
Paul Verlaine a écrit 24 recueils de poèmes.

Quelques poèmes « à… » :
A George Verlaine
Ce livre ira vers toi comme celui d’Ovide
S’en alla vers la Ville.
Il fut chassé de Rome ; un coup bien plus perfide
Loin de mon fils m’exile.

Te reverrai-je ? Et quel ? Mais quoi ! moi mort ou non,
Voici mon testament :
Crains Dieu, ne hais personne, et porte bien ton nom
Qui fut porté dûment.

A une femme
A vous ces vers de par la grâce consolante
De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,
De par votre âme pure et toute bonne, à vous
Ces vers du fond de ma détresse violente.

C’est qu’hélas ! le hideux cauchemar qui me hante
N’a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux,
Se multipliant comme un cortège de loups
Et se pendant après mon sort qu’il ensanglante !

Oh ! je souffre, je souffre affreusement, si bien
Que le gémissement premier du premier homme
Chassé d’Eden n’est qu’une églogue au prix du mien !

Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme
Des hirondelles sur un ciel d’après-midi,
– Chère, – par un beau jour de septembre attiédi.

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