Relayé par l’hebdomadaire français Courrier international dans son numéro de mi-septembre, cet article du journal américain Al-Monitor date du 25 août. Le journaliste Bijan Khajehpour dresse, à mi-mandat, un bilan de la politique économique du président iranien Hassan Rohani élu en 2013 pour 4 ans. Il détaille les bons indicateurs économiques du pays tout en posant les problèmes qui subsistent et auxquels la république islamique va devoir faire face si elle veut que son expansion actuelle se pérennise.
Ainsi, le journaliste énumère les différents indicateurs qui montrent que l’économie iranienne est bien en pleine croissance. La croissance du PIB avoisinera les 4% cette année et devrait même être de 5% en 2016 selon la Banque mondiale. Nous sommes bien loin de la contraction de 6% de la production en 2012… D’autant qu’avec le récent accord sur le nucléaire iranien et la fin des sanctions occidentales, la croissance devrait s’accélérer dès 2016. L’inflation, qui atteignait un taux extrêmement élevé de 43% en 2013, a connu un large recul depuis l’arrivée de Rohani. Elle atteint aujourd’hui les 15% et devrait descendre en-dessous de la barre des 10% d’ici à 2016. Dans ce climat favorable aux échanges économiques, le gouvernement iranien a également mis en place de nouvelles mesures afin d’enrayer la dépréciation du rial- la monnaie nationale. Cette dernière a ainsi été réévalué de 15% depuis l’arrivée du président Rohani ce qui a permis aux Iraniens de voir leur pouvoir d’achat augmenter.
Ces brillantes réussites qui laissent entrevoir un avenir rayonnant pour le pays minimisent le semi-échec de la république islamique concernant l’une de ses priorités, la réduction du chômage. Le taux de chômage n’a diminué en effet que de 0,4% depuis 2013 pour atteindre les 10%. Ce sous-emploi s’explique principalement par la faiblesse du secteur industriel, en manque de financement. Il faudra que l’Iran atteigne une croissance annuelle d’au moins 10% pour augmenter son taux d’emploi. Ce chiffre, important, semble pour autant atteignable. Si les efforts économiques du gouvernement n’ont pas encore permis l’augmentation des investissements étrangers dans le pays, que le pays pointe seulement à la 130ème place sur 189 d’un classement datant de 2014 de la Banque mondiale concernant la facilité pour entreprendre des affaires, la levée des sanctions devrait voir les entreprises du monde entier investir le marché iranien. Le dernier obstacle à une reprise durable de l’économie iranienne est le pouvoir judiciaire. Non-contrôlé par l’exécutif, celui-ci est gangrené par la corruption et freine les affaires du secteur privé.
Le bilan du président Hassan Rohani est aujourd’hui honorable, surtout qu’il a dû faire face à un héritage délicat dans un grand nombre de sujets. Désormais, la levée des sanctions doit l’inciter à faire son maximum pour éradiquer la corruption et soutenir les investissements endogènes et exogènes dont le pays a besoin pour permettre une croissance durable de l’économie iranienne.