Dès la création de ce nouveau statut en janvier 2009, toutes les questions se sont posées. L’auto-entreprise serait-elle un miracle pour l’économie ? Ce statut serait-il un moyen de sortir du chômage ?
Cet article d’Alternatives économiques nous montre bien que l’enthousiasme présenté au départ est à relativiser. L’auto-entreprise est-elle une arnaque? Le statut d’auto-entrepreneurs a d’abord été perçu comme un réel succès. La simplicité des démarches, les avantages fiscaux, l’absence d’inscription au registre du commerce, ont attiré de très nombreux candidats désireux de se faire une place dans la vie économique. C’est comme cela qu’en 2009, plus de la moitié des nouvelles entreprises comptabilisées par l’INSEE étaient détenues par des auto-entrepreneurs. La seule limite du statut étant le chiffre d’affaire annuel ne devant pas dépasser un seuil précis: 80000 euros pour la vente de marchandises et 32000 euros pour la «vente» de services.
Cependant, on s’est très vite aperçu que le but de ces créations d’entreprises était pour beaucoup (42%) un moyen de «survivre» en temps de crise en attendant que la situation s’améliore. De plus, l’INSEE comptabilisait toutes les entreprises de ce type sans se soucier du chiffre d’affaire que celles-ci rapportaient. Le statut d’auto-entrepreneur serait-il un moyen de lutter contre les chiffres très faibles concernant la création d’entreprises?
Automatiquement, d’autres problèmes apparaissent. Les salariés n’obtiennent pas un revenu élevé et certains auto-entrepreneurs en profitent pour bafouer le droit du travail et en venir à des pratiques illégales. Par exemple, dans le bâtiment, où les revenus net mensuels sont de 1251 euros. Certaines entreprises poussent leurs salariés à se mettre à leur compte en tant qu’auto-entrepreneurs pour bénéficier d’un statut plus précaire, ce qui implique donc une couverture maladie plus faible pour eux. Ces méthodes sont totalement interdites mais elles démontrent les problèmes de ce nouveau statut.
Autre limite, le statut d’auto-entrepreneurs incite le développement du travail au noir. Puisque le seuil du chiffre d’affaire est limité, les auto-entrepreneurs sont tentés de cacher une part de leur activité afin, en plus de bénéficier du statut, de gagner de l’argent non déclaré.
Enfin, ce statut rend, en apparence, l’économie plus dynamique et compétitive mais il fragilise beaucoup les entreprises crées. En effet, la taille relativement faible de ces nouvelles entreprises n’est pas un facteur d’innovation et est davantage source de fragilité et d’absence d’efficacité.
L’auto-entreprise, en apparence un moyen facile de se faire une place dans l’économie, présente en fait de nombreuses limites non négligeables.
Résumé de l’article Alternatives Economiques n° 291- mai 2010 de Laurent Jeanneau. “Auto-entrepreneurs : arnaques ou miracles ?”
Kim Savigny, Hadrien Souweine, Adèle Binnié