Est-il nécessaire qu’il y ait de la croissance dans un pays pour assurer le bien être des habitants? Est ce que le PIB est un bon indicateur de la richesse d’un pays?
En effet le PIB ne prend pas en compte les critères de qualité, de durabilité, mais ne s’intéresse qu’aux gains de productivité et à la quantité. Jean Gadrey, professeur émérite à l’université de Lille I, nous exprime son opinion concernant ce sujet dans un hors série d’Alternatives Économiques.
D’après lui, les emplois d’avenir se trouveront dans la solidarité, la proximité, la qualité et la durabilité. Ce professeur opte pour la croissance zéro ou pour la décroissance qui s’axe sur le mieux être plutôt que sur le «plus avoir». Par exemple, l’espérance de vie ne dépend pas que de la richesse d’un pays mais diminue si les habitants de ce pays suivent le mode de vie du modèle productiviste. De même d’après lui, la pression écologique progresse avec le PIB/habitant. Ce seuil était compris entre 10000 et 20000 $ en 2004.
Un rapport britannique propose une liste de secteurs qu’il faudrait améliorer sans parler de frugalité généralisée ou de retour au passé. Par exemple on peut viser davantage de biens et services publics; de logements sociaux de qualités; de biens durables; d’alimentation saine; de commerces et de loisirs de proximité; d’espaces naturels reconquis; d’égalité des revenus et des patrimoines; de solidarité, de coopération et de lien social.
Coté politique, pas de décision mais Jean Gadrey met l’accent sur le rassemblement des forces sociales et politiques qui permettrait d’accéder à une soutenabilité écologique et sociale opposée à la croissance verte… En effet, la croissance verte, selon lui, est incompatible avec cette idée car elle repose sur l’hypothèse que la crise écologique pourrait-être surmontée en conservant le principe de l’expansion continue des quantités ou des volumes.
Alternatives Économiques Hors série n°083 décembre 2009
Pertus Harmonie, Penot Thomas, Tournou Pauline