Classes de Défense – Partenariat RICM

Historique succinct du RICM

C’est au début de la Première Guerre mondiale, en août 1914, que le régiment naquit à Rabat, au Maroc, avec le regroupement de trois bataillons français stationnés dans ce jeune protectorat datant de 1912. Appelé initialement le 1er Régiment de marche d’infanterie coloniale puis 1er Régiment mixte d’infanterie coloniale, il devint officiellement le Régiment d’infanterie coloniale du Maroc (RICM) le 9 juin 1915.

Au cours de la Grande Guerre, le RICM s’illustra à de nombreuses reprises dans l’enfer des tranchées sur le front de l’Ouest. Ce fut le cas notamment sur le champ de bataille de Verdun, lors de la reprise du fort de Douaumont, le 24 octobre 1916. Ce haut fait d’armes, acquis au prix de 852 pertes (tués, disparus, blessés), valu au régiment l’attribution de sa troisième citation à l’ordre de l’armée et de la Légion d’honneur. À l’issue de la Grande Guerre, le RICM était le régiment le  plus décoré de France, avec entre autres dix citations à l’ordre de l’armée, au prix de 15 000 tués, disparus et blessés.

Après avoir participé à l’occupation de la Rhénanie en Allemagne, le RICM regagna le Maroc où il contribua avec succès à la campagne du Rif en 1925-1926 puis aux opérations de “pacification” de l’Empire chérifien jusqu’en 1932. Date à laquelle il s’installa dans le sud de la France, à Aix-en-Provence.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le RICM s’illustra de nouveau : d’abord dans la défaite de mai-juin 1940 où il perdit les deux tiers de ses effectifs (tués, disparus, blessés et prisonniers) puis lors des combats victorieux pour la libération de la France en 1944-1945 et l’écrasement de l’Allemagne nazie, après avoir été transformé en régiment blindé de reconnaissance à Rabat en 1943 et versé dans la 9ème Division d’infanterie coloniale. Le 20 novembre 1944, le RICM fut ainsi l’une des deux premières unités alliées à atteindre le Rhin à Rosenau. Deux citations à l’ordre de l’armée récompensèrent ses faits d’armes.

Après l’épreuve des guerres de décolonisation en Indochine (cinq nouvelles citations à l’ordre de l’armée) puis en Algérie, le RICM a continué ses missions jusqu’à nos jours, avec le même dévouement et la même efficacité tactique, sur des théâtres d’opérations extérieures (Tchad, Liban, Koweït, ex-Yougoslavie, Rwanda, Cameroun, Centrafrique, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Mali, Sahel…), pour défendre les intérêts de la France et dans le cadre de missions de paix sous mandat de l’ONU. Il y a obtenu deux nouvelles citations à l’ordre de l’armée (Tchad et Liban en 1978 puis Côte d’Ivoire en 2004-2005).

Devenu en 1958 Régiment d’infanterie chars de marine, cette unité fut basée à Vannes à partir de 1963 avant de s’installer à Poitiers en 1996. Aujourd’hui, le RICM est une formation blindée entièrement professionnalisée constituant l’un des sept régiments de la 9ème Brigade d’infanterie de marine. Celui que l’on surnomme le “Premier Régiment de France”, reste le régiment le plus décoré avec dix-neuf citations à l’ordre de l’armée. Au total, cet engagement au service de la France depuis un peu plus d’un siècle a coûté au RICM 19 000 marsouins morts ou blessés.

 

Sources

– Rubrique « Histoire » du site des Anciens du RICM : http://www.anciens-du-ricm.org/20_cont/histoire.html

– Page  « Historique du RICM » du site Mémoire des hommes / ministère des Armées : http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/historique-du-ricm-le-regiment-le-plus-decore-de-france

– « Historique du régiment d’infanterie coloniale du Maroc (1914-1930) », extrait du site BNF-Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64524209/f5.image.texteImage

– Documents de la salle d’honneur du RICM avec l’éclairage du capitaine (er) Gilles Chiron, président de la 4ème section de l’association nationale des Anciens du RICM

 

Plaque indiquant les chefs de corps du RICM de 1914 à 1996, ornée de l’insigne du régiment et de sa devise : Recedit Immortalis Certamine Magno (« Il revint immortel de la grande bataille »).    (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

Insignes du régiment de l’Entre-deux-guerres à nos jours. (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

Extrait de l’hebdomadaire « L’Illustration », du 11 novembre 1916, relatif à la reprise du fort de Douaumont le 24 octobre 1916 lors de la bataille de Verdun. (Collection C. Touron)

Certificat d’attribution de l’une des dix citations à l’ordre de l’armée obtenues par le RICM durant la Première Guerre mondiale. (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

    14 juillet 1919, Paris.  Le drapeau du RICM avec son chef de corps, le colonel Modat, présents pour le défilé de la Victoire sur les Champs-Élysées. (Héliogravure datant de 1920, collection C. Touron)

    Vitrine consacrée à la participation du RICM à la libération de la France à partir de son débarquement sur les côtes de Provence, le 19 août 1944. (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

Le 20 novembre 1944, le RICM fut l’une des deux premières unités alliées à atteindre le Rhin à Rosenau. Le mois suivant, des marsouins trempèrent symboliquement devant l’objectif le fanion du 2ème escadron dans les eaux du fleuve. (Extrait du livre Du Tchad au Rhin, Editions GP, mai 1945,     collection C. Touron)

 La première des deux citations à l’ordre de l’armée obtenues par le RICM à la fin de la Seconde Guerre mondiale. (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

      Citation américaine, obtenue par le RICM en 1945, lui donnant droit au port permanent de l’insigne Distinguished Unit, qui constitue l’une des trois décorations étrangères obtenues par ce régiment au cours de son histoire. (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

    Objets, documents et photos en lien avec l’engagement du RICM en Indochine entre 1945        et 1955. (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

18ème citation à l’ordre de l’armée obtenue par le RICM pour son engagement au Liban et au Tchad en 1978. (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

  Béret et fanion aux couleurs de l’ONU arborés par le RICM lors de ses missions de paix successives en ex-Yougoslavie dans les années 1990, illustrées par les photos au second plan.     (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

19ème citation à l’ordre de l’armée obtenue par le RICM pour son intervention en Côte d’Ivoire en 2004-2005. (Salle d’honneur du RICM / Photo C. Touron)

21 mars 2016, au quartier Le Puloch. Après leur retour à Poitiers, des marsouins sont honorés pour leur participation à l’opération Barkhane, « une mission de lutte contre le terrorisme », dans la région du Sahel (Tchad et nord du Niger). (Photo C. Touron)

Crypte située sous la salle d’honneur du RICM en hommage à ses marsouins morts pour la France ou blessés en opération depuis la création du régiment. (Photo C. Touron)