Revue de presse

29 03 2011

Revue de Presse “Mission Crozet- Biodiversité des océans”


Le retour d’Antoine en Deux-Sèvres

25 03 2011
De retour de cette expérience scientifique et humaine exceptionnelle, Antoine nous fera partager le lundi 11 avril à 19h00, les moments forts de son voyage.
Son témoignage sera illustré d’un reportage photographique et complété par les anecdotes de deux anciens commandants du Marion Dufresne.




Lundi 11 avril à Zoodyssée de 19 h à 20 h 30 :conférence d’Antoine Joris, vétérinaire à Zoodyssée, avec la participation de Jean-Michel Nicolas et Claude Desson, commandants de navire.

Conférence gratuite et accessible à tous publics.
19h00-19h30 : Crozet, au coeur de la biodiversité australe parAntoine Joris, vétérinaire à Zoodyssée
19h30-20h00 : Le Marion Dufresne, un des plus grands navires océanographiques au Monde par Jean-Michel Nicolas et Claude Desson
20h00-20h30 : échanges avec la salle
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© Antoine Joris

Deux autres conférences sont également programmées à destination des collègiens les 8 et 11 avril.


Bientôt le départ pour Antoine…

11 03 2011

Antoine quittera l’île de la possession, dimanche prochain, après 7 semaines passées à Crozet.
Il embarquera à bord du Marion Dufresne pour 18 jours de traversée .




“zoom” de l’activité en haute mer d’un Manchot royal

11 03 2011

Étudier l’activité cardiaque en mer permet de progresser dans la compréhension des remarquables performances physiologiques réalisées par cet oiseau en milieu pélagique.

“Six jours de l’activité de plongée d’un manchot”

Ce graphique montre les rythmes d’activités d’un manchot équipé le 29 janvier et revenu le 9 février. Il montre clairement que l’immense majorité des plongées (depth = profondeur) ont lieu de jour, qu’il peut y en avoir plusieurs centaines sur 24h et qu’elles emmènent le manchot régulièrement au-delà de 200 mètres de profondeur. Les données de pression de l’eau sont enregistrées toutes les secondes, il est donc possible d’avoir un profil très précis de toutes les plongées en zoomant sur le graphe.

“Huit minutes de fréquence cardiaque en fonction de la profondeur de plongée”

Ce graphe est un zoom sur le graphe précédent. Il détaille l’activité cardiaque lors d’une plongée de 3.5 minutes qui a emmené le manchot à 100 mètres de profondeur. Sa fréquence cardiaque est passée de 200 BPM en surface à moins de 50 BPM au plus profond de sa plongée.

“Soixante minutes de fréquence cardiaque en fonction de la profondeur de plongée”

Ce dernier graphique montre une heure de l’activité d’un Manchot royal en haute mer. Ce manchot, E8 (pour 8ème ECG posé)a été équipé le 3 février, (à 9,25 kg). Il est revenu de son voyage en haute mer le 24 février, ayant grossi de 2,25 kg. Les courbes bleues indiquent les plongées successives, jusqu’à 100 m de profondeur, et les courbes vertes sont celles de la fréquence cardiaque. Le graphe montre clairement une diminution de la fréquence cardiaque lors des phases de plongée (de 200
BPM à 50 BPM), qui nécessite pourtant de puissants battements d’ailerons pour atteindre de telles profondeurs. C’est l’une des adaptations métaboliques du Manchot royal qui, couplée à une chute spectaculaire de la température corporelle dans certaines zones du corps (intestins, peau), lui permet de rester en apnée bien plus longtemps que ce que les modèles
théoriques ne le prévoient.

D’autres graphes inédits ont été tracés pendant cette campagne, notamment par Kozue Shiomi qui a équipé 10 manchots d’accéléromètres permettant de retracer le trajet du manchot dans les grandes profondeurs dans les 3 dimensions. Pour des raisons d’exclusivité mondiale, ces tracés ne seront pas diffusés avant leur publication par une revue scientifique.


Regard de Charly Bost sur les suivis réalisés lors de cette mission

11 03 2011

“Cette année, des Manchots royaux ont pu être équipés de balises Argos et de GPS, permettant la localisation précise de leurs
déplacements alimentaires à très grande échelle.
Les Manchots royaux sont des athlètes hors pairs, capables d’aller régulièrement à chacun de leur voyage alimentaire (qui dure entre 12 et 25 jours habituellement), à plus de 450 km, dans les eaux du front polaire.
Cette « barrière océanographique » est la limite d’influence des eaux de l’antarctique et abrite des stocks de ressources importants. Accomplies à la nage, dans l’océan Austral souvent démonté, ces performances sont encore plus étonnantes lorsqu’on sait que ces manchots accomplissent plusieurs dizaines de grandes plongées par jour, pouvant dépasser 300m.
Cette année, les manchots ont été plus loin que d’habitude. Certains comme le manchot baptisé “Crush” par le programme Argonimaux (et A2 par l’équipe du 394), est allé à plus de 780 km pour pêcher sa nourriture. La présence d’une anomalie chaude dans l’océan Indien, au nord de Crozet en est probablement la cause. Le suivi par balises Argos des Manchots royaux a
été lancé à Crozet il y a près de 20 ans. Un tel suivi fournit aux scientifiques une base de données unique pour étudier les déplacements interannuels des manchots en rapport avec la distribution de leurs principales proies, les poissons lanternes. Ces minuscules poissons (1 à 9g) sont à la base de l’alimentation d’une grande partie de la biodiversité des prédateurs marins  de cet océan (pétrels, otaries, éléphants de mer,..).  L’étude de ces trajets en mer est en train de permettre aux scientifiques du CNRS de Chizé de modéliser l’impact du changement climatique sur les manchots et leur survie. Les premières analyses sont pessimistes : si les eaux sont réchauffées dans le prochain siècle comme l’indique les modèles climatiques, les manchots devront aller beaucoup plus au sud,  400 km plus loin, ce qui va doubler leurs voyages en mer. Or, si les manchots restent trop longtemps en mer, ils reviendront trop tard à la colonie pour nourrir à temps leurs jeunes qui mourront d’inanition. La population de manchots de Crozet, une des plus au nord de l’aire de répartition, devra émigrer à moyen terme pour survivre, dans des localités plus au sud, comme Kerguelen ou la Péninsule Antarctique. ”

Charles-André BOST, Chargé de Recherche au CEBC.

Responsable du programme de recherche N° 394 : “Oiseaux plongeurs”, soutenu par l’Institut Polaire Français, mené dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises.