Du mythe de la caverne à Ghost in the Scene
Lors de la première rencontre entre lycéens, artiste, représentants de l’Avant-Scène et enseignants du lycée, qui a eu lieu en avril au Maco (Musée des arts et du cognac), Philippe Boisnard a donné une conférence dont la finalité était d’offrir un parcours dans l’art numérique et d’explorer la notion de fantôme, d’illusion, de réalité virtuelle. Il a établi une filiation de Platon à l’art numérique, en réutilisant le mythe de la caverne révélant l’immersion dans un monde de simulacre : les « enchaînés » sont face à une réalité virtuelle. Il y a donc une logique de l’enveloppement qui nous fait exister dans l’illusion, définie par l’artiste Philippe Boisnard comme une contamination du réel par le spectacle.
L’œuvre
« Ce ne sont pas les trépassés qui viennent hanter, mais les lacunes laissées en nous par les secrets des autres ». Nicolas Abraham et Maria Tôrôk : L’Ecorce et le Noyau. (cités par P. Boisnard)
Work-shop/résidence au Lycée Jean Monnet de cognac : création du schéma digital interactif GHOST IN THE SCENE au théâtre de l’Avant-Scène.
La création de Philippe Boisnard réalisée avec les élèves de 1ère L en mai 2015 s’inscrit dans un projet collaboratif de scénographie numérique qui sera montrée au public lors de l’événement culturel “Coup de chauffe à Cognac” en septembre 2015. L’œuvre propose un mur interactif élaboré autour de la thématique du fantôme, l’icône qui nous hante individuellement ou qui hante l’inconscient collectif. Le fantôme, « c’est le dû, la dette, le devoir » dit P. Boisnard, « ce qui hante, et vient mettre en critique un état de fait. Il permet une déconstruction du monde dans lequel nous sommes ». Pour explorer cette notion de fantôme, les élèves ont écrit des textes : une chanson s’inspirant du Petit chaperon rouge (avec en fond la figure du pédophile) ; un poème écrit selon l’art du cut-up convoquant Lady Di, figure devenue mythique ; un poème-collage sur l’anorexie et le corps effacé ; des tweets sur les leitmotivs des adolescents ; une reprise d’un poème classique en anglais sur la figure de la femme désirée. Ils ont ainsi réfléchi sur les fantômes que nous générons. Ces textes ont ensuite été enregistrés et produisent des effets sonores lors de l’animation du mur interactif. Des images ont été recherchées en lien avec ces thèmes et ces textes* pour venir animer le mur dont la structure centrale repose sur un schéma cognitif. Son titre : Ghost in the Scene . Pour Philippe Boisnard, l’oeuvre produite participe d’une « hantologie contemporaine ».
*Textes des élèves de 1ère L à retrouver dans la catégorie ]Ghost in the scene[