Brève entrevue avec Rosa Linksom
Ruby : “Comment êtes-vous devenue écrivaine ?
R. L. : Toute ma vie je me suis sentie marginalisée, alors je me suis dit que j’allais devenir artiste et je suis une artiste et une écrivaine. Je tourne des films, je dessine, je peins, j’écris des BD, j’écris tout court.
R : Vous êtes artiste ou écrivain, avant tout ?
RL : Ecrivain, ça c’est mon job ! L’art visuel, c’est une passion. Ma formation initiale ce sont les domaines de la sociologie et de la psychologie… mon cursus d’études. J’ai été entraînée à avoir un regard sur les gens, juste en observant leur tenue, leur façon d’être et de se comporter avec les autres et ça m’aide pour écrire des livres.
R : C’est la première fois que vous visitez la France ?
R. L. : Non, j’ai vécu dans de nombreux pays, 5 ans au Danemark, 1 an aux Etats-Unis où je roulais à travers le pays en Harley-Davidson avec deux amis. J’ai également beaucoup voyagé avec mon mari et ma fille en Inde, en Chine, en Amérique du sud, en Asie, à Cuba. Quand je suis allée la première fois à Paris, j’avais 16 ans. Puis je suis venue en France très souvent ; je comprends un peu la langue mais je ne la parle pas.”
propos recueillis par Ruby, Terminale L, LJM, 2018.
Maria Ernestam : “il faut que l’auteur prenne soin du langage”
Ruby : Pourquoi avez-vous commencé à écrire ?
M. E. : J’ai toujours beaucoup apprécié lire. J’ai une formation de journaliste à la base, j’ai donc été journaliste pendant de nombreuses années, mais un jour j’ai eu une idée. Je travaillais sur un article qui traitait de la technologie génétique, je regardais en même temps un film de Woody Allen et ces deux éléments ont fusionné dans ma tête et tout à coup j’avais une histoire. A partir de là, j’ai commencé à écrire.
Ruby : Quand vous dites que vous n’avez jamais pensé à être écrivaine, vous ne pensiez pas en être capable ?
M. E. : C’est juste que je ne me suis jamais dit « Ah je veux être écrivaine ! », j’étais très bien dans le journalisme, mais lorsque cette histoire m’est venue, je me suis dit qu’elle était pas mal. Et c’est vrai qu’être journaliste, ça m’a aidée. Je savais que ça allait prendre du temps, que ça allait être plus ou moins dur. Il faut se poser et travailler. Un peu d’inspiration par ci, un peu de fantaisie par là, mais c’est le travail qui est le plus important.
R. : Pour la publication de votre premier ouvrage, ce fut difficile de trouver une maison d’édition ? Ou vous aviez déjà des contacts ? Continuer la lecture de « Maria Ernestam : “il faut que l’auteur prenne soin du langage” »
Hubert Artus : entre foot, culture pop et littérature
Quand je me suis questionnée sur l’une des personnes qui m’avait le plus marquée à travers les éditions du festival auxquelles j’ai participé depuis l’âge de 11 ans, je n’avais absolument aucune idée de qui je pourrais bien parler. À propos de qui je pourrais bien écrire. Puis, lors de l’édition de cette année, la réponse a ouvert les portes de la Salamandre alors que j’étais à l’accueil, et j’ai su : Hubert Artus.
Je me suis rappelé avoir été fascinée par sa délicieuse diction et ses animations teintées d’originalité et d’humour lors de l’édition 2017. Hubert Artus m’a accordé une interview des plus agréables entre deux séances de dédicaces au stand de la librairie du Texte Libre.
Autodidacte, passionné par le théâtre de rue et la culture en général, son envie de devenir journaliste découle des reportages qu’il a pu réaliser pour des émissions de radios libres avant d’avoir l’opportunité de faire un stage à Radio France, à Paris. Journaliste freelance depuis les années 90, il m’a fait part de l’irrégularité du volume de travail en fonction des saisons, et la quête incessante de nouveaux articles à écrire, ce qui n’empêche pas sa vie professionnelle d’être bien remplie. À l’initiative du partenariat entre le festival LEC et Lire Magazine, il est présent en tant qu’animateur de table ronde depuis 10 ans à Cognac ; Continuer la lecture de « Hubert Artus : entre foot, culture pop et littérature »
Femmes : regards croisés
《Redresse ! Un peu plus à droite…》Trois jours. Trois jours pour monter sur cimaises les trente-trois photos qui composent l’exposition Displaced, femmes en exil de Marie Dorigny, la plus grande que le festival ait accueillie jusqu’à maintenant. Des plages de Lesbos aux foyers d’Allemagne, nous suivons la traversée de femmes demandeuses d’asile parties en décembre 2015 de leur pays natal. Accompagnée par le récit de Judith Perignon, l’exposition témoigne de ce que cette dernière qualifie d’une “éclaircie” puisqu’un accord fut, par la suite, signé entre la Turquie et l’Union européenne afin de réduire les migrations vers l’Europe. Répartis par séries, les clichés en noir et blanc nous offrent une histoire que l’équipe de montage dont je faisais partie a pu apprendre sur le bout des doigts en trois jours, mais qui nous offre toujours davantage à chacun de nos allers-retours au rez de chaussée de la Salamandre. Marie Dorigny a su capter et nous offrir dans ces portraits, une violente réalité teintée d’espoir dans ces photos qui “racontent le maximum que l’humanité sut offrir”, phrase avec laquelle Judith Perignon conclut le premier texte de cette exposition, et nous plonge presque immédiatement au cœur de cette traversée, qui illustre leur épreuve en trois temps : les larmes de joie douloureuses lorsqu’elles arrivent enfin en Europe, les visages nocturnes exténués lors de la transition dans le centre d’accueil de Monique, pour finir par la fin de leur long périple aux couleurs plus claires. Du jour à la nuit pour en revenir au jour, Marie Dorigny, qui m’a fait l’effet d’une grande femme que l’on oublie difficilement, nous rappelle à tous lors de l’inauguration le 14 novembre “Gardez toujours ça en tête : ça pourrait être nous.” Une phrase si juste qui a su marquer les esprits des personnes présentes, et qui résonne encore dans la salle, comme suspendue au dessus de son admirable travail.
En savoir plus : présentation de l’expo par le festival Visa pour l’image
Lola Legras–Wilmart, ancienne élève du LJM, bénévole sur le festival LEC 2018
Prix Jean Monnet des jeunes Européens 2018
Les auteurs de l’édition 2018 sont François-Henri Désérable (France), Jaroslav Melnik (Lituanie) et Jonas Karlsson (Suède). Le jury des lycéens est constitué par les représentants de 11 lycées de la région. Il se réunira au lycée Jean Monnet le jeudi 8 novembre et la remise officielle du Prix aura lieu vendredi 16 novembre, au festival Littératures européennes, en présence des auteurs.
Plus d’informations : voir la Brochure 2018.
“Je ne pense pas qu’on choisisse un sujet”
D’où vient l’inspiration ? Comment choisit-on un sujet ? Le romancier Jérôme Ferrari répond à cette question posée par des lycéens lors du Festival Littératures Européennes de Cognac (LEC) en novembre 2017.
LEC 2017 : les lycéens reporters
Du 17 au 19 novembre, des lycéens de Terminale L du lycée Jean Monnet sont venus rencontrer les auteurs invités : interviews, brèves vidéos et séances photos étaient au programme. De quoi percevoir l’ambiance du festival…
“Fragments d’Europe”, une table ronde suivie par Lola
(Photo : Jérôme Ferrari. © Club Photo LJM)
Le vendredi 16 novembre, pendant le Festival Littératures européennes, se déroulait à la Salamandre une table ronde sur le thème des îles représentées comme des “Fragments d’Europe”. Les quatre auteurs invités, accompagnés par leurs traductrices, s’apprêtaient à débattre sur une question qui ne pouvait pas mieux inaugurer le festival : “Dans les îles, où en est le sentiment européen?” Après le discours d’inauguration du maire et de la présidente du festival, Hubert Artus, présent pour animer le débat, a immédiatement lancé les festivités, permettant à Jérôme Ferrari, Alessandro de Roma, Giosuè Calaciura et Adrian Grima d’exprimer leur ressenti par rapport au mystère qui entoure les îles européennes. Pour eux, l’important était d’écrire un livre dont l’action se passerait dans leur île, en Corse, en Sardaigne, à Malte ou en Sicile, et non pas d’écrire un livre à propos de celles-ci. Les uns comme les autres ne s’autorisaient pas à mentionner leur île dans leur récit, ou encore changeaient le nom des villages, afin d’échapper à la stigmatisation de ces derniers, et de s’éloigner des utopies qu’ils pouvaient incarner.
“Il n’y a pas d’unité de la Méditerranée”
La mer, thème du festival, constituait une barrière, “comme un mur entre l’Europe et eux” d’après Jérôme Ferrari, et la relation que les auteurs ont pu entretenir avec elle est décrite comme étroite ou insignifiante comme pour Alessandro de Roma qui précisait que les Sardes percevaient leur île davantage comme une île montagneuse, ce qui renforçait l’idée qu’ils étaient oubliés, Continuer la lecture de « “Fragments d’Europe”, une table ronde suivie par Lola »
“Refuge”, exposition de Bruno Fert
Pour Lola, “des photos sans artifices”
Lola L–W., Terminale L, 11-2017
Les textes de Bruno Fert qui accompagnent ses photographies : Continuer la lecture de « “Refuge”, exposition de Bruno Fert »