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Suite aux guerres d’orient et à la délocalisation chinoise, M. Lihn est dans l’obligation de quitter son pays natal avec sa petite fille. Il arrive en terre totalement étrangère où il est recueilli dans un foyer puis un centre d’internement.

Ce vieux monsieur affronte aux côtés de sa petite fille qui le soutient par son silence, la xénophobie et les préjugés des habitants ainsi que l’irrespect de la part des siens alors qu’il lui est normalement dû. Grâce à sa petite fille et à M. Bark il sort de sa torpeur et s’habitue à ce pays sans couleur, sans odeur, sans goût. Il trouve ses repèrest à travers les immeubles des rues sales de cette ville : vivre pour la petite.

Claudel décrit l’histoire de façon fluide avec des phrases courtes mais pertinentes qui expriment beaucoup d’émotion ; un peu à la façon de Camus. Il décrit une société non compréhensive et dure envers les gens différents. A travers le choc psychologique que subi le vieillard en perdant sa famille, sa terre, ses repères, il montre les faiblesses d’un homme. Avec l’entrée de M. Bark on comprend que ces faiblesses, ces douleurs irréversibles, traversent les océans et touchent tous les hommes.

Cependant les détails que l’auteur glisse dans le texte sur la petite fille n’impliqueraient-ils pas que cette petite fille n’est qu’un souvenir de plus ? Que ce n’est rien de plus qu’un objet au même niveau que la poignée de terre et la vieille photographie ? Pourquoi les enfants ne pourraient-ils pas jouer avec une simple poupée ? Ne se fait-il pas interner car il voit en cette poupée la petite fille qu’il na jamais eu ou perdue à jamais ?

Monsieur Bak semble nous donner la réponse à la fin du texte par cette simple pensée : ” il la serre comme il serrerait un vraie petite fille, silencieuse, tranquille, éternelle, une petite fille de l’aube et de l’orient “. Et en effet cette petite fille est bien trop silencieuse et légère pour être véritable.

J. MONNOU

C.FAU