RPA MQ-9 Reaper

Le mercredi 12 mars 2025, les lycéens de la classe défense Antoine de Saint-Exupéry étaient invités à venir visiter leur unité marraine : l’ED 2/33 Savoie.

Accueillis par le commandant de l’unité, le lieutenant-colonel François, ils assistèrent à un exposé particulièrement intéressant leur présentant les caractéristiques du MQ-9 Reaper ainsi que la doctrine d’emploi de cet avion au sein de l’Armée de l’Air et de l’Espace.

Après cet exposé pédagogique et étayé de nombreux RETEX d’opérations, le L/C François accompagna ses invités dans les bâtiments du 2/33, expliquant le fonctionnement quotidien de l’unité notamment le cycle des entraînements des pilotes et de leur navigateur-opérateur. La visite se poursuivit ensuite dans les hangars de l’escadron où les élèves purent observer de près deux Reaper – un Block 5 et un Block 1 – avant de pénétrer dans un GCS et dans un simulateur de navigation de ce système d’arme. Sous la responsabilité d’un équipage, chaque élève put ainsi s’entraîner au pilotage mais également à l’acquisition et à la neutralisation d’une cible : bâtiment, char de combat, véhicule anti-aérien et batterie missiles.

Les nombreuses questions illustrèrent l’intérêt que les lycéens portèrent au sujet, stimulés en cela par l’efficacité et la très grande clarté des explications du L/C François. Au terme de cette troisième et dernière visite de l’année, ils diposent désormais des notions élémentaires qui leur permettront d’aborder la prochaine séance de travail. Cette dernière sera consacrée à la représentation cinématographique des RPA et des drones, et les lycéens auront à confronter le réel et la fiction de la guerre des drones à partir de leurs nouvelles connaissances sur le sujet.

Un MQ-9 Reaper Block 5 reconnaissable à son hélice quadripale. L’engin appartient à l’Armée de l’Air américaine et se présente avec des racks missiles sous les ailes. Les Reaper français ne disposent pas encore d’AGM Hellfire certifiés et ne tirent actuellement que des GBU-12 (source – US Air Force).

Le RPA MQ-9 Reaper

Conçu par General Atomics, le MQ-9 Reaper est une machine de fabrication américaine. Contrairement à l’usage répandu, ce n’est pas un drone au sens strict. Engin de 20,1 m d’envergure pour 11 m de long et 3,8 m de haut, il est capable d’emporter 2 tonnes de kérozène et une tonne de bombes tout en volant « à la vitesse d’un TGV » selon la formule du L/C François. Le Reaper est, en fait, un avion qui nécessite un pilote et un navigateur qualifiés ce qui le distingue d’un drone stricto sensu. C’est, en fait, un avion piloté à distance ou Remotly Piloted Aircraft (RPA) selon la terminologie américaine.

D’une masse maximale au décollage de 4,7 tonnes, le MQ-9 se compose de 3 parties : 1- une partie avant qui embarque les systèmes d’observation 2- une partie arrière qui correspond au moteur 3- et le reste de l’appareil (cellule et ailes) qui constituent en fait le réservoir de carburant. Le MQ-9 est l’un des rares avions à emporter son propre poids en kérozène car sa fonction est de placer le plus longtemps possible caméras et capteurs dans les airs (concepts d’endurance du vol et de persistance de l’observation). La conception de l’engin dessine d’ailleurs celle d’un planeur avec un rapport entre la largeur et la longueur de l’aile comparable à ce type d’avion. Planer permet d’économiser le carburant et de durer en vol. La version Block 5 ER (Extended Range) emporte désormais des réservoirs auxiliaires qui allongent sensiblement l’endurance de l’engin. Reconnaissable à une hélice quadripale, le MQ-9 Block 5 peut ainsi voler 36.00 d’affilée contre 32.00 pour le Block 1.

Le Reaper nécessite un minimum d’infrastructures pour être mis en œuvre. Sa masse et son envergure demandent une piste pour décoller et atterrir. Il est directement télécommandé de son cockpit déporté (Ground Control System ou GCS) jusqu’à une distance de 50 km qui correspond à la Line Of Sight (LOS). Au-delà c’est une antenne satellite qui prend le relais. Le pilotage se fait donc par liaison de données LOS/SAT.

D’un coût unitaire d’environ 56 millions de dollars, le vecteur n’a pas de grande valeur en soi : il est même plutôt low-cost selon le L/C François. En revanche, il permet d’embarquer une boule optronique ainsi que des capteurs qui font la valeur ajoutée réelle du système. Conçue par Raytheon et située sous le nez de l’appareil, la boule optronique concentre plusieurs capteurs :

  • DTV (Day Television)
  • IR (Infrared)
  • LRD (Laser Rangefinder and Designator)
  • LLTV (Low Light Television)
  • LTM (Laser Target Marker)

Ces différentes caméras permettent de calculer les distances, d’illuminer les cibles au laser, d’observer sur les spectres infrarouge et thermique, de zoomer en champ discret… Elles peuvent surtout fusionner leurs données entre elles, et les transmettre aussi à des troupes au sol situées dans l’environnement du RPA. Ce système optronique détecte à 20 km, voit à 12 km et identifie à 8. Des distances qui font que l’oreille humaine ne peut entendre l’avion. Ces caractéristiques sont d’autant plus essentielles que le MQ-9 dispose d’une endurance réelle qui lui donne une certaine persistance au-dessus d’une zone d’intérêt. Rester le plus longtemps possible au-dessus d’un objectif permet de cartographier les habitudes de l’ennemi, et on ne voit pas les mêmes choses en 2.00 d’observation qu’en 30.00 souligne le L/C François.

Particulièrement utile pour les missions de l’Armée de l’Air et de l’Espace, le MQ-9 Reaper présente cependant quelques faiblesses. N’ayant pas de système de dégivrage ni de déshumidificateur, c’est un avion de « beau temps » qui doit éviter de traverser les nuages et de s’exposer aux hydrométéores. À cette contrainte météo s’ajoutent deux autres prérequis pour pouvoir opérer : la supériorité cybernétique et la supériorité aérienne. Lent et taillé comme un planeur – donc peu maniable – le Reaper n’est pas fait pour évoluer dans un environnement air-air ni sol-air contesté.

La Guided Bomb Unit 12 (GBU-12) Paveway II est une munition standard à guidage laser de 250 kg. Tirée jusqu’à 12 km de distance, elle déploit des ailettes de stabilisation lorsqu’elle est en vol et est précise dans un rayon de 10 m.

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Les lycéens avec les fusiliers de l’EP

(source – C-DEF)

Ce mercredi 15 janvier 2025 fut consacré à la visite de l’Escadron de Protection (EP) de la BA 709. Pour la classe défense Antoine de Saint-Exupéry ce fut la deuxième immersion de l’année dans le monde militaire.

L’EP commandé par le capitaine Cédric est l’unité en charge de la protection de la base aérienne. Dans un premier temps, les lycéens apprirent à connaître l’équipement de combat des fusiliers. Ils manipulèrent ainsi plusieurs matériels apprenant leurs fonctions et se faisant une idée de leur poids réel. Armements, drones d’observations et moyens de Lutte Anti-Drones (LAD) suscitèrent un intérêt particulier.

Le deuxième atelier permit d’aller à la rencontre de la section cynophile de l’EP. Les militaires firent une démonstration dynamique de neutralisation d’intrus à l’aide de chiens. Ils échangèrent ensuite avec les élèves sur le métier de maître-chien, les techniques et les matériels de dressage des animaux.

Cette deuxième visite s’acheva dans les locaux de la compagnie du capitaine Cédric où le L/C François, commandant l’unité marraine de la classe défense, offrit aux élèves une délicieuse galette des rois.

(source – C-DEF)

(source – C-DEF)

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Bonne année 2025

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La C-DEF visite la BA 709

Visite de l’EAC 315 par les lycéens (source – C-DEF)

Le mercredi 27 novembre, les lycéens de la 2e promotion de la classe défense Antoine de Saint-Exupéry entraient dans le vif du sujet avec une première visite de la BA 709.

Ils furent pris en main par le lieutenant-colonel François, le commandant de l’ED 2/33 Savoie, l’unité marraine de leur classe. D’emblée, celui-ci les plongea dans le sujet avec une présentation des plus concises du MINARM. Un sujet complexe qu’il aborda efficacement le temps d’un trajet en minibus jusqu’à la base aérienne.

Arrivé sur place, le groupe commença sa visite d’abord en minibus, réalisant un tour du site du poste de sécurité jusqu’à l’École de l’Aviation de Chasse en passant par le mess des officiers, l’ordinaire des personnels, le musée, l’infirmerie, l’intendance, le service des essences, le PC, etc. Faisant prendre conscience de l’espace occupé par la base, le L/C François insista sur son organisation à savoir celle d’une petite ville pouvant fonctionner en autonomie en cas de crise majeure. Derrière l’appellation « BA 709 », ce n’est pas une mais plusieurs unités qui fonctionnent de manière organique. Comme l’indique le chiffre « 7 », la BA 709 est une école de l’Armée de l’Air et de l’Espace qui abrite cependant une unité opérationnelle et de combat : la 33e ESRA dont fait partie l’ED 2/33.

Après ce premier tour général, les lycéens visitèrent l’École de l’Aviation de Chasse 00.315 Christian Martell. Cette visite les mena des locaux d’instruction de l’EAC 315 jusqu’aux hangars et pistes où étaient stationnés les avions d’entraînement Pilatus PC-21. Toujours accompagnés par le L/C François, les élèves apprirent à distinguer un entraîneur de vol d’un simulateur avant d’embarquer chacun dans un PC-21.

À bord du Pilatus PC-21 (source – C-DEF)

Élève pilote à l’instruction sur un entraîneur de vol (source – C-DEF)

La deuxième partie de la visite fut consacrée à la tour de contrôle : un élément central de la base aérienne sans lequel aucun mouvement d’appareil (décollage, vol et atterrissage) ne pourrait se faire. Du poste du directeur de vol à l’approche et à la vigie (les trois étages principaux de la tour), les lycéens prirent conscience de l’intensité des flux aériens liés notamment à l’entraînement quotidien des élèves pilotes. L’intensité de ce trafic permet ainsi de comparer la BA 709 aux trafics des aéroports nationaux.

La troisième partie de la visite s’intéressa à l’unité des pompiers de l’Air. Dans un premier temps, les lycéens reçurent une instruction sommaire sur la trousse de secours individuelle : qu’est-ce que l’on y trouve, dans quelle circonstance et comment poser un garrot… Dans un deuxième temps, ils furent sensibilisés aux risques et aux menaces Nucléaire/Radiologique/Biologique/Chimique. Équipés de tenues S3P (Survêtement de Protection à Port Permanent), ils apprirent non seulement à connaître les principaux éléments de protection NRBC emportés dans la sacoche opérationnelle (1) mais aussi à s’équiper sous une cloche individuelle de protection.

Préparant les visites d’unités spécialisées (dont celle de l’ED 2/33) dans les prochains mois, le L/C François a voulu, lors de cette première approche, poser une perspective d’abord générale en partant d’une approche théorique du MINARM, et en abordant le fonctionnement concret d’une base aérienne. Privilégiant un discours clair, pédagogique et efficace, il permit aux élèves de voir et de toucher du matériel mais aussi de réaliser des exercices pratiques que ces derniers ont beaucoup appréciés.

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  1. Cf. ANP VP F1, surbottes, gants butyl, surgants, gants poudreurs.

Entraînement NRBC. Les lycéens apprennent à s’équiper sous la cloche de protection (source – C-DEF)

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La C-DEF AP2D ambassadrice remarquée du Lycée Jean Monnet

M. Morgan BERGER, maire de Cognac, remercie les lycéens de la classe défense Antoine de Saint-Exupéry pour leur participation remarquée à la commémoration du 11 novembre 2024.

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