Être soldat au XXIe siècle

(source – MINARM)

L’avant-dernière séance de l’année a élargi l’enseignement de défense de la C-DEF au thème du soldat. Être soldat au XXIe siècle était ainsi le nouveau sujet d’étude abordé par les lycéens ce mercredi 3 avril 2024.

Officier de carrière ayant servi dans l’arme du Train, ancien DMD adjoint de Charente, le lieutenant-colonel (R) Marcel est encore, aujourd’hui, en service au 515e Régiment du Train de La Braconne où il sert comme réserviste opérationnel. Il exerce parallèlement des responsabilités au sein de la police municipale d’Angoulême, et est aussi correspondant défense de sa commune. C’est donc en tant que militaire de carrière, soldat dans l’âme et acteur engagé dans la sécurité de son pays que le L/C Marcel est venu apporter son témoignage aux lycéens de la classe défense Antoine de Saint-Exupéry. Ce témoignage s’est organisé autour de trois parties : 1- La présentation du soldat 2- Le soldat en opération 3- Les valeurs du soldat.

Qu’il soit aviateur, marin, sapeur, gendarme… Le militaire est avant tout un soldat. Le L/C Marcel a voulu rappeler cette réalité à travers une première présentation historique autour du mot « soldat », de ses usages et expressions dérivées. Faisant porter à un élève son képi ainsi que son haut d’uniforme, l’officier a expliqué les codes à travers lesquels tous les soldats se reconnaissent : du salut aux grades en passant par les insignes distinctifs des unités d’appartenance ainsi que les décorations. Pour les non avertis ce qui ressemblerait à un simple apparat dit, en fait, 1- un niveau de compétence et  de responsabilité (le grade) 2- des états de service (les décorations) 3- une appartenance à une tradition historique (les insignes d’unité).

L’exposé a été illustré par la vidéo du centenaire du début de la Première Guerre mondiale (1914-2014) où aux images de soldats français de 1914 répondaient en miroir des images de soldats français d’aujourd’hui (source – ECPAD)

Tout en faisant circuler une ration de combat, le L/C Marcel expliqua les différentes armes et services de l’Armée de Terre, la nécessité de l’entraînement (le drill), la vie sur le terrain, l’hygiène en tant qu’acte élémentaire pour tout soldat afin d’éviter la transmission des maladies et l’affaiblissement du potentiel des combattants. Avec le thème du soldat en opération, il mit en avant l’arme du Train dans laquelle il a servi et continue encore de servir ainsi que les deux OPEX accomplies en avril-octobre 2010 et janvier-mai 2012. Afgantsy, le L/C Marcel est un vétéran de l’engagement français en Afghanistan (2001-2012).

À partir de plusieurs photographies, il fit revivre aux élèves ses missions et sa vie quotidienne au milieu de ses soldats mais aussi des soldats afghans. Armée multiethnique dont les unités sont toujours flanquées d’un officier religieux et d’un interprète, l’Armée Nationale Afghane (ANA) était une entité particulièrement difficile à former tant le fossé culturel et technique avec les Occidentaux était grand. Commandant une Operational Mentoring Liaison Team (OMLT), le L/C Marcel (commandant à l’époque) avait en charge cette formation ainsi que l’encadrement tactique des convois à organiser dans un pays largement inconnu, hostile et dangereux pour les soldats français au-delà des limites de leur Forward Operation Base (FOB). La mission de l’arme du Train est de convoyer le plus rapidement et le plus régulièrement le matériel et le ravitaillement aux unités afin que ces dernières puissent rester opérationnelles; afin qu’elles ne pèsent pas non plus sur les populations loacales. Pour cela, il faut rouler vite sans s’arrêter (conduite opérationnelle): tout ralentissement pouvant être une opportunité pour une embuscade. Tout était donc suspect du vélo pouvant être piégé à la « femme » pouvant dissimuler sous sa burqa une ceinture d’explosif. La crainte des roadside bombs (1) était, elle aussi, permanente.

Le L/C Marcel a consacré une partie importante de son exposé sur le moral du soldat. La question se décline sous plusieurs aspects que l’officier a particulièrement bien expliqués et illustrés. Il y a d’abord les aspects du « confort » quotidien : la qualité de la nourriture, les repas cohésion pour que personne ne se sente isolé, le sport, les barbecues, les parties de « babyfoot vivants » (2)… La question des communications avec la famille est essentielle même s’il était difficile d’étendre les moyens de communication modernes dans certains secteurs du pays. D’un point de vue personnel, le L/C Marcel désirait par ailleurs rester concentré sur sa mission et ne pas se laisser perturber par de lointains problèmes fort différents. Pour l’officier, la notion de “problème” par exemple c’était d’abord une attaque, des blessés ou des morts et non une fuite d’eau dans sa cave en France…

Le L/C Marcel instruisant les lycéens de la C-DEF Antoine de Saint-Exupéry (source – C-DEF)

Attirant l’attention sur le fait que les transports modernes mettent désormais à quelques heures seulement la Kapisa de son domicile, le L/C Marcel a aussi expliqué l’heureuse initiative mise en place par le commandement de l’Armée de Terre autour de la notion de sas de décompression. Le retour en France ne doit pas être trop rapide pour un soldat qui, en quelques heures, bascule d’un environnement de stress et de combat de plusieurs mois à un environnement de paix qui pourra lui sembler incompréhensible. C’est avec la guerre en Afghanistan que la question du stress post-traumatique a été véritablement prise en compte au sein des Armées et qu’un séjour de transition a été mis en place durant des années à Paphos (Chypre) pour les troupes de retour d’Afghanistan. Durant une semaine, les Afgantsy sont mis au repos dans un hôtel où soins et détente leur permettent de se réhabituer à une vie normale. Cela n’empêche pas les « mauvaises surprises » comme ce feu d’artifice qui, un soir, déclencha la panique parmi les soldats du L/C Marcel. Ces derniers se jetant à terre dans leur chambre d’hôtel, éteignant les lumières et cherchant leurs armes…

Le retour parmi les siens est aussi porteur d’épreuves. Le jeune papa qui n’a pu voir son enfant naître est dans un premier temps perçu comme un étranger et repoussé par le nourrisson… Dans les phraties nombreuses, il y en aura toujours un ou une qui fuira la présence de ce père qui réapparaît brutalement. Les adolescents poseront des questions directes : « papa as-tu tué ? » ou « par ta faute beaucoup d’innocents sont morts »…

Le L/C Marcel n’a pas cherché à cacher les aspects les plus rudes et les plus sensibles d’un métier qu’il a exercé par vocation et avec passion. Ce qui fait tenir tout ceci c’est la foi en certaines valeurs que les Armées et, notamment l’Armée de Terre, érigent en valeurs cardinales : le mérite, l’altruisme, la fraternité, l’exigence, le dépassement, l’équité. L’officier décrivit chacune de ces valeurs aux lycéens présents, leur apprenant également à plier le drapeau national.

C’est donc avec beaucoup de pédagogie et d’anecdotes, dans un langage simple, que le L/C Marcel est venu clôturer le dernier enseignement de défense de la C-DEF Antoine de Saint-Exupéry. Nul doute que son témoignage fera réfléchir certains élèves présents qui se destinent d’ores et déjà à l’engagement militaire. Si d’aucuns ont déjà choisi l’Armée de l’Air et de l’Espace, ils auront d’emblée compris qu’être Aviateur c’est d’abord et avant tout être un Soldat au service de la France.

Soldats français en Afghanistan (source – Le Dauphiné Libéré)

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  1. Cf. Également appelés de manière générique Improvised Explosive Device (IED) – Engin Explosif improvisé ou de Circonstance (EEC) en français -, les IED sont des charges explosives fabriquées de manière artisanale à partir de munitions classiques opportunément disponibles (obus, bombes, roquettes, grenades…) ou de stock d’engrais comme ce fut fréquemment le cas en Afghanistan. Les IED sont plus ou moins complexes selon les compétences de l’artificier. Certains sont déclenchés par du cordeau détonant classique quand d’autres le sont par des téléphones portables. Laissés à l’imagination des artificiers, souvent enfouis sur le bord des routes (roadside bombs), les IED se sont d’abord généralisés en Irak à partir de 2003. Certains sont suffisamment puissants pour éventrer une route au passage d’un convoi militaire ou détruire un char de combat M1 Abrams. La plupart des soldats occidentaux tués ou mutilés en Irak, en Afghanistan ou au Mali l’ont été par des IED.
  2. Cf. Il s’agit d’un babyfoot grandeur nature où les joueurs sont des personnes. Le périmètre est traversé par des cordages qui jouent le rôle des barres de jeu d’un babyfoot et auxquels sont attachés les joueurs.
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Enseignement de défense: les drones

Qu’est-ce qu’un drone ? C’est à cette question simple en apparence que l’enseignement de défense du mercredi 13 mars 2024 s’est attaché, cherchant à clarifier un certain nombre de notions auprès des élèves de la C-DEF AP2D Antoine de Saint-Exupéry.

Le terme « drone » est un anglicisme qui signifie dans sa langue d’origine l’insecte appelé « bourdon » et, par extension, un « vrombissement » ou un « ronronnement ». Le mot a fini par désigner des engins de taille diverse, sans équipages et opérés de manière déportée.

Le 7 octobre 2023, le Hamas attaque des soldats israéliens avec un drone (source – DroneSec)

Du modélisme aux drones de nouvelle génération

L’histoire des drones remonte à la Première Guerre mondiale lorsque des ingénieurs français ont tenté de mettre au point un premier engin chenillé opéré à distance par des câbles. Durant la Deuxième Guerre mondiale – et s’inspirant d’un autre prototype français -, l’armée allemande conçoit le premier blindé filoguidé capable de porter une charge explosive jusqu’à un obstacle. Le Sd.Kfz 303 Goliath fut utilisé pour la première fois en juillet 1943 pour ouvrir un champ de mines durant la bataille de Koursk.

Les drones ont donc d’abord désigné des engins télécommandés ou radiocommandés – bien connus des modélistes – avant de devenir les machines que nous connaissons actuellement. Se caractérisant par les progrès des matériaux, de l’électronique, de la miniaturisation des appareils et des systèmes, des sources d’énergie également, la nouvelle génération de drones connaît, de nos jours, un très large champ d’usages multi-milieux. Trois types d’usage des drones sont ainsi à distinguer : l’usage à des fins de loisir (vol, observation, photographie…), l’usage à des fins professionnelles (production industrielle, épandage agricole, inspection d’infrastructures, cinéma…), l’usage militaire (renseignement, bombardement, tir, déminage…). C’est bien évidemment l’usage militaire qui nous intéresse ici, que l’on mettra aussi en relation avec l’usage des drones dans les domaines de la sûreté intérieure et de la sécurité civile. Police et Gendarmerie nationale les utilisent ainsi dans le cadre du maintien de l’ordre (surveillance des foules) mais aussi pour inspecter des objectifs d’intérêt (reconnaissance de sites, de bâtiments…). Les lycéens ont par ailleurs fait la connaissance du drone Colossus utilisé par les pompiers.

Alors que nous avons tendance à focaliser sur une conception essentiellement aérienne des drones, ces derniers sont aussi multi-milieux et investissent aujourd’hui aussi bien les milieux terrestres, maritimes que sous-marins. On comprendra dès lors que ce que l’on appelle « drone » désigne une très large famille d’appareils plus ou moins sophistiqués, et pouvant être de conceptions fort différentes selon les domaines d’emplois et les environnements dans lesquels ils sont déployés. Ce qui caractérise de plus en plus ces engins est cependant la robotisation. Cette dernière transforme le drone classique télécommandé en y intégrant la notion d’autonomie des systèmes.

Qu’est-ce qu’un robot ?

Alors que dans les années 2000, un bras robotisé ne parvenait pas à déplacer en temps réel une charge supérieure au 10e de son poids, la robotique appartenait encore davantage au monde de la science-fiction qu’à la réalité quotidienne. De nos jours, les robots sont largement répandus dans l’industrie mais aussi dans notre quotidien sous la forme de tondeuses et autres appareils ménagers par exemple. Programmés pour accomplir automatiquement certaines tâches, ils sont de plus en plus capables d’élargir leurs fonctions, d’analyser et de prendre des initiatives notamment avec l’intelligence artificielle (machine learning).

C’est surtout la rapidité des progrès de la science robotique qui frappe. En 2013, la firme Boston Dynamics met au point Atlas, un robot humanoïde de 1,90 m et 80 kg capable désormais de traiter les informations en temps réel. Deux ans plus tard, Atlas est capable de conduire un véhicule, de se déplacer au milieu d’obstacles et d’utiliser des outils. En 2017, il réalise un salto arrière et, en 2020, exécute une chorégraphie impressionnante sur la chanson Do you love me ? du groupe The contours.

Les robots actuels ont beaucoup gagné en force et en équilibre. Ils sont désormais capables d’action synchronisées permettant une progression dans des escaliers, l’ouverture et la fermeture de portes, le déplacement d’objets encombrants… Ils bénéficient des progrès réalisés en matière de capteurs et d’intelligence artificielle, ce qui leur permet d’analyser plus finement leur environnement et d’interagir avec les êtres humains. En 2021, l’Armée de Terre a créé la section Vulcain dont l’objectif est de tester de véritables robots aéroterrestres destinés, dans un premier temps, à assurer des missions logistiques mais aussi d’observation et de déminage. Dans ce dernier domaine, l’arme du Génie est particulièrement en avance avec la guerre des IED qu’elle a menée durant des années en Afghanistan.

Si tous les drones ne sont pas des robots, beaucoup de drones sont désormais robotisés dans le cadre de missions où ils remplacent les acteurs humains avec une certaine marge d’autonomie. Certains robots sont déjà capables de mener des missions de combat tel le robot sentinelle SGR-A1 de Samsung, conçu pour monter la garde entre les deux Corée le long du 38e parallèle. Ce sont les SALA ou Systèmes d’Armes Létaux Autonomes qui posent la question morale de déléguer à une machine la décision de tuer.

En matière de doctrine et d’éléments de langage, les armées françaises affirment et réaffirment le contrôle humain sur les machines. Celui-ci est, jusqu’à preuve du contraire, effectif notamment sur les MQ-9 Reaper de la 33e ESRA. Il faut, en effet, un pilote et un navigateur pour faire décoller, faire voler et faire atterrir ce type de machine pesant plus d’une tonne. Il faut également lui dire ce qu’il faut observer d’où la présence dans un deuxième shelter d’un équipage d’observation. L’usage de l’armement ne peut se faire que sur décision humaine, et si l’on y ajoute la nécessité de pistes d’envol, d’antennes et de hangars pour la maintenance, le MQ-9 est davantage un avion piloté à distance (Remotly Piloted Aircraft ou RPA) qu’un drone au sens strict comme aiment à le rappeler les militaires. Ces derniers sont, cependant, les premiers à entretenir la confusion sur la distinction de ces engins du fait de l’appellation même des unités les mettant en œuvre (Escadron de Drones ou ED).

Les drones au combat

La deuxième partie de la séance était consacrée à l’utilisation des drones aériens sur le champ de bataille. Une typologie générale montra aux lycéens l’extrême diversité des matériels des microdrones de type Black Hornet aux minidrones et drones intermédiaires de type IAI Harop, Lancet, Switchblade… Certains tels les Shahed iraniens ou le Bayraktar TB2 turc constituent une transition avec les RPA. Certains drones volent comme des avions alors que d’autres volent tels des hélicoptères. Ce fut l’occasion pour Maxime et Alexandre – diplômés du BIA – d’expliquer à leurs camarades les notions de portance, de traînée et de sustentation.

Les guerres en Syrie, dans le Haut-Karabakh et, surtout, en Ukraine et sur la bande de Gaza ont montré l’importance prise par les drones sur les champs de bataille contemporains notamment dans leur dimension aéroterrestre. Plusieurs photographies ont ainsi pu illustrer les utilisations tactiques des drones de l’observation au bombardement. Une première catégorie de drones concerne ceux que les combattants adaptent de manière à pouvoir larguer à la verticale d’une cible une munition explosive (grenade, obus de mortier…). Complètement improvisé à partir de l’existant, c’est le système le moins coûteux en moyens. Il peut néanmoins produire des effets redoutables sur les personnels à découvert, les véhicules légers voire des blindés si l’explosif parvenait à être largué dans une tourelle laissée ouverte.

L’architecture des chars russes emmagasine les munitions en fond de tourelle dans la configuration d’un carrousel permettant le chargement automatique du canon. Lorsque l’engin blindé est mortellement touché, les munitions ainsi entreposées explosent éjectant la tourelle du châssis en ne laissant aucune chance de survie à l’équipage. C’est l’effet jack-in-the-box que les chars occidentaux évitent en emmagasinant les obus à l’arrière de la tourelle. Ce sont souvent les coups au but de missiles antichars qui provoquent le jack-in-the-box, mais un drone parvenant à loger une charge explosive en fond de tourelle par une écoutille laissée ouverte peut aussi obtenir cet effet dévastateur (sources – Montage C-DEF).

La deuxième catégorie de drones concerne des machines plus sophistiquées conçues comme des munitions rôdeuses (loitering munition), plus improprement appelées munitions ou drones « kamikazes » (1). L’exemple du Switchblade américain a ainsi été présenté aux élèves. Développé par la firme AeroVironment, le Switchblade se présente sous deux versions : le 300 Block 20 et le 600. Le 300 ne pèse que 5,5 kg et peut-être transporté dans un sac à dos. Il est mis en œuvre à partir d’un petit mortier et emporte sur 10 km une charge équivalente à celle d’une grenade antipersonnelle de 40 mm (2). Le 600 pèse 24 kg et emporte sur 80 km une charge creuse en tandem (3) qui en fait une arme aussi redoutable que le missile antichar FGM-148 Javelin. Utilisé par l’armée ukrainienne, le Switchblade peut aussi être configuré en « munitions abandonnées » sous la forme d’un conteneur de 6 engins déposé sur le champ de bataille et pouvant être déclenché à distance au passage de l’ennemi ou sur un objectif se révélant. D’autres drones pouvant jouer se rôle de munitions rôdeuses se présentent sous la forme de petits avions ou d’ailes volantes comme le Shahed 136 iranien par exemple. Silencieux et relativement rapides, tous ces drones laissent peu de chances à un ennemi surpris et à découvert.

Comment lutter contre la menace des drones sur le champ de bataille ? L’armement anti-aérien est mis à contribution (canons, mitrailleuses, missiles…) lorsque le ou les drones sont repérés suffisamment à temps. Il reste cependant fortement consommateur en munitions eu égard à la taille des drones, si ce n’est onéreux lorsqu’il s’agit d’un missile dont le coût est beaucoup plus élevé que le drone quel qu’il soit. La tendance est au développement des armes à effet dirigé (laser), notamment au sein des marines américaines et britanniques. En France, les forces armées commencent à s’équiper du NEROD F5-5. Conçu par la firme MC2 technologies, le NEROD est un brouilleur portatif directionnel dont la batterie se situe dans la crosse de l’arme. Se manipulant comme un fusil, il permet de couper le signal entre l’opérateur du drone et le drone, immobilisant ce dernier ou l’obligeant à atterrir. Ce brouilleur, qui ne manquera pas d’être déployé à l’occasion des prochains jeux olympiques de Paris, ne fonctionne cependant qu’à courte distance et n’agit que sur les petits drones. La pertinence de son utilisation sur un champ de bataille de haute intensité reste aussi à démontrer.

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  1. Cf. Les kamikazes désignaient avant tout des pilotes japonais dont la mission était de s’écraser sur des navires américains durant la Deuxième Guerre mondiale. Par extension, le mot a désigné des combattants privilégiant le mode du suicide pour tuer ou détruire l’ennemi. Une munition, elle, n’est pas un combattant mais un objet destiné par définition à aller percuter un objectif afin de produire un effet. Une munition relève de la physique et non du sacrifice.
  2. Cf. Essentiellement fabriquées par la firme américaine AMTEC, les grenades de 40 x 53 mm constituent les munitions des lanceurs Mk 19 et Mk 47 Stryker. Il en existe plusieurs modèles selon les effets recherchés. Le modèle M430A1 HEDP (High Explosive Dual Purpose) peut pénétrer un blindage de 76 mm.
  3. Cf. Se dit d’une munition à charge creuse configurée en deux charges explosant successivement. La première neutralise une première couche de blindage (le blindage dit “réactif”) pour que la seconde – qui détone juste après –  puisse percer le blindage principal.
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Les drones au cinéma (le compte rendu des élèves)

Le mercredi 14 février la classe défense a eu l’honneur et la chance d’accueillir le Lieutenant-Colonel Yohan pour discuter et étudier le film Eye in the sky. Eye in the Sky, est un film anglais captivant qui a reçu d’excellentes critiques. Il a été réalisé par Gavin Hood, grand réalisateur sud-africain qui apparait notamment dans le film en tant que Colonel Ed Walsh. Ce film est parut en 2015, il explore les dilemmes éthiques et les conséquences de la guerre contemporaine.

La séance en salle était repartie en 5 grands thèmes :

  1. Environnement et contexte géopolitique
  2. Les personnages
  3. La géographie
  4. Missions et matériels
  5. Les thèmes du film

Néanmoins avant de commencer, nous avons tout d’abord étudié l’affiche du film. Nous avons trois personnages représentés sur l’affiche. Ces trois acteurs sont de niveaux hiérarchiques différents, ont des responsabilités variables mais complémentaires.

  • Sur la gauche c’est le Général Frank Benson joué par Alan Rickman. Durant le film il se trouve dans le cabinet COBRA (1) au Royaume-Uni.
  • Au milieu se trouve le pilote Lieutenant Steve Watts interprété par Aaron Paul. C’est un jeune qui découvre son métier.
  • Sur la droite nous voyons la Colonel Katherine Powell incarnée par Helen Mirren. Elle est chargée de transmettre les informations entre le Général et le pilote. De plus elle traque une cellule djiadiste.

(source – Eye in the sky)

1- Environnement et contexte géopolitique

L’opération est donc une opération britannique, avec des moyens américains qui se déroule au Kenya contre les Shebab (2). Les frappes vont être réalisées à Nairobi, capitale du Kenya (le Kenya qui était jusqu’au 12 décembre 1963 une colonie britannique). Nairobie comptent 4 750 000 habitants, comparé à Paris cela représente le double.

Il y a une présence des forces armées Américaines sur le sol du Kenya ; car ce pays est confronté à de nombreuses attaques terroristes. 3 de ces événements sont cité dès le début du film. Ils viennent du mouvement des Shebab, ils attaquent notamment le centre commercial Westgate du samedi 21 septembre au mardi 24 septembre 2013 (67 morts). De plus ils attaquent l’université de Garissa le 2 avril 2015 (142 étudiants de tués). Pour lutter contre cela le Kenya ainsi que d’autres pays vont se lancer dans l’opération « Usalama», son lancement en 2014 va permettre de réaliser des milliers d’arrestations à Nairobi.

2- Les personnages

Les personnages sont de trois nationalités différentes. Il y a tout d’abord les britanniques qui sont ceux qui dirigent la mission depuis le COBRA ou bien dans une base au Kenya (Général Frank Benson, Colonel Katherine Powell…) Mais chez les britanniques, nous retrouvons aussi tous les hommes d’Etat, députés (le secrétaire d’État des Affaires étrangères James Willett, Angela Northman…). Ensuite il y a les américains qui vont principalement être les militaires : pilotes d’avions piloté a distance, opérateur image (Lieutenant Steve Watts, Carrie Gershon). Enfin pour finir, il y a un groupe de commando kenyan ainsi que l’agent infiltré : Jama Farah. Mais avec eux il y a en réalité toute la population kenyan, tel que la petite fille : Aisha Takow.

L’histoire tourne autour de Susan Danford (joué par Lex King) elle a été inspiré de Samantha Lewthwaite. C’est une djiadiste, d’origine britanniques, qui est recherchée depuis 6 ans par de nombreux Etats ainsi que Interpol. Susan veut créer une cellule terroriste.

3- La géographie

Le film se déroule à la fois à Whitehall (Londres), lorsqu’on y voit les ministres, députés, généraux discuter de la mission. Mais aussi au Nevada à la Air Force Base Creach (base militaire américaine). C’est de là bas que sont contrôlés les drones vus sur le film tel que le MQ9 Reaper, en effet les américains réalisent leurs missions depuis les Etats-Unis. (Contrairement à la France qui décide obligatoirement d’envoyer ses pilotes, opérateurs capteurs… directement en OPEX) (3). Il est aussi possible de voir des moments dans le Joint intelligence Center Pacific (4), lorsqu’ils analysent les images envoyées du drone. Il essaye notamment de faire de l’identification, pour confirmer la présence de terroristes. Enfin la plupart des scènes sont à Eastleigh dans la capitale car c’est dans cette maison ou Susan ainsi que d’autres terroristes sont réfugiés et c’est elle qui se fera bombardée.

(source – Eye in the sky)

4- Missions et matériels

Durant le film on va voir un changement de mission, en effet suite à la découverte de l’agent infiltré. Lorsqu’ils apprennent qu’il y a des explosifs kamikazes ils passent d’une mission d’observation (identification) à une mission de frappe (d’attaque).

Le matériel utilisé tout au long du film et plutôt réaliste, notamment avec les missiles « Helfire ».  En effet ce sont ces missiles qui ont été larguer durant les frappes, car ils évitent les dommages collatéraux et ils sont rapides.

Néanmoins du matériel utilisé dans le film à l’air plus compliqué à concevoir dans la réalité. Les black Hornet (nano-drone) sont très petits pour avoir une caméra de si bonne qualité. De plus ce nano-drone est basé sur les insectes hors les mouvements des ailes sont extrêmement complexes à reproduire.

Il a aussi été possible de voir que lors de mission les militaires ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent ; ils doivent respecter des règles bien précises. De plus pour qu’un ou des pays réalisent des missions hors de leurs frontières il leur faut des accords des pays au préalable.

5- Les thèmes du film

Pour finir cette séance nous nous sommes posés des questions sur le film tel que :

  • Est-ce un film de guerre ?
  • Quels étaient nos ressentis vis-à-vis d’un personnage ou de ses actions?

Nous avons donc pu finir cette séance en débâtant sur des questions autours du film. Au nom de la classe défense nous remercions une nouvelle fois sincèrement le Lieutenant-colonel Yohan

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  1. Le cabinet COBRA pour Cabinet Office Briefing Room A, est une cellule de crise pour le Royaume-Unis se trouvant à Londres. Ce sont des salles de briefing du Bureau du Conseil des ministres qui gèrent des crises régionales, nationales ou alors des événements à l’étranger avec des implications majeures pour la Grande-Bretagne (en l’occurrence des missions militaires comme vu ici dans le film).
  2. Shebab signifie «jeunesse» en arabe, c’est la plus grande organisation militante qui lutte pour renverser le gouvernement somalien (et ces pays alentours) ainsi que la présence militaire étrangère qui le soutient. Aujourd’hui nous comptons plus de 5000 membres dans cette organisation.
  3. OPEX signifie Opération Extérieure.
  4. Le Joint intelligence Center Pacific est le centre de renseignement qui sert aux militaires américains pour recueillir des informations.
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L’enseignement de défense au cinéma

  • Cette affiche a permis d’introduire le film avec trois de ces personnages principaux représentant chacun un niveau de responsabilité militaire. Pilote du MQ-9 Reaper, le lieutenant Steve WATTS est l’opérateur tactique dont le niveau de qualification est le plus bas. Le colonel Katherine POWELL commande la cellule spéciale en charge de la traque des djihadistes. Elle est aussi en relation directe avec le lieutenant-général Frank BENSON. Ce dernier est l’interface militaire avec le gouvernement britannique (cellule COBRA) qu’il renseigne et informe en temps réel. L’affiche présente aussi une première distorsion avec des missiles fantaisistes qui ne ressemblent pas aux Hellfire utilisés sur les Reaper.

C’est un enseignement de défense particulier que la C-DEF Antoine de Saint-Exupéry a abordé ce mercredi 14 février 2024. À travers l’étude du film Eye in the sky (2015) du réalisateur sud-africain Gavin HOOD (1), les lycéens ont été amenés à réfléchir sur la représentation cinématographique des avions pilotés à distance et des drones au cinéma. Durant cette analyse de deux heures, ils ont été accompagnés par le L/C Yohan, pilote de Mirage 2000 et commandant en second du 2/33 Savoie. À travers les thèmes d’étude abordés, l’officier a joué le rôle de « conseiller technico-tactique » du film, apportant des compléments d’information et éclairant sur les distorsions pouvant exister entre la réalité et la représentation artistique. Eye in the sky a ainsi été étudié sous cinq angles.

L’environnement et le contexte géopolitique du film

Nairobi – le lieu de l’action du film – fut d’abord présentée dans son environnement national (la capitale du Kenya), régional (ses relations avec le voisin somalien) et mondial (Golfe d’Aden et détroit de Bab el-Mandeb). C’est également dans cette première partie que furent introduit les Shebab : ces combattants islamistes somaliens, issus de la mouvance salafiste et de l’Union des tribunaux islamisques. Ces derniers apparaissent à plusieurs reprises dans le film. Leurs attaques de Westgate (2013) et de Garissa (2015) sont mentionnées dès le début du film, ce qui permet de situer chronologiquement l’action de celui-ci. De plus, la préparation de l’attentat – organisée par la djihadiste britannique DANFORD – leur est directement attribuée.

Le L/C Yohan attira l’attention des élèves sur la situation géopolitique de Djibouti et la présence de bases militaires étrangères dont une française. Il rappela, par la même occasion, les attaques houthis à partir du Yémen voisin. Consécutives à la guerre entre Israël et le Hamas et téléguidées par l’Iran, ces attaques visent quotidiennement les navires de commerce qui empruntent la route maritime conduisant au Canal de Suez.

Les personnages

À partir d’un organigramme, les lycéens purent clarifier l’enchevêtrement des personnages et des fonctions dans le scénario. Militaires et politiques sont ainsi étroitement associés tout au long d’un processus où l’on distinguera une chaîne de commandement pour les premiers et une chaîne de décision pour les seconds. La première étant subordonnée à la seconde comme dans toutes les démocraties.

Le problème est que l’action – nom de code « Aigrette » – est une opération britannique avec des moyens opérationnels américains, qui vise des citoyens britannique et américains en territoire kényan… Autorités politiques britanniques et étatsuniennes se croisent avec des approches différentes, des arrières-pensées politiciennes et sur un tempo qui n’est pas celui de militaires qui, eux, conduisent une opération contre-la-montre.

(Source – Montage C-DEF)

Les lieux du film

Un autre intérêt du film est de montrer ce que peut-être la géographie d’une opération militaire au-delà de l’action tactique locale. La chaîne de décision se situe à Londres dans le quartier de Whitehall. C’est ici que se trouve la cellule COBRA dans laquelle le lieutenant-général BENSON informe en temps réel les membres du gouvernement sur les options dont ils disposent. Des options qui peuvent rapidement évoluer selon les renseignements que lui transmet en direct le colonel POWELL qui se trouve au quartier général des forces britanniques de Eastbury (Northwood).

De Eastbury, le colonel POWELL commande le MQ-9 Reaper qui est sur la zone d’opération – c’est-à-dire au-dessus de Nairobi – et que pilote le lieutenant Steve WATTS. Ce dernier se trouve dans un cockpit situé sur une base de l’US Air Force – AFB Creech – dans le désert du Nevada.

Avec l’appui des services de renseignement kényan utilisant un insectothopter (2) et un nano drone, POWELL reçoit des images qui permettent l’identification des djihadistes et leur qualification en High Value Target. Ce travail d’identification algorithmique est réalisé par le Joint Intelligence Center Pacific de Pearl Harbor. Il permet la confirmation des cibles qui, elles, évoluent entre deux quartiers de Nairobi : Parklands et Eastleigh. C’est à Eastleigh, également appelé Little Mogadishu, qu’ont lieu les frappes aériennes.

(Source – Montage C-DEF)

Les missions et les matériels

À l’origine mission d’observation au profit des forces kényanes qui devaient arrêter la djihadiste Susan Helen DANFORD, l’opération Aigrette change d’objectif lorsque la terroriste britannique quitte le quartier de Parklands pour se rendre dans celui d’Eastleigh. Les militaires kényans ne veulent pas intervenir dans un quartier trop densément peuplé et contrôlé par les Shebab. Qui plus est lorsque leur informateur permet de découvrir une nouvelle cellule shebab sur le point de commettre un attentat avec des vestes explosives. D’observation l’opération Aigrette devient dès lors une mission d’attaque.

En relation avec ce que la C-DEF a pu voir lors de la visite du 2/33, le L/C Yohan revint sur le fonctionnement tactique d’un cockpit de RPA : organisation en tranche avant et tranche arrière ; intégration directe de l’équipe en charge du renseignement contrairement à l’organisation américaine qui externalise et centralise la production du renseignement d’intérêt du fait d’un nombre de RPA en opération beaucoup plus important, et d’une masse de données quotidiennes à traiter sans commune mesure.

L’officier expliqua aussi aux élèves le fonctionnement du Multispectral Targeting System (MTS) autrement dit la boule optronique située à l’avant du RPA et qui en constitue la valeur ajoutée. Conçue par la firme étatsunienne Raytheon, le MTS est l’œil du MQ-9 qui permet à la fois d’observer en plusieurs modes (clair, infrarouge, thermique…) mais aussi de désigner des cibles.

Dans le film, les djihadistes sont, par ailleurs, engagés avec des missiles AGM 114 Hellfire (fabriqués par Lockheed Martin) qui n’équipent pas les RPA de l’Armée de l’Air et de l’Espace (3). Ces derniers ne mettent en œuvre que des GBU-12. Au sujet des armements, le L/C Yohan mit aussi en garde les élèves sur les explosions consécutives aux tirs de Hellfire dans le film. Dans la réalité, ces explosions seraient beaucoup moins importantes car la version du missile utilisé emploierait une charge militaire affaiblie afin d’atténuer le risque de pertes collatérales.

(Source – Montage C-DEF)

Les questions soulevées par le scénario

Pour finir, les lycéens ont été amenés à réfléchir sur quelques thèmes de réflexion soulevés par le film et qui pourraient, pour chacun, faire l’objet d’une étude à part entière. Eye in the sky est-il un film de guerre ou sur la guerre ? Qu’est-ce qu’une guerre asymétrique ? Quel sens donner à la guerre High Tech menée par l’Occident ? Quel sens donner à la judiciarisation de la guerre telle qu’on la voit dans le film ?

Le L/C Yohan insista sur le fait que la France ne fait pas la même guerre que ses ennemis, et qu’elle ne peut moralement utiliser les mêmes méthodes et moyens. Concernant le destin tragique du personnage de la fillette (Alia MO’ALLIM) et revenant sur son expérience opérationnelle, l’officier pilote confirma que les opérations de frappes aériennes françaises excluent la moindre perte collatérale à la différence des opérations américaines.

En conclusion, et au-delà du renforcement de la culture de défense des lycéens de la C-DEF, cette séance avait aussi pour objectif d’apprendre aux élèves à regarder un film différemment. Et pour certains, de leur mettre un pied à l’étrier d’une future spécialité HGGSP de Première et de Terminale (4).

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  1. Cf. Le site officiel du film.
  2. Cf. Le L/C Yohan fait part de ses doutes quant à l’existence de ce type d’insectothopter.
  3. Cf. L’Armée de Terre dispose de missiles Hellfire. Ils sont tirés à partir des hélicoptères de combat Tigre (ALAT).
  4. Cf. Histoire Géographie Géopolitique et Sciences Politiques est une spécialité de 4.00 en Première et de 6.00 en Terminale.

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Les acteurs scolaires de la Défense dans Cognac

C’est autour de la Base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard que se constitue désormais un véritable écosystème d’acteurs scolaires de la Défense. Trois dispositifs rodés depuis plusieurs années, reposant sur le volontariat et installés graduellement, fonctionnent maintenant en synergie: le BIA, l’EAJ et les classes Défense.

Le plus ancien est le Brevet d’Initiation Aéronautique (BIA) conduit par des officiers de la réserve opérationnelle de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Chaque année, il délivre un diplôme à plusieurs dizaines d’élèves de 2nde issus de lycées charentais. Le Lycée Jean Monnet en fait régulièrement partie comme il participe aussi à l’Escadrille Air Jeunesse (EAJ). L’EAJ est un deuxième dispositif ouvert plus récemment en 2022. Elle recrute dans les deux lycées cognaçais (Jean Monnet et Beaulieu) sur le niveau des classes de Première. Son objectif est de commencer à introduire les lycéens dans l’univers de l’aéronautique militaire, ce que ne fait pas le BIA qui reste essentiellement axé sur le pilotage d’une manière générale. Ensuite viennent les classes Défense. Ces dernières sont spécifiques aux établissements scolaires qui décident d’en ouvrir une, et la BA 709 en a parrainé  six sur Cognac: quatre dans les quatre collèges de l’agglomération et deux dans les deux lycées (public et privé).

Pour la première fois, une journaliste a réalisé un travail d’enquête à l’échelle de la ville de Cognac, mettant en avant une véritable relation entre l’Armée de l’Air et de l’Espace avec son environnement scolaire. Fanny PERRETTE de La Charente Libre s’est ainsi rendue sur la BA 709, le mercredi 31 janvier 2024, pour assister à une remise de calots à l’EAJ. Auparavant, le lundi précédent, elle est aussi allée à la rencontre de lycéens de la classe Défense du Lycée Jean Monnet. Au cours d’un échange de près de deux heures, elle a pu les interviewer sur leurs motivations à vouloir ainsi intégrer ce genre de dispositif pédagogique (cf. Article de La Charente Libre à télécharger infra).

À cette occasion, M. NGUYEN a également présenté les activités effectuées, en cours et à venir en partenariat avec l’ED 2/33 Savoie, l’unité marraine de la C-DEF Antoine de Saint-Exupéry. Approfondissant l’échange avec la journaliste, il a expliqué l’importance d’une véritable Éducation à la Défense, mal connue et pourtant élément indispensable à la construction du citoyen. Une Éducation à la Défense dont les problématiques sont celles d’un enseignement et d’une culture de défense et non – contrairement à une idée reçue – celle d’un recrutement au profit des Armées.

La Charente Libre (jeudi 1er février 2024)

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