Nous sommes jeudi soir, il est 19 heures, le magasin ne va pas tarder à fermer mais c’est alors qu’Eric entre dans la bâtisse.,Il est vêtu d’un long manteau gris, laineux mais imperméable. A la main droite, un journal qui parle politique. Sa main gauche est gantée et tient un parapluie. Sous son coude gauche, l’autre gant noir, en cuir. Son parapluie est bleu marine, avec un manche en bois venu d’Afrique. Son manteau ouvert laisse apparaître son smoking noir, sa chemise blanche et son col parfait, avec sa cravate noire et qui s’arrête juste au-dessus de la ceinture. Ses cheveux ne sont que très légèrement mouillés comparé à son manteau qui lui, est bien arrosé à ses extrémités. Il a une marche rapide, il est pressé. En effet, ce soir il reçoit toute sa famille dans son pavillon. C’est alors qu’il se place dans la file d’attente immense qui donne sur l’accueil. Cet accueil est ornée d’une longue guirlande qui sublime la façade du comptoir, cachant “Accueil”, et de deux sapins décorés et placés symétriquement à gauche et à droite de celui-ci. Eric s’inquiète voyant la file titanesque, il ne sait pas s’il va pouvoir récupérer la cadeau qu’il doit offrir à sa bien aimée. Heureusement les personnes semblent ne pas prendre beaucoup de temps, et il avance relativement vite. Malheureusement, cela change. Une vieille dame monopolise l’accueil, trois employés sont mobilisés pour elle, bloquant la file entière. on sent la tension et l’agacement montée au sein de la file. C’est alors qu’Eric, qui n’a aucune minute à perdre, s’avance vers la personne âgée. Elle est de petite taille, elle a des cheveux courts et argentés. Ses vêtements sont joyeux et ne datent pas du dernier siècle. A sa gauche, son caddy. Il est rouge, à rabat et est décoré d’une multitude de pois blancs. Eric arrivant au comptoir engage le dialogue:
-Quel est donc le problème?! Ne voyez vous pas que toutes ces personnes vous attendent, moi y compris!
-Eh bien, je suis navrée mon petit jeune homme mais vous allez encore devoir attendre, répondit elle d’un ton ferme.
-Je suis désolé à mon tour mais je n’ai point de temps comme sûrement beaucoup de personnes ici présentes. Alors s’il-vous-plait, laissez passer votre tour et revenez plus tard.
-Ah non! Cela fait trop longtemps que j’attends mon tour! Vous passerez donc après moi! Faites preuve de bonnes manières!
-Il n’est pas question de bonnes manières mais plutôt de bon sens! Voyons! Et puis à voir votre âge il vous reste bien quelques neurones en bon état!
Un grand silence se fit observer à l’entrée du magasin. Eric reprit alors la parole mais avec une voix quelque peu timide:
-Je vous prie de bien vouloir acceptez mes plus sincères excuses pour m’être emporté ainsi… Quel est donc votre problème?
-Ne vous inquiétez pas, ce n’est rien, vous savez à mon âge plus rien ne choque! Et bien ces personnes incompétentes ne veulent pas reprendre cet article que j’ai acheté cassé sans m’en rendre compte;
-Mais pourquoi donc?
-Il me rabâche que je n’ai pas le bon ticket!
-En effet, c’est très fâcheux. Quel est cet article?
-Un parapluie de haute gamme, reprit elle.
-Eh bien pour me pardonner et faire gagner du temps à tout le monde, permettez-moi de vous offrir le mien.
-Finalement vous pouvez faire preuve de bonté! J’accepte volontiers!
Le dîner se déroula sans embûche et la bague qu’Eric avait offerte à sa femme reçut un franc succès.