Sans toit ni loi est un film français réalisé en 1985 par Agnes Varda. Inspiré d’un fait réel et créé à partir de témoignages fictifs, nous suivons dans ce film une jeune femme, Mona, au caractère fort, joué par une actrice de dix-sept ans, Sandrine Bonnaire. Elle a dû pour ce film travaillerpour pouvoir vraiment entrer dans le rôle du personnage et jouer avec des personnes non-acteurs. Mona, femme marginale, nous emmène sur les routes de l’Hérault et du Gard. Tout au long de son errance, elle rencontre des personnes qui la rejettent, elle est souvent très seule, et mourra de froid d’ailleurs seule dans un fossé.
J’ai beaucoup aimé le caractère fort de Mona, elle est sûre d’elle, elle veut être libre, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a décidé de quitter son travail de secrétaire. Mona inspire les autres : prenons l’exemple de la jeune fille qui apprend à ses parents qu’elle veut quitter sa maison et être libre comme Mona. J’ai aussi aimé les remords qu’elle a causé à certaines personnes croisées, comme à Mme Landier qui regrette de l’avoir lâchée dans la forêt ; Mona est une personne qui fait prendre conscience aux autres de leurs erreurs. Le film est très bien tourné : j’aime les plans où nous suivons Mona avec la caméra (un travelling) qui l’abandonne progressivement. Ce procédé rappelle la véritable situation de Mona : beaucoup de personnes l’aident, mais finissent par la délaisser, ou bien c’est Mona elle-même qui part car elle préfère être seule et faire ce qu’il lui plait.
En revanche, ce que je n’ai pas aimé, ce sont les situations où les personnes abusaient d’elle, ainsi que l’attitude que certains avaient envers elle. C’est le cas de l’homme dans la forêt qui la viole parce que c’est une femme seule, ou de Paulo et du camionneur qui veulent profiter d’elle. Seulement deux personnages, Lydie et Assoun, considéraient Mona comme une vraie personne, ce que j’ai trouvé triste, mais qui au final montrait bien la situation malheureuse de Mona…
Je conseillerai ce film aux adolescents ainsi qu’aux adultes, car c’est un vrai témoignage de la vie des marginaux, Agnes Varda l’a très bien réalisé.