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NOUVELLE RÉGION : POUR QUI ? POURQUOI ? COMMENT ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le redécoupage des régions est bien entré en application, depuis le 1er janvier 2016. Ex-Picto-charentais, désormais, nous sommes habitants d’une région sans nom, l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Quel poids pour la région en France et en Europe ? Quelle place pour la Vienne ?
Lorsque nous posons la question à des personnes pas vraiment intéressées, la région Aquitaine-Limousin Poitou-Charentes n’existe pas encore, et ce, malgré l’élection régionale de 2015. Et pourtant, ce redécoupage des régions a bien été mis en application au 1er janvier 2016, sous le nom de « Loi NOTRe » (comme Nouvelle Organisation Territoriale de la République).
Ce redécoupage implique de grandes modifications pour nous, anciens picto-charentais. Nous passons d’une région de quatre départements (La Charente, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne) à une super-région de douze départements, dont trois de l’ex-Limousin (la Corrèze, la Creuse et la Haute-Vienne) et cinq de l’ex-Aquitaine (la Gironde, la Dordogne, le Lot-et-Garonne, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques).
Cette super-région est la quatrième en terme de population : 5,8 millions d’habitants, soit 8,9 % de la population totale française, derrière l’Île-de-France (18,3%), l’Auvergne-Rhône-Alpes (11,8%) et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (9,2%) (chiffres de l’INSEE). Et pourtant, dans l’ancienne carte des régions, l’Aquitaine était cinquième, le Poitou-Charentes, treizième (à égalité avec la Picardie) et le Limousin dix-huitième.
A l’échelle européenne également, la région possède plus de poids : pour pur exemple, la superficie de la région est supérieure à celle de l’Autriche (84100km² pour l’ALPC, contre 83880km² pour l’Autriche).
Quant à l’échelle nationale, l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a une part non négligeable dans le PIB : 7,5 % (soit la troisième région, derrière l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes) contre respectivement 4,4 %, 1,1 % et 2,7 % pour l’Aquitaine, le Limousin puis le Poitou-Charentes.
Le tourisme occupe toujours une place centrale dans la région : 85 000 emplois touristiques et 27 millions de touristes (chiffres : laregion-alpc.fr). La Vienne aussi peut surfer sur le tourisme avec le parc du Futuroscope, premier site de la région, avec 1,65 millions de visiteurs par an. Suivent ensuite la ville de Sarlat (1,5 millions), la dune du Pilat (1,4 millions), la cité de Saint-Emilion (1 million), l’Aquarium de la Rochelle (800 000) et le zoo de la Palmyre (700 000).
Quant à la jeunesse et à l’éducation, l’ALPC, c’est 296 lycées privés et publics (en 2014), près de 200 000 lycéens (en 2014), 115 centres de formation d’apprentis, 18 écoles supérieures et 181 000 étudiants. (chiffres : laregion-alpc.fr). Néanmoins, la grande région est aussi l’avant dernière en terme de part de jeunes de moins de 25 ans : 27,4 %. La réussite au BAC en 2013 est assez élevée : cinquième région au niveau national, avec 88,4 % de réussite.
L’agriculture est l’un des piliers de la nouvelle Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes : 1ère région agricole de France, 1ère région en terme de surfaces boisées, 1ère région avec 85 000 exploitations agricoles.
Bien que l’ancien Poitou-Charentes puisse encore compter sur son empreinte en terme de tourisme (Futuroscope, Marais Poitevin, Aquarium de la Rochelle, villes de Poitiers, Cognac, Angoulême, Rochefort…) et en terme de gastronomie et produits du terroir (le Broyé du Poitou, le beurre, le cognac, le Chabichou, les macarons, le Tourteau, le melon, les vins et bières…), du côté administratif, la Vienne perd un peu. Ancienne capitale régionale, la nouvelle préfecture de région sera à Bordeaux. Néanmoins, des services annexes devraient être accueillis sur Poitiers, notamment dans les anciens locaux du conseil régional. Mauvais coup, à l’heure ou on parle souvent de décentralisation.
L’affaire profite tout de même à tous, surtout pour le Limousin, qui passe d’avant dernière région en terme de population (et un budget en conséquence) à une plus grande région, donc à d’éventuelle hausse du budget.
Affaire à suivre…
Raphaël Rembeault