A l’occasion d’une étude sur les épigrammes, nous avons travaillé sur le poète Catulle.
Catulle est né en 87 av JC, et est mort en 54 av JC (Dates peu précises en raison de peu d’informations). Nous savons qu’il a vécu trente ans environ. Son vrai nom est Gaius Valerius Catullus, mais il est connu sous le nom de Catulle de Vérone. Il est né dans une famille noble et distinguée, le père de Catulle est l’hôte de César lorsque celui-ci vient à Vérone. Il est l’élève de Callimaque (grammairien et poète alexandrin, directeur de la bibliothèque d’Alexandrie). Catulle est un élève sérieux, appliqué et docile. Il étudie le grec et adhère vite à cette langue. Il utilise souvent dans ses poèmes des noms propres et communs grecs. Son maître lui a enseigné beaucoup de savoir concernant le langage mais Catulle a su s’adapter à une nouvelle forme de discours quand il est rentré dans la haute société. Il écrivit ses premières poésies légères quand il venait à peine de revêtir la toge blanche ( 17 ans ).
62-60 av JC : Il perd son frère aîné à qui il témoignait une profonde affection. Certains pensent que son frère est mort en voyage d’étude, d’autre pensent que c’est en suivant des magistrats romains dans leur périple. Il a été enterré loin des siens.
Catulle dans le monde de la haute société
Catulle est un jeune homme ardent et richement doué. Il a su nouer des relations avec des personnages illustres par leur talent, leur naissance ou leur situation dans l’État. Même si ces relations ne sont pas toujours amicales, il est vite accueilli dans la haute société de Rome, où il jouit d’une grande indépendance. Il est avide de luxe et de richesse; il possède trois domiciles : une villa à Rome, sa maison de famille et sa propriété de Sirmio, sur le lac de Garde, où il se plaisait beaucoup et s’isolait souvent pour écrire.
Il se plaignait souvent de sa bourse vide mais menait une existence dans le monde galant. De 57 à 56 av JC, Catulle va faire partie de la maison du noble Memmius (magistrat érudit et poète à ses heures perdues) en Bithynie (actuelle Turquie). Il espérait pouvoir accroître sa fortune mais le pays est trop pauvre et son objectif échoue. Catulle a de la rancune contre Memmius et revient seul sur son île à Sirmio, où il retrouve la paix et la tranquillité. Le seul bénéfice de ce voyage pour lui : il est allé sur le tombeau de son frère à Troie.
Ses amis
Après avoir fini ses études, Catulle fixe à Rome sa principale résidence. Il y vit dans un monde très cultivé et rencontre des hommes de lettres, originaires comme lui de la haute Italie : l’historien Cornélius Népos, à qui il dédie son recueil de poésies légères. Il se lie d’amitié avec un presque écolier : Quintilius Varus de Crémone; et avec Valvius Caton, un poète peu connu. Ses véritables amis pendant sa vie furent : Licinius Calvus (célèbre pour ses discours en vers) et Helvius Cina (poète dont les poèmes se sont perdus). Il s’est souvent lié d’amitié avec des poètes dont nous ne savons rien. Il était obsédé par la beauté de la langue. Il écrivait des élégies (courtes pièces en vers galants, madrigaux élégants et plein de grâce avec une belle versification) pour vanter les qualités de ses amis et leurs œuvres mais, lorsqu’il se brouillait avec eux, il composait des railleries.
Ses ennemis
Catulle déteste les officiers maladroits ou mal attentionnés. il critique beaucoup les poètes qui écrivent de façon négligée; pesante ou archaïque (cf : Les annales de Tanusius qu’il critique déguisé sous le nom de Volusius). Ses épigrammes les plus violentes sont dirigées contre César. César a souffert de ses critiques, mais l’a quand même reçu à sa table. Catulle le désigne par le nom obscène de Mentula (mentula, ae, f : le membre viril). Il l’exècre sans raisons mais va ensuite se réconcilier avec lui et vanter ses mérites ( ses grandes victoires) en l’appelant “le Grand César”. Il va aussi beaucoup critiquer Mamurra (le favori de César). Son rival principal est Hortensius Ortalus (fameux orateur). Il déteste Pompée sans raisons apparentes (il pense qu’il est la cause de la ruine universelle). En fait, Catulle lui reproche surtout de ne pas avoir rempli ses coffres et ceux de ses amis.
Son amour : Lesbie
Catulle est l’amant de Lesbie, une femme mariée du monde aristocratique. Elle remplit sa pensée pendant quelques années et domine toute son œuvre lyrique. Les poèmes de Catulle témoignent de l’admiration qu’il avait pour Lesbie mais on peut aussi y trouver ses plaintes, ses cris de rage et de désespoir, ses brouilles et ses réconciliations contre cette femme infidèle. Il se résout à la quitter, honteux de sa faiblesse.
La carrière de Catulle a duré moins de dix ans. On peut dire qu’il a préparé la voie aux écrivains de l’âge d’Auguste, comme Virgile, en obligeant ceux de son temps à chercher dans les œuvres nobles, la mesure de l’harmonie des parties.