Ma classe de CM1 a vécu son premier scénario experts ces derniers jours. Le dispositif a reçu un très bel accueil de la part des élèves, y voyant la possibilité de travailler -encore- autrement. Chaque groupe a produit un objet final, mis en ligne sur Twitter. Il s’agissait de produire un jeu numérique sur la phrase en grammaire. L’objectif était pour moi, outre la possibilité de mettre en place ce nouveau dispositif pédagogique, de permettre aux élèves de renforcer leurs connaissances des notions abordées en classe précédemment ou de remédier aux difficultés persistantes.
Ce scénario a mis en évidence plusieurs choses :
– sur la forme :
le travail de groupe devient ici une réelle nécessité, celle de produire un objet utilisable par d’autres (ici un jeu) et ne répond pas à une injonction ou une mode pédagogique. Les élèves en ont compris la nécessité. Ceci a une conséquence immédiate sur la tenue du groupe : pas ou peu de questions de discipline ou de niveau sonore à gérer. Le groupe s’auto-gère dans une ambiance de concentration évidente.
Il apparait ensuite que pour des élèves, encore jeunes dans leur métier d’élève, il est difficile de répondre dans un même temps aux exigences du scénario : accomplir leur tâche dans leur domaine d’expertise tout en apprenant aux autres élèves du groupe ce qu’ils ont appris dans leur propre domaine. Il sera nécessaire d’introduire une étape ou du temps supplémentaire dans la phase où “les élèves deviennent experts” de façon à leur permettre de maitriser totalement leur domaine.
– sur le fond :
il est évident que les élèves ont appris ou renforcé leurs connaissances en grammaire, dans le domaine de la phrase. Mais la tâche était plus complexe qu’elle n’y paraissait…
J’ai fait une première évaluation du dispositif: évaluation mutuelle entre élèves sous forme de reportages vidéos et une co-évaluation orale prof-élève. Il me parait nécessaire de bien préparer le scénario en amont en particulier bien définir les domaines et les outils associés qui permettront aux élèves de devenir experts, afin d’anticiper sur le bon déroulement du scénario et d’en permettre la réussite (par exemple, établir l’ordre dans lequel l’enseignant aidera les groupes qui deviendront experts de leur domaine. Cet aspect me semble de grande importance dans la gestion du calme dans la classe).
Des améliorations seront apportées au prochain scénario (donner plus de temps en particulier). Mais déjà, des élèves se sont lancés en autonomie totale dans la production d’un autre jeu (grammaire toujours) en changeant chacun leur domaine d’expertise (ils ne sont pas passés par la première étape).
A suivre donc…