Un avant-goût de 2020…avec de la géo !
Le but est de travailler avec cette planche sur les notions de distance, de proximité, de connectivité.
Dans un road movie exceptionnel, Fabcaro profite d’une planche pour se moquer de la perception de l’espace par les Parisiens. Ici, un rédacteur en chef envoie son journaliste dans le département de l’Hérault.
Les élèves doivent identifier les modes de transport utilisés, remarqué leur succession dans la narration qui se double d’une chronologie inversée : du mode de transport le plus moderne et le plus rapide, qui reste l’apanage des grandes villes et métropoles, jusqu’à la marche dans la jungle. L’association jungle / département de l’Hérault doit les faire réagir : par comparaison avec une carte des densités et des localisations urbaines, ils comprendront que la réalité socio-spatiale ne correspond pas à la représentation de l’espace dans la dernière case et que la distance n’est pas seulement affaire de temporalité et de kilomètre mais aussi de perception, de regard, de représentation de l’autre. La caricature est poussée à son extrême : l’avion symbolise la modernité ; l’arrivée à pied et à la machette, un retour en arrière dans le temps, une régression pour accéder à un espace dominé, écrasé par la nature, une nature sauvage et indomptable telle que les premiers colons en terres extra-européennes ont pu sans doute la découvrir. Pour le Parisien moqué ici, l’Hérault est le contraire de la civilisation, ce qui construit une distance extrêmement difficile à franchir et rend tout autre espace que le sien difficile, voire impossible d’accès.
(Planche extraite de Fabcaro, Zaï, zaï, zaï, zaï, Paris, 6 pieds sous terre, 2015 (lien surprise)