De janvier à juin 2022, les élèves de deux classes de 2nde (2nde 8 et 2nde AGOrA) ont été embarqués dans un projet d’éducation artistique et culturelle (PEAC)*, intitulé ‘De Tromelin à La Rochelle. Sur les traces de l’esclavage’. Le projet avait comme point de départ la BD de Sylvain Savoia, Les esclaves oubliés de Tromelin.
A partir de la lecture et l’analyse de la bande dessinée, le projet a permis d’aborder l’histoire passée et contemporaine de Tromelin, d’étudier les traites océaniques et les ports négriers en France au 18e siècle, de faire un parcours à La Rochelle et au Musée du Nouveau Monde pour explorer la mémoire rochelaise du passé esclavagiste, de prolonger ce parcours au lycée grâce à l’exposition Chairs noires et pierres blanches prêtée par les Archives départementales de Charente-Maritime, de rencontrer le dramaturge Elemawusi Agbegdjidji, en résidence d’auteur à La Maison des écritures de La Rochelle pour écrire une pièce sur Tromelin, de lire des extraits d’oeuvres en parallèle (le roman d’Irène Frain, d’autres BD…), de découvrir les codes spécifiques de la bande dessinée … pour se clore par un atelier-rencontre avec l’auteur-illustrateur Sylvain Savoia.
PEAC mis en place en partenariat avec deux professeurs d’histoire (Bénédicte Sallette-Rabeyrolles et Régis Belmonte), une professeure documentaliste (Valérie Boutrois), une professeure de français (Laure Auguin).
* Ce PEAC est co-financé par le lycée Jean Monnet et la région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre d’un PEJ
Photos : voir aussi @cdi_ljm
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Résumé de la BD
L’île des Sables, un îlot perdu au milieu de l’océan Indien dont la terre la plus proche est à 500 kilomètres de là… À la fin du XVIIIe siècle, un navire y fait naufrage avec à son bord une “cargaison” d’esclaves malgaches. Les survivants construisent alors une embarcation de fortune. Seul l’équipage blanc peut y trouver place, abandonnant derrière lui une soixantaine d’esclaves. Les rescapés vont survivre sur ce bout de caillou traversé par les tempêtes. Ce n’est que le 29 novembre 1776, quinze ans après le naufrage, que le chevalier de Tromelin récupérera les huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois. Une fois connu en métropole, ce “fait divers” sera dénoncé par Condorcet et les abolitionnistes, à l’orée de la Révolution française.
Max Guérout, ancien officier de marine, créateur du Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN), a monté plusieurs expéditions sous le patronage de l’UNESCO pour retrouver les traces du séjour des naufragés. Ses découvertes démontrent une fois de plus la capacité humaine à s’adapter et à survivre, en dépit de tout. L’archéologue a invité le dessinateur à les rejoindre lors d’une expédition d’un mois sur Tromelin. De là est né ce livre : une bande dessinée qui entremêle le récit “à hauteur humaine” (on “voit” l’histoire du point de vue d’une jeune esclave, l’une des survivantes sauvées par le chevalier de Tromelin) avec le journal de bord d’une mission archéologique sur un îlot perdu de l’océan Indien. (Source éditeur)
[Savoia, Sylvain. Les esclaves oubliés de Tromelin. Dupuis, 2015. 1 vol. (105 p.) : illustrations en couleur ; 31 x 23 cm. Aire libre. ISBN 978-2-8001-5038-3]
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Voici quelques-unes des productions d’élèves réalisées au cours du projet :
Et si… Témoignages imaginaires d’esclaves rescapés du naufrage