(Un article de culture générale, avec quelques idées pédagogiques en fin de texte…)
Du 3 au 11 septembre se tient à Marseille le congrès de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). L’UICN est l’une des principales organisations non gouvernementales mondiales consacrées à la conservation de la nature, à la préservation de la biodiversité. Fondée en 1948, elle fait partie des grandes initiatives mondiales faisant suite à la deuxième guerre mondiale et à la nécessité d’organiser les nations autour d’objectifs partagés.
Si cet évènement est à la une de l’actualité, c’est bien en raison de l’urgence de la situation de la biodiversité, à l’échelle planétaire.
Petite définition tout d’abord: Une note de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques indique : “La biodiversité se constitue par la variété de tous les organismes vivants. Elle est appréciée à cinq niveaux : écosystèmes, espèces, populations, individus et gènes. C’est un vaste ensemble qui inclut les organismes vivants et les relations qu’ils établissent entre eux et avec l’environnement.“
La situation est grave: en effet, la “Liste Rouge” de l’UICN (https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwj4lNK22eXyAhWSxYUKHb3XD1MQFnoECBEQAw&url=https%3A%2F%2Fuicn.fr%2Fliste-rouge-mondiale%2F&usg=AOvVaw19-leoCj0SPoxek9bgvnHg) recense 37480 espèces menacées, à des degrés divers, de disparition (1742 de ces espèces sont présentes sur le territoire français. Si de nombreuses espèces emblématiques bien connues du grand public figurent sur cette liste : le lion (vulnérable), le requin-baleine (en danger), le guépard (vulnérable), l’ours brun (vulnérable), l’ours polaire (vulnérable), l’éléphant d’Afrique (en danger), le grand requin blanc (en danger critique), la tortue luth (vulnérable), la baleine bleue (en danger), la loutre de mer (en danger), le gorille d’Afrique (en danger critique) ou encore les rhinocéros blancs, il ne faut pas oublier que de nombreuses espèces animales et végétales présentes dans notre quotidien sont également fragilisées par le changement climatique et les activités humaines.
Face à cette perte massive de biodiversité, parfois qualifiée de “sixième extinction”, le congrès aborde huit enjeux majeurs pour la biodiversité:
- les espèces menacées ;
- les écosystèmes (forêts, océan et littoraux) ;
- les aires protégées ;
- les solutions fondées sur la nature pour lutter contre le changement climatique ;
- la biodiversité en outre-mer ;
- la déforestation importée ;
- l’artificialisation des sols ;
- les alternatives aux pesticides
Retrouvez ici le programme, les intervenants, en fonction de vos goûts, de vos disponibilités… https://www.iucncongress2020.org/fr/programme
L’Union Européenne a effectué une analyse de la situation de la biodiversité sur le continent en 2020: retrouvez ici les éléments marquants: https://www.vie-publique.fr/en-bref/276790-nature-une-biodiversite-toujours-en-declin-en-europe
L’Union Européenne s’est donné pour 2030 des objectifs ambitieux en matière de préservation de la biodiversité.
En voici les mesures-phares, dans une résolution adoptée au Parlement européen(nouvelle fenêtre) .
- protéger au moins 30% des zones marines et terrestres de l’UE (forêts, zones humides, tourbières, prairies et écosystèmes côtiers), contre 15% aujourd’hui ;
- laisser intacts 10% des océans et des terres de l’UE, y compris les forêts primaires et anciennes et les autres écosystèmes riches en carbone ;
- réviser en urgence l’initiative de l’UE sur les pollinisateurs(nouvelle fenêtre) afin de mettre en place un nouveau cadre de surveillance des abeilles et autres pollinisateurs dans toute l’Union ;
- créer une plateforme européenne pour le verdissement urbain avec des objectifs contraignants : quota minimal de toitures végétalisées, soutien à l’agriculture urbaine, interdiction des pesticides chimiques, par exemple ;
- affecter au moins 25% des terres agricoles à l’agriculture biologique(nouvelle fenêtre) ;
- réduire de 50% l’utilisation des pesticides plus dangereux et chimiques, et interdire celle des herbicides à base de glyphosate après décembre 2022.
Et en classe?
1)
l’Office Français de la Biodiversité (dont les missions, au niveau national, concernent la gestion d’espaces protégés, l’aide aux politiques publiques, la mobilisation de la société, l’expertise et la police de l’environnement) lance un appel à projets destinés aux écoles, établissements scolaires, associations, entreprises et collectivités. Cet appel a pour objectif, dans le cas de la Charente, de développer les aires terrestres éducatives: https://ofb.gouv.fr/actualites/un-appel-projet-exceptionnel-pour-les-aires-educatives
(voir le courriel envoyé le 28 août dernier)
Qu’est-ce qu’une aire éducative ?
Une aire éducative est un petit territoire naturel géré de manière participative par les élèves de cycle 3 et 4 (CM1, CM2, 6ème, 5ème, 4ème, 3ème). Outils de pédagogie active, les aires éducatives permettent aux élèves de choisir la zone sur laquelle ils veulent travailler, et de les mettre ensuite au cœur de la réflexion et de la décision tout au long de l’année. L’enseignant et un acteur de la sphère de l’éducation à l’environnement, le « référent », accompagnent les élèves dans leur cheminement.
C’est également un support interdisciplinaire pour les apprentissages, s’intégrant dans les programmes, en lien direct avec le patrimoine naturel et culturel de chaque territoire.
Attention, réponses attendues pour le 20 septembre!
2)
Les partenaires de l’EDD en Charente proposent des dispositifs adaptés à vos projets; appel à projets du département, programmes pédagogiques de Grand Angoulême et Grand Cognac, propositions des associations d’éducation à l’environnement, les possibilités sont nombreuses!
3)
Le Ministère de l’éducation nationale participe à effort en faveur de la biodiversité, comme en témoigne la circulaire d’août 2019, relative à la transition écologique et à la généralisation de l’EDD: https://www.education.gouv.fr/bo/19/Hebdo31/MENE1924799C.htm
4)
A vous de jouer! N’hésitez à nous envoyer à l’adresse habituelle: Jean-Christophe.Hortolan@ac-poitiers.fr
toutes vos initiatives, qu’il s’agisse d’aménagements d’une cour d’école, de jardinage biologique, d’actions favorisant la connaissance d’un écosystème…
Vos exemples d’action seront publiés!
A bientôt!