Une amitié étincelante. Marilou F.

 Les élèves du collège Anne Frank vous livrent ici quelques histoires en lien avec le roman de F.Place, Le vieux fou de dessin, qu’ils ont imaginées.

Une amitié étincelante. Marilou F

Par un frais matin de janvier, en France, plus précisément dans la ville d’Arles, où l’on cuisine de succulentes cuisses de grenouilles avec du bon vin et où les habitants se couvrent la tête avec des bérets basques, vivait un petit garçon du nom de François. Il y habitait depuis bientôt neuf ans, était passionné de peinture et rêvait chaque nuit de couleurs vives, de pinceaux et de toiles somptueuses qu’il avait crées. Mais voilà, l’ennui c’était que François venait d’une famille pauvre et pour subvenir aux besoins de ses parents, il devait vendre chaque jour des allumettes que son père fabriquait avec le bois qu’il possédait.

Un jour alors que François entamait comme chaque matin sa vente de petites allumettes, il vit un homme roux avec les cheveux coupés à ras et les épaules carrées qui peignait des oiseaux dans un champ de blé. Le petit garçon fut subjugué par la vision de cet artiste. Il n’avait encore jamais vu un peintre qui travaillait en extérieur.

Lorsqu’il questionna ce mystérieux inconnu pour savoir s’il voulait lui acheter des allumettes, l’homme lui sourit et lui dit :

«-Je suis désolé mon petit, mais je n’ai pas un franc sur moi ! Mais dis-moi, mon petit, comment t’appelles-tu ?

-Franc… François , bégaya l’enfant. Et… et vous ?

-Je suis Vincent Van Gogh, un peintre comme tu peux le constater. Mais dis moi mon petit, n’es-tu pas un peu jeune pour vendre ces allumettes ?

-C’est… C’est que si je ne les vends pas, je n’aurais pas à manger ce soir…

-Je comprends… Quand j’avais ton âge, tu sais, je passais mon temps à dessiner et à lire et pourtant avec mes frères, Théo et Paul, et mes trois sœurs, nous avions une vie difficile lui raconta le peintre.

-…Comment êtes vous devenu peintre alors ?

-J’étais pauvre…, tout comme toi, c’est mon frère Théo qui me donnait le moyens de vivre. Je m’intégrais mal dans ma famille, alors en 1869, à cause de mon travail, je dû aller à Londres et à Paris.

Ensuite en 1876, je dus retourner chez les miens pour faire mes études. J’ai toujours voulu être pasteur. Ce n’est qu’en 1879, trois ans après que j’ai décidé de devenir artiste.

Puis en 1886, je rejoignis mon frère à Paris et ce n’est que depuis quelques jours que je me suis installé ici, dans cette jolie ville qu’est Arles.

-Moi je n’ai pas encore grand chose à raconter…

-Cela viendra mon petit, ne t’en fais pas. Tiens laisse moi t’offrir ce pinceau il te portera bonheur !

-Oh.. Que dire ? Merci, merci beaucoup ! Prenez-ça en échange monsieur, lui dit François.

-Une boîte d’allumettes ? Merci, mon petit.

-… Je dois y aller, le soleil va bientôt se coucher.

– Alors je ne te retiens pas. A bientôt mon petit, lui dit Van Gogh. »

François rentra chez lui avec son pinceau contre son cœur mais arrivé chez lui, son père le battit car avec la rencontre du peintre, il en avait oublié de finir de vendre ses allumettes et avait oublié de faire payer celles de son nouvel ami.

Le lendemain matin, François arpentait la ville à la recherche de Van Gogh, quand il le vit sur le bord du fleuve en train de nettoyer ses pinceaux.

« -Tiens te revoilà ! Que t’est-il arrivé mon petit, tu as une vilaine trace sur la joue…

-Mon père veut que vous lui payiez la boîte…

-Ah c’est donc ça. … Je vais même faire plus que payer une simple boîte d’allumettes, je vais lui proposer un marché…

-Quel genre de marché ? S’interrogea l’enfant.

-Que dirais-tu de m’aider à peindre mes tableaux ?

En échange je paierai à ton père le contenu de ton panier quand tu pars de chez toi le matin. Je vais lui en parler.

-Oh ! Chic !!! »

Vincent Van Gogh alla trouver le père de François et lui exposa son idée. Celui-ci accepta avec joie.

François commençait aujourd’hui son premier cours de peinture ne compagnie du peintre. Il s’imaginait déjà riche et célèbre.

Mais sa surprise fut grande lorsqu’il vit le peintre.

Il avait réalisé le plus magnifique des tableaux que le petit garçon ait jamais vu. Van Gogh l’appellerait « la nuit étoilée ». La peinture était à peine débutée mais déjà les étoiles scintillaient dans le ciel sombre.

François le salua et lui demanda ce qu’était censé représenter la peinture.

Le peintre rit aux éclats :

« -Tu es bien curieux mon petit. Et bien vois-tu, ces étoiles correspondent toutes à une de mes courtes conquêtes de jeunesse ! Certes elles sont au nombre de vingt-trois mais la seule passion dans ma vie sont mes tableaux… Alors je n’ai pas de temps à consacrer à ma vie amoureuse. »

Le petit garçon allait maintenant depuis deux ans rendre visite au peintre. Mais ce jour-là, il fut bien triste d’apprendre que son ami était à l’asile et qu’il comptait y rester.

On apprit plus tard par une des nombreuses personnes qui travaillait dans cette maison de fous qu’il réalisait plus de trois tableaux par semaines.

Un matin alors que François recommençait son petit commerce des rues, il vit dans un article de journal qui trainait à terre que son ami Van Gogh s’était donné la mort d’une simple balle dans la poitrine.

Ce soir là, François s’endormit les jambes alourdies par la nouvelle, son pinceau contre son petit cœur d’enfant et la larme à l’œil.

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