- Les épigrammes, du grec “epi”, “sur”, et “gramma”, “lettre”, sont des inscriptions gravées sur un monument, sur le socle d’une statue par exemple. Lorsqu’elles sont inscrites sur un tombeau, on parle d’épitaphes. Le plus souvent versifiées et contenant parfois une interpellation au passant, elles sont rédigées dans un style bref et concis : un style lapidaire. Lapidaire vient du latin “lapis”, qui signifie pierre. En effet, ces inscriptions coûtant cher, elles sont relativement courtes, des abréviations sont parfois usitées, d’où, en français, le sens de lapidaire.
- A partir des épigrammes portant le sens d’ “inscription”, le terme s’élargit et désigne alors plus largement un poème court, souvent humoristique, voire ironique. La poésie épigrammatique, déjà pratiquée par les Grecs, était brève, circonstanciée et s’inscrivait dans un réseau de relations. Adressées à un public restreint, les épigrammes étaient parfois élaborées pour féliciter un ami d’un mariage, pour sa belle, ou bien pour insulter quelqu’un, une amante infidèle, un rival chanceux, ou encore un confrère malhonnête par exemple.
- Après avoir étudié en cours les célèbres épigrammes des grands maîtres Catulle (1er siècle avant JC) et Martial (2ème siècle après JC), nous avons tenté, à notre tour, de rédiger une épigramme cruelle et malintentionnée.
Dansant le flamenco d’un pas lourdaud,
L’on espérait son opéra plus beau,
Mais dès les deux premiers sons dissonants*,
Sa danse est louée hypocritement.
*assemblage de deux ou plusieurs sons désagréables à l’oreille.
- Dans cette épigramme, nous critiquons la danse d’une femme au pas “lourdaud”, ce qui n’est pas en accord avec la noblesse, l’élégance et la grâce du flamenco, et l’on espère alors qu’elle chante mieux l’opéra, un art lyrique majestueux. Cependant, dès les tous premiers sons, l’on se voit regretter aussitôt son flamenco, son chant étant insupportable. En conclusion, la femme ne sait ni danser ni chanter selon le narrateur, d’une terrible cruauté, qui va même jusqu’à complimenter le flamenco de la femme tant son chant est désagréable à l’oreille…