“Sans toit ni loi” est un film dramatique français en couleur d’Agnès Varda réalisé en 1985 avec comme actrice principale Sandrine Bonnaire dans le rôle de Mona.
C’est l’histoire d’une jeune vagabonde, Mona, retrouvée morte de froid dans un fossé, le film retrace dans un semblant de documentaire les quelques semaines précédents sa mort, on l’accompagne au fil de ses rencontres et de sa solitude tout en connaissant dès le début sa fin dramatique.
La réalisatrice, Agnès Varda a réalisé bien d’autres films et documentaires comme Les Glaneurs et la Glaneuse” (2000) ou encore “Deux ans après” (2002).
Celle-ci s’intéresse énormément à la photographie, ce qui donna à ses films de très beaux plans parfaitement cadrés et travaillés, on le remarque dès le début de “Sans toit ni loi”. Le film commence par un plan fixe très long qui se termine par un lent zoom vers la zone où le cadavre se situe. Le plan fixe renvoie à un tableau comme bien d’autres scènes du film. Par exemple, quelques minutes après ce plan fixe on aperçoit Mona nue sortant de la mer, cette scène renvoie à “La Naissance de Vénus” de Botticelli ce qui créé la légende de Mona en quelques sortes.
Le regard de la caméra est le regard que la société porte sur la vagabonde. Mona est marginale, elle “sort” de la société, cela se remarque lorsque la caméra ne la cadre pas parfaitement, lorsqu’elle se retrouve hors champ. Mais la caméra l’abandonne, l’oublie, quand il lui arrive des moments dramatiques comme son viol dans la forêt; la société l’oublie.
Contrairement aux plans, le jeu des acteurs n’est vraiment pas parfait pour la simple raison qu’Agnès Varda a fait un casting pour certains rôles mais pour rendre plus réalistes les personnages, d’autres comme les SDF que l’on croise en partie à la gare sont des vrais SDF que la réalisatrice a recruté pour le film. Mais malgré ce manque de professionnalisme, l’actrice jouant Mona, Sandrine Bonnaire reste quand à elle, une très bonne actrice, lors du tournage n’ayant que 17 ans, celle-ci s’en sort magnifiquement bien, car il lui a fallu un grand mental pour tourner des conditions climatiques si rudes avec des températures bien inférieures à zéro degré, tout en sachant qu’elle n’a pas pu se laver pendant deux mois.
C’est un très bon film, esthétiquement parfait, c’est un chef d’oeuvre même s’il est un peu long, l reste très émouvant. Cela donne une très belle image d’une personne tant critiquée et repoussée par sa différente vision du monde et des biens matériels même si sa fin est dramatique.