Au lycée professionnel de Chasseneuil sur Bonnieure, François Roger, professeur de maths sciences, a expérimenté avec des élèves de seconde professionnelle la résolution de problèmes en petits groupes.
Les compétences fondamentales à acquérir au 1er trimestre ayant été travaillées, il s’est appuyé sur les atouts et difficultés repérés pour faire travailler ensemble des élèves capables de se compléter et de s’entraider. Différents problèmes (de style tâche complexe) ont été posés aux groupes ainsi constitués, qui ont utilisé une page collective de brouillon (Framapad) ainsi que la messagerie instantanée associée à cette page pour co-construire leur raisonnement et les équations. L’enseignant était membre de chaque groupe et pouvait accéder à chaque page. Cela lui permettait de voir les différentes contributions et d’intervenir si nécessaire. Les élèves ont posé parfois au cours du travail des questions à un autre groupe via la messagerie de l’ENT.
Une fois le problème résolu, les jeunes ont rédigé à plusieurs mains les différentes étapes du raisonnement, et les ont présentées sous forme de commentaire dans un wiki. Pour rédiger leur réponse finale ils pouvaient s’appuyer sur leur brouillon qui restait lisible dans la page du wiki par la fonction d’intégration. Puis certains de ces raisonnements ont été expliqués au reste de la classe par un représentant du groupe.
Les jeunes ont apprécié cette manière de travailler, car elle permettait à la fois une participation individuelle (chacun pouvant facilement proposer sa solution) et une réflexion collective. Certains d’entre eux commentent « on réussit mieux à se concentrer qu’avec un crayon dans la main ». L’enseignant a de son côté constaté un engagement dans le travail plus important. Les élèves craignaient moins de proposer un raisonnement qu’avec les outils habituels. Cet aspect “désinhibant” du brouillon numérique est pour lui un atout.
Dans un premier temps les élèves avaient commencé par utiliser la page de brouillon et le tchat pour plaisanter, mais l’enseignant en a profité pour préciser le comportement attendu : il s’agit ici d’un outil de travail, même s’il ressemble aux médias sociaux.