Les supports de l’écrit.

Après avoir tantôt imposé un classeur, tantôt imposé l’usage d’un cahier, pour la première fois en 31 années d’enseignement, je laisse cette année le choix aux élèves.

Après tout, si en cinquième, certains enseignants demandent un cahier et d’autres un classeur, c’est bien que les deux choix sont acceptables : pourquoi ne pas le laisser aux élèves ?

Il s’avère ainsi que :

  • en cinquième, 14 élèves sur 29 ont préféré choisir un cahier
  • en quatrième, 12 élèves sur 29 ont préféré choisir un cahier
  • en troisième, même si l’usage d’un classeur semble souhaitable, pourquoi interdire le cahier à un élève que cela rassure.

Pour ma part, lors des réunions entre adultes, je préfère prendre mes notes sur des feuilles volantes, mais je côtoie bon nombre d’adultes qui optent pour un cahier.

Avantages comparés :

Le cahier évite de perdre des feuilles. Il est donc préférable pour les élèves qui ont des soucis avec l’ordre et le rangement.

Le classeur permet d’organiser les feuilles. On pourra ainsi, le cas échéant, associer une activité préparatoire du mois d’octobre à une leçon du mois de janvier et une activité de reprise du mois de mai.

Une fois bien avancé dans l’année, le classeur permet d’archiver une partie des feuilles à la maison et donc d’alléger le cartable.

Le trieur, quant à lui, est réservé aux élèves particulièrement bien organisés.

Quand je distribue des feuilles, elles doivent être collées dans le cahier (souvent il faut les découper et c’est parfois un peu long) ou bien elles doivent trouver leur place dans le classeur (pochettes plastiques recommandées) : les élèves ont parfois du mal à associer la feuille sur laquelle ils ont résolu un problème avec la feuille qui contenait l’énoncé (il faudrait indexer et utiliser des renvois, ce que les élèves ont du mal à gérer).

L’organisation globale :

Même si cela peut surprendre, je n’impose pas d’intercalaires aux classeurs, laissant la aussi l’initiative aux élèves, cependant je contrôle régulièrement les cahiers et les classeurs et je me montrerai beaucoup plus directif avec les élèves qui ne parviennent pas à bien s’organiser seul (e).

Les leçons à apprendre peuvent être regroupées dans une partie du cahier (ou un intercalaire) mais on peut aussi trouver commode qu’elles se trouvent entre les activités d’introduction et les exercices d’applications.

Les devoirs notés peuvent être stockés ensemble, mais on peut préférer les trouver à la fin de chaque chapitre.

Même chose pour les travaux informatiques : il y a des avantages à les grouper, mais il y en a aussi à les répartir dans chaque chapitre.

Reste la question du cahier de brouillon :

Les élèves pensent parfois que leur objectif est d’avoir des feuilles ne comportant ni erreurs ni ratures, cela les amène à abuser du crayon de papier et du “blanco”.

J’aimerai parvenir à leur faire comprendre que l’objectif de l’écrit est de garder une trace du cheminement de la pensée, y compris dans ses errements.

Plutôt qu’être froissée par une gomme ou maculée de “blanco”, il est préférable qu’une feuille garde la trace d’une erreur, erreur signalée bien entendu (mention : faux car j’ai oublié de tenir compte de …, faux car j’ai confondu aire et volume).

Ainsi les travaux faits à la maison ne le sont pas sur un cahier de brouillon, ce qui obligerait à recopier le travail, même s’il est juste.

C’est dans cette optique que, en général, je ne souhaite pas que les élèves fassent leur recherche au brouillon, considérant que tout ce qu’ils écrivent est intéressant car me permettant de suivre le cheminement de leur pensée et donc de les aider à construire celle-ci.

Je viens de voir sur une table d’élève une remarquable illustration de ce propos, où l’on comprend bien toute la richesse d’un brouillon et à quel point il est dommage que la phase de recherche soit oubliée.

Voyez plutôt : cinquieme_ch1_association spotive