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Classé dans (Vie quotidienne) par Clarisse Depontailler le 04-04-2016

4 janvier 1942 :

Aujourd’hui, j’ai pris mon ticket de rationnement, je fais semblant de partir vers la place publique, à une ruelle je tourne à droite, je regarde si on m’a suivi : personne apparemment. Je m’enfonce dans la ruelle puis entre par la porte de derrière de cette maison, cette maison où mes amis résistants m’attendent pour commencer la rédaction du journal. Cela fait la cinquième publication clandestine de la Charente Libre. Comme à notre habitude nous prendrons toutes les dispositions pour ne pas nous faire attraper ni par les SS ni par les collaborateurs, au risque de perdre la vie. Récemment, nous avons du déménager notre imprimerie car des alliés nous ont informé que notre cachette était compromise. J’ai travaillé pendant des heures sûr la rédaction de cette édition afin de dénoncer le nazisme en France. Je suis sorti avec les autres rédacteurs du journal. Nous étions en direction de l’imprimerie, quand des SS sont venue nous fouiller. On a fait semblant de ne pas les voir et on a rebroussé chemin. Dans une petite ruelle à l’abri des regards, on a jeté par précaution les brouillons du journal dans le caniveau. En retournant sur nos pas, les SS nous ont interceptés et fouillés mais n’ont rien trouvé de suspect. Ils nous ont demandé où nous allions et on leur a répondu qu’on rentrait chez nous. Après un court instant d’attente, les SS nous ont laissé repartir. En rentrant chez moi, j’ai allumé la radio et je l’ai écoutée en écrivant le prochain article du journal de demain.