Avr
05
Classé dans (Actes de résistance) par Lisa Chastagnol le 05-04-2016

Lieu : entrepôt d’armes allemandes
Heure : 4h45 (heure d’arrivée du train et des marchandises)

Ce matin, nous nous sommes retrouvés vers 4h au maquis pour régler les derniers détails concernant le sabotage. La peur m’envahit, nous nous sommes dirigés vers la cible de notre mission, un entrepôt près de la gare où était stocké les nouvelles armes allemandes (bombes, fusils et armes blanches).
Le train arrivait en gare à 4h30, nous avions donc 15 minutes pour préparer le sabotage.

Mathilde Mir, René Chabasse et moi-même étions chargés de surveiller les allemands pendant que d’autres camarades installaient les bombes à des endroits précis autour de l’entrepôt.

A 4h45, j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai donné l’ordre de faire exploser les bombes, 37 allemands ont perdu la vie et toutes les armes ont disparu dans l’explosion.

Avr
05
Classé dans (Actes de résistance) par Adrien Mokrani le 05-04-2016

Le soleil n’est pas encore levé. J’ai rendez-vous avec Claude, Pierre et Clément près du saule-pleureur à la lisière de la forêt. Je n’oublie pas de prendre des armes, des explosifs et tout le matériel pour mener à bien ma mission. Arrivé sur le lieu du rendez-vous, je suis surpris de voir Martial, un jeune que j’avais formé il y a plusieurs mois. Pour faire partie de la mission, il faut compter parmi les élites. Heureux que Martial soit là, je me rends dans la bonne humeur au lieu de sabotage, malgré mes appréhensions.

Ce matin, nous devons faire sauter le premier étage d’un bar en posant des explosifs sur les poutres du bâtiment. La veille, des nazis avaient fait une petite fête en ce lieu. Marie, une serveuse du bar, mais aussi notre espionne, nous a fait passer une lettre nous expliquant que les allemands étaient dans un piteux état à cause de l’alcool ingéré.

A cette heure là, ils doivent, normalement, tous dormir. Claude, sur le chemin nous a répartis les tâches : Martial doit s’occuper de faire diversion et amener les allemands loin du bar en lançant des jurons et en leur tirant dessus.

Pierre et moi devons poser les explosifs, tandis que Claude doit nous attendre avec une voiture dissimulée dans les buissons, au cas où notre opération pourrait mal tourner. Clément, lui, attend plus loin pour faire exploser le bâtiment. Il est six heures pile, Claude nous fait un signe de la main de sa cachette pour nous souhaiter bonne chance.

Martial est sorti de la pénombre et s’est dirigé vers l’entrée du bâtiment où nous avons pu voir deux allemands en pleine discussion. Pendant que Pierre profère des jurons plus odieux les uns que les autres, je cours placer les explosifs sur les poutres du bâtiment.

De l’autre côté, on entend les allemands crier sur Pierre et lui tirer dessus. Les cris, de plus en plus éloignés, nous ont indiqué que les nazis ne gardaient plus la façade du bar. On y a posé les dernières bombes pour enfin fuir dans les buissons en direction de Claude. Celui-ci a sifflé pour indiquer à Clément qu’il pouvait faire sauter le bâtiment.

A peine dix secondes plus tard, une détonation s’est fait entendre. De la fumée dansait dans le ciel tandis que Martial venait nous rejoindre. Dans la voiture, il nous a raconté la facilité de sa mission à cause des nazis complètement saouls. Clément lui, nous a rejoint un petit peu plus tard au bord de la route où nous lui avions dit de nous attendre. Claude a garé la voiture devant le saule-pleureur et nous a annoncé que l’on ferait un bilan cet après-midi, à seize heures pile, lorsque les espions auront terminé leur “travail”.

Adrien, Valentine, Clara.

Avr
05
Classé dans (Actes de résistance) par Pauline Jacques le 05-04-2016

21 Septembre 1941

Hier, j’ai fait quelque chose de dangereux, et je sens mon cœur battre à toute vitesse en y repensant.

Avec deux amis, Gontran et Jean-Jacques, nous avons décidé de mettre le feu à la gare.

C’était un projet fou et titanesque, je me demande encore ce qui nous a pris de faire ça.

Nous avions amené plusieurs bidons d’essence et une boîte d’allumettes, avec l’impression de réaliser quelque chose qui changerait les choses. De vrais imbéciles.

Je ne sais pas si c’est parce qu’ils avaient eu un mauvais pressentiment, ou simplement parce que selon eux, une fille ne pouvait pas participer activement à ça, mais il m’avaient demandé de les attendre dehors. Ils m’avaient aussi ordonné de partir si ils n’étaient pas sortis après 10 minutes.

Je les ai écoutés.

Au bout de 5 minutes d’attente, j’ai vu un groupe de soldats allemands arriver. J’ai commencé à avoir peur, parce que je ne voyais toujours pas sortir Gontran et Jean-Jacques.

Alors que j’étais sur le point de descendre de mon vélo pour les rejoindre, j’ai vu Jean-Jacques revenir vers moi en courant aussi vite qu’il le pouvait.

Il m’a crié qu’ils s’étaient fait prendre et que les Boches avaient arrêté Gontran.

J’avais peur, très peur. Je me suis mise à pédaler, de toute mes forces, pour m’éloigner du danger, le cœur battant à tout rompre.

Quelques jours plus tard, Jean-Jacques s’est fait arrêter chez lui.

Je me sens lâche. J’ai l’impression de les avoir abandonnés, mais je sais qu’ils connaissaient les risques, et qu’ils n’avaient pas voulu que je les accompagne jusqu’au bout à cause de cela.

Avr
05
Classé dans (Actes de résistance) par Nicolas Nuhain le 05-04-2016

Ce matin là le 15 août 1944, comme une fois par mois nous avions organisé un sabotage. Le mois dernier c’était celui d’un chemin de fer. Ce mois-ci c’est celui du pont de Verneuil.

Il était minuit alors que le débarquement en Provence commençait. Le commandant Dufour commençait à nous donner les ordres pour faire sauter le pont. En vue de cette action, Marcel Fort avait regroupé pendant l’après-midi un maximum d’explosif. Nous étions 20 résistants des FFI pour réaliser cette action.
Vers 1h du matin, après avoir disposé toutes nos bombes et mis 4 hommes à l’extrémité du pont, Henry nous ordonna de déclencher les bombes à l’arrivée des allemands sur le pont. Il était 1h35. Le bruit de l’explosion se fit entendre à 8 km. Dufour nous félicita pour le succès de notre opération.

Avr
05
Classé dans (Portraits de résistants charentais) par Princela Abessem le 05-04-2016

Issue d’une famille britannique, Mary Ghita Lindell est une résistante charentaise née en 1895, à Sutton. Elle a travaillé comme infirmière pendant la Première Guerre Mondiale et son dévouement lui vaut d’être récompensée par la Croix de Guerre, en 1918. En 1922, elle épouse le Comte de Milleville et réside à Paris.
En juin 1940, elle a pour mission de conduire un convoi d’ambulance vers Bordeaux. C’est à ce moment qu’elle a l’idée de créer un réseau (Marie-Claire) destiné à rapatrier clandestinement en Angleterre, les aviateurs britanniques, basé à Ruffec. Ce réseau dirige et héberge les fugitifs alliés.

En 1941, elle est arrêtée par les allemands puis relâchée. Après avoir transité par l’Angleterre, elle rejoint Lyon en 1943. Elle organise au sein de son réseau l’évasion d’aviateurs vers l’Espagne.

En 1943, elle est arrêtée à la gare de Pau par la police allemande. Elles est déportée dans le camp de Ravensbrück. La Croix-Rouge suédoise la libère le 24 avril 1945.

Les réseaux de résistance en France pendant la deuxième guerre mondiale sont des organismes de recherches et de transmission de renseignements, d’évasion ou de sabotage.

On leur donne des noms, comme par exemple le réseau BOA (Bureau des Opérations Aériennes). Ils s’occupent de faire passer des agents dans la zone libre, de l’acheminement du courrier, et de réceptionner les parachutages d’armes.

Les réseaux sont organisés de façon militaire, et sont dirigés par l’état-major français, mais aussi par les alliés qui sont à l’étranger (Londres).

 

 

Avr
05
Classé dans (Vie quotidienne) par Princela Abessem le 05-04-2016

25 Juillet 1941

Aujourd’hui est une journée comme les autres. Des fugitifs alliés sont arrivés en masse et je me suis occupée de les soigner. Mais ces temps-ci, nous manquons de médicaments donc nous devons nous réapprovisionner. Afin de ne pas être suspectés, les médicaments nous sont livrés par avion. Mes collègues se sont chargés de les réceptionner pour qu’on puisse soigner les blessés.

En attendant, je m’occupe des infirmes avec l’équipement nécessaire pour les traiter. Je me suis dirigée vers un patient sérieusement touché : il avait une énorme blessure ensanglantée au niveau de l’épaule. J’ai pris un morceau de coton et du désinfectant. Puis, j’ai appliqué le soin sur sa blessure. Après avoir désinfecté la plaie, j’ai pris du fil et une aiguille pour la recoudre. Il jurait et poussait des cris de douleur. Malheureusement pour lui, il n’y avait plus de cachets pour diminuer la douleur.

Ayant fini de m’occuper des infirmes, je suis partie dans mon bureau afin de prendre en charge leur rapatriement. J’ai donc appelé des associés pour qu’ils s’occupent du reste une fois les fugitifs arrivés dans leur pays.

Les quatre hommes qui attendaient dans mon bureau étaient impatients de repartir en Angleterre. Je me suis sentie heureuse pour eux, ils allaient enfin retourner dans leur pays après tout ce qu’ils avaient traversé. Quand je leur ai annoncé la nouvelle, j’ai vu leur yeux s’illuminer. J’ai donc assuré personnellement leur trajet.

Écrit par Berny M. et Princela A.

 

Avr
05
Classé dans (Actes de résistance) par Clemence Cazeaux le 05-04-2016

Rapport de la mission de sabotage organisée par Pierre Bodet

La mission s’est déroulée le 23 décembre 1942, à 3h du matin sur le chemin de fer d’Angoulême.

On a fait sauter le wagon transportant des armes et des munitions.

Il y avait juste assez de lumière pour poser les bombes. Ce soir là les nazis organisaient une fête en l’honneur d’Hitler. C’était le soir idéal car ils étaient trop occupés à boire pour se soucier du reste.

Nous sommes partis de la base vers 2h30 du matin, les plus jeunes surveillaient les routes et vérifiaient qu’aucun allemand n’était là quand nous transportions nos munitions dans nos sacs à dos. Nous avons choisi de prendre nos vélos car c’était plus discret que les voitures ou les motos. Nous sommes allés à l’endroit précis où le train passait à 3h, car c’était l’endroit le plus éloigné du camp allemand. Arrivés sur place, nous installâmes les bombes sur les rails, environ 10 minutes avant le passage du train. Nous étions environ une cinquantaine dans cette opération, chacun avait son rôle, certains posaient les bombes, d’autres surveillaient les routes.

Après avoir posé les bombes dans des endroits stratégiques, nous nous sommes cachés à 150 mètres, mais avec une vue d’ensemble sur le train. Quand il a explosé, les allemands qui se trouvaient dans le train, débarquèrent armés en tirant sur tout ce qui bougeait, nous courûmes à en perdre haleine pour semer les nazis derrière nous. Arrivés à la base, chacun est parti de son côté, comme si de rien n’était, pour rejoindre sa famille.

Aujourd’hui, lors d’une réunion quotidienne, nous avons appris que huit de nos compagnons se sont fait tuer, cinq se sont fait prendre, mais deux ont réussi à se donner la mort avant de subir la torture. Heureusement, les plus jeunes ont réussi à se sauver et aucun n’a été accusé d’acte de trahison…

C. Cazeaux, B. Boerkmann, M. Rhiouasse, A. Doret

Avr
04
Classé dans (Vie quotidienne) par Nicolas Nuhain le 04-04-2016

Le 5 février 1944, je me suis levé à l’aube comme chaque matin depuis plusieurs mois. Cette visite était prévue depuis 3 mois : je devais partir visiter le maquis organisé par André Chabanne, qui se trouvait en Charente, je me trouvais avec le chef saboteur Jaques Nancy. J’ai été accueilli par le chant des partisans, cet accueil m’a surpris et ému, au point d’en avoir les larmes aux yeux. Lorsque je suis arrivé, j’ai rapidement reconnu les soldats de 1939. Quand j’ai appris que Chabanne était instituteur et que Guy Pascaud était dans l’enseignement technique, j’ai donc rendu hommage aux membres du corps enseignant, ce qui leur a fait très plaisir. J’ai alors baptisé ce maquis «Bir-Hakeim», le nom d’une bataille qui représente l’espoir.

Ce jour là, je me suis confié à Jacques Nancy, je lui ai dit que je me sentais serré de trop près par la Gestapo à Bordeaux, et que je viendrai certainement me réfugier dans ce maquis. Je sentais que quelques choses de grave était sur le point d’arriver…

Avr
04
Classé dans (Vie quotidienne) par Lisa Chastagnol le 04-04-2016

Ce matin, comme chaque matin, je me suis réveillée, fatiguée des réunions de la veille. En effet, tous les soirs après le travail, je me retrouve avec mes compagnons d’armes pour préparer de nouveaux actes de résistances.
Souvent ces réunions me tiennent éveillée une bonne partie de la nuit.

Mais aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres. Ce soir nous attendons un parachutage d’armes ainsi que des renforts anglais que j’hébergerai durant plusieurs jours avant qu’ils ne partent pour la Provence.
J’ai donc préparé mes affaires pour cet événement, puis je suis partie travailler. Sur la route, pour me rendre à l’école, de nombreux “boches” arrêtent les passants et les contrôlent.

Après plusieurs heures de travail, la journée terminée,  je me suis rendue directement à Angoulême rejoindre le groupe. Je devais d’abord me rendre au café rue Clergé, récupérer des papiers importants pour le prochain sabotage, qui aura lieu quelques semaines plus tard. Ensuite je suis allée à la mairie, là où résident les allemands, pour prendre mes tickets de rationnement. Pour terminer, je me suis rendue dans un entrepôt légèrement éloigné du centre ville. Cette réunion a duré toute la nuit, lorsque enfin je suis rentrée chez moi l’aube était déjà là.

 

Avr
04
Classé dans (Vie quotidienne) par Adrien Mokrani le 04-04-2016

Vendredi 28 Mars 1943, 21h30

Cher journal, cela fait une semaine que je dois réparer la lampe de ma chambre. Je viens juste d’arriver en Charente et le matériel de ma nouvelle maison commence à se détériorer! Mais, je n’ai pas le temps de m’occuper de tout ça. Ce matin, Claude m’a demandé de former une dizaine de jeunes. D’ailleurs, d’après Pierre , de plus en plus de personnes viennent nous aider à faire sauter les ponts et les trains ! C’est bon à entendre !

Samedi 29 Mars 1943, 5h15

Cher journal, ce matin, je me suis levé de bonne heure. J’ai rendez-vous à l’aube dans la forêt avec des jeunes. Aujourd’hui, je pense leur expliquer ce qu’ils risquent, gagnent … et surtout ce qu’il faut faire pendant le sabotage…

Samedi 29 Mars 1943, 19h30

Cher journal : Je suis exténué. Parmi les jeunes que je devais former, Paul, un menuisier de 19 ans ne faisait que parler de son frère aviateur. Il était bien gentil, mais bon, un de ses camarades a dû de tout de même lui mettre une torgnole pour qu’il se taise. Parmi les autres jeunes, il y avait Gabin : sa sœur, handicapée a été envoyée au camp. Il n’a que 15 ans, mais il a du potentiel et une très bonne qualité d’écoute. Demain après-midi, on ira sur le terrain avec des saboteurs expérimentés, juste pour les tester. La semaine prochaine, je pense qu’ils seront des saboteurs à part entière. Sinon, je peux encore les garder quelques jours si il n’y a pas beaucoup de monde.

Dimanche 30 Mars 1943, 11h

Cher journal , ce matin, à la messe, j’ai distribué des tracts à un groupe de jeunes. Je pense que l’un d’eux avait l’air d’être intéressé pour venir se former le week-end prochain. Les autres avaient assez peur, je n’ai pas insisté au cas où ce serait un collaborateur. En revenant de l’église, je suis passé au marché pour utiliser mes tickets de rationnement.

Dimanche 30 Mars 1943, 22h

Cher journal, j’ai passé l’après-midi avec les jeunes de la veille. Ils étaient assez anxieux mais ont parfaitement bien réalisé l’opération. Nous n’avons vu aucun allemand. Demain, j’ai une réunion avec Claude et d’autres résistants importants. D’après lui, la semaine prochaine sera très chargée et il y aura une grosse opération. Je n’aurais jamais le temps de réparer ma lampe.

Avr
04
Classé dans (Vie quotidienne) par Clarisse Depontailler le 04-04-2016

4 janvier 1942 :

Aujourd’hui, j’ai pris mon ticket de rationnement, je fais semblant de partir vers la place publique, à une ruelle je tourne à droite, je regarde si on m’a suivi : personne apparemment. Je m’enfonce dans la ruelle puis entre par la porte de derrière de cette maison, cette maison où mes amis résistants m’attendent pour commencer la rédaction du journal. Cela fait la cinquième publication clandestine de la Charente Libre. Comme à notre habitude nous prendrons toutes les dispositions pour ne pas nous faire attraper ni par les SS ni par les collaborateurs, au risque de perdre la vie. Récemment, nous avons du déménager notre imprimerie car des alliés nous ont informé que notre cachette était compromise. J’ai travaillé pendant des heures sûr la rédaction de cette édition afin de dénoncer le nazisme en France. Je suis sorti avec les autres rédacteurs du journal. Nous étions en direction de l’imprimerie, quand des SS sont venue nous fouiller. On a fait semblant de ne pas les voir et on a rebroussé chemin. Dans une petite ruelle à l’abri des regards, on a jeté par précaution les brouillons du journal dans le caniveau. En retournant sur nos pas, les SS nous ont interceptés et fouillés mais n’ont rien trouvé de suspect. Ils nous ont demandé où nous allions et on leur a répondu qu’on rentrait chez nous. Après un court instant d’attente, les SS nous ont laissé repartir. En rentrant chez moi, j’ai allumé la radio et je l’ai écoutée en écrivant le prochain article du journal de demain.

Avr
04
Classé dans (Vie quotidienne) par Clemence Cazeaux le 04-04-2016

Cher journal,

Cela fait longtemps que je n’ai pas écrit. J’ai été débordée cette semaine, mais je vais te raconter tout ce qui m’est arrivé.

– Tout a commencé quand je me baladais en ville avec Sophie, ma plus grande amie. Nous allions chercher nos tickets de rationnement, comme d’habitude nous prenions un savon et des pâtes, ce n’était pas grand-chose mais nous tenions une semaine avec. Quand soudain nous avons croisé le chemin des allemands qui faisait une patrouille. Nous avions peur car nous n’avions pas nos papiers et nous avons couru à toute vitesse pour nous retrouver dans les champs. Nous étions essoufflées, nous nous sommes réfugiées dans une ferme abandonnée. A l’intérieur il faisait sombre et des hommes sont apparus. Nous avons vite compris que c’était des membres d’un réseau de résistance.

Les allemands nous ont très vite retrouvées et nous nous sommes fait arrêter. (Heureusement que les trois résistants ont réussi à s’échapper à temps !) Les boches nous ont traînées jusqu’au poste de contrôle. Ils nous ont interrogées sur les raisons de notre fuite, Sophie a directement expliqué les raisons de notre fuite. Ils nous ont relâchées quelques heures plus tard. Malgré notre libération, ils nous interdis de sortir de la ville.

C’est après cela que nous avons décidé d’intégrer le groupe de résistance : « La Confrérie de Notre-Dame »

Nous avons commencé à faire des petites actions de résistance au quotidien, comme cacher des lettres dans le guidon de notre vélo pour les amener d’un groupe de résistant à un autre. Puis nous avons commencé à effectuer des missions de plus grande ampleur. Nous nous occupions de rationaliser les liaisons au bureau des opérations aériennes, c’est-à-dire veiller à l’acheminement du courrier et des agents, réceptionner les parachutes d’armes de la zone libre à la zone occupée car comme tu le sais je vis à Cognac dans la zone occupée.

Nous avons effectué des missions de sabotage, comme faire sauter les rails d’un train et couper les lignes téléphoniques.

Voilà, c’est tout pour le moment, j’espère pouvoir réécrire bientôt mais je ne te promet rien, il faut que j’y aille.

Mathilde

Avr
04
Classé dans (Vie quotidienne) par Pauline Jacques le 04-04-2016

13 Décembre 1941

Je me lève et j’ai froid. L’hiver est terrible cette année, le sol est gelé, notre potager en a subi les conséquences.

Je n’ai pas envie de commencer une nouvelle journée, aussi morne que les précédentes, mais je le dois. Je dois me lever et aider ma famille, elle a besoin de moi.

Je ne supporte plus cette guerre, cette peur. J’aimerais ne pas avoir à m’inquiéter pour mes parents et mon frère chaque jour, n’avoir à me soucier que de mes problèmes d’adolescentes, mais je ne peux pas.

Aujourd’hui encore je vais devoir cacher des armes, ces instruments mortels, aujourd’hui encore je devrais faire face à ces soldats qui se promènent dans mon village.

Pour le moment, je m’habille avec ce que j’ai de plus chaud, je prends les tickets de rationnement de ma famille, j’attrape mon vélo et je pars au village nous approvisionner en pain.

En arrivant sur la place publique, je vois des soldats allemands armés, qui patrouillent.

A la main, j’ai mes tickets et mon panier.

Quand c’est mon tour de recevoir mon pain, je tends mes tickets. La dame qui me sert pèse chaque portion au gramme près : 350 grammes pour mon père et ma mère et 270 grammes pour mon frère et moi. Les tickets nous permettent d’avoir chacun 25g de viande, 17g de sucre, 8g de matière grasse et 6g de fromage, pas de quoi nourrir un régiment !

Ma famille et moi essayons d’économiser un maximum en cas de pénurie totale.

Je sors et reprends mon vélo pour rentrer à la ferme.

Lorsque je vois mon frère me faire des signes je comprends tout de suite qu’un avion anglais approche d’un terrain de parachutage. Je le suis jusqu’au terrain Pintade, on voit se dessiner au loin un avion qui vole lentement pour ne pas se faire détecter par les radars allemands. Lorsqu’il arrive, il parachute trois énormes caisses remplies d’armes et de munitions, mais aussi deux hommes armés et vêtus de l’uniforme anglais. Après cela, nous nous dépêchons de rentrer pour cacher les équipements et les deux anglais dans le sous-sol de la ferme, puis je rentre à la maison et me dis : «aujourd’hui j’ai caché des armes, mais demain, qu’en sera-t-il ?».

31 Janvier 1941

Pierre m’a proposé qu’on aille faire un tour ensemble. Je demanderai à maman de me coiffer, et peut-être qu’il fera assez beau pour que je mette ma robe bleue.

 

Bariteau C., Paillard E. et Jacques P.