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Classé dans (Actes de résistance) par Clemence Cazeaux le 05-04-2016

Rapport de la mission de sabotage organisée par Pierre Bodet

La mission s’est déroulée le 23 décembre 1942, à 3h du matin sur le chemin de fer d’Angoulême.

On a fait sauter le wagon transportant des armes et des munitions.

Il y avait juste assez de lumière pour poser les bombes. Ce soir là les nazis organisaient une fête en l’honneur d’Hitler. C’était le soir idéal car ils étaient trop occupés à boire pour se soucier du reste.

Nous sommes partis de la base vers 2h30 du matin, les plus jeunes surveillaient les routes et vérifiaient qu’aucun allemand n’était là quand nous transportions nos munitions dans nos sacs à dos. Nous avons choisi de prendre nos vélos car c’était plus discret que les voitures ou les motos. Nous sommes allés à l’endroit précis où le train passait à 3h, car c’était l’endroit le plus éloigné du camp allemand. Arrivés sur place, nous installâmes les bombes sur les rails, environ 10 minutes avant le passage du train. Nous étions environ une cinquantaine dans cette opération, chacun avait son rôle, certains posaient les bombes, d’autres surveillaient les routes.

Après avoir posé les bombes dans des endroits stratégiques, nous nous sommes cachés à 150 mètres, mais avec une vue d’ensemble sur le train. Quand il a explosé, les allemands qui se trouvaient dans le train, débarquèrent armés en tirant sur tout ce qui bougeait, nous courûmes à en perdre haleine pour semer les nazis derrière nous. Arrivés à la base, chacun est parti de son côté, comme si de rien n’était, pour rejoindre sa famille.

Aujourd’hui, lors d’une réunion quotidienne, nous avons appris que huit de nos compagnons se sont fait tuer, cinq se sont fait prendre, mais deux ont réussi à se donner la mort avant de subir la torture. Heureusement, les plus jeunes ont réussi à se sauver et aucun n’a été accusé d’acte de trahison…

C. Cazeaux, B. Boerkmann, M. Rhiouasse, A. Doret