L’ED 2/33 vu par Matis

  • Élève de la C-DEF AP2D, Matis nous raconte l’organisation de la visite du mercredi 10 janvier 2024. Son récit comporte une foule de détails sur l’unité et ses matériels.

Durant le briefing et la suite de la visite nous avons été accompagnés par 3 militaires en plus : un opérateur capteur, une opératrice image et un pilote à distance. Le briefing consistait à une explication des avions pilotés à distance; répartie en 4 parties.

La première partie a été consacrée aux caractéristiques techniques. Il existe trois types de drone, les drones à courte portée (tel que le Black Hornet et le Skylark) ceux à moyenne portée (comme le SDT et le Heron beaucoup utilisé en Israël) et enfin il y a ceux à longue portée (avec le Harfang et le Reaper). Plus un drone va être petit, plus ses capacités vont être réduite.

Nous nous sommes donc intéressés aux Reapers qui se situent sur la base de Cognac-Châteaubernard. Ces drones ont une autonomie de 24h et peuvent voler entre 6 à 8 km du sol. Ils pèsent 2 tonnes et à cela s’ajoutent 2 tonnes de carburant et une tonne d’armement. Ils se déplacent à la vitesse d’un TGV. Enfin ils mesurent 3,8 mètres de haut et 11 mètres de long pour une envergure allant jusqu’à 21 mètres, ces grandes ailes lui permettent de planer donc de réaliser des économies de carburant et gagner en temps.

Une de leur mission est la reconnaissance ; pour cela ils sont dotés d’une boule optronique (caméra à 360°). Elle contient différentes caméras tel que des caméras infrarouges ou d’autres qui servent à amplifier les couleurs (comme la nuit pour voir les lumières). En plus il a aussi deux lasers direct et très fin qui servent à larguer les bombes ou missiles. Enfin ils sont dotés d’un radar. Celui-ci peut servir à faire de la cartographie ou bien suivre des cibles mouvantes (radar GMTI). La particularité des avions piloté à distance est, comme dit dans le nom, ils sont contrôlés depuis le sol dans des cockpits. Les liaisons sont donc toutes sécurisées et se font par Satellite.

La seconde partie s’est intéressée au modèle français. Cognac est la seule base française avec celle en OPEX à avoir des Reapers. La France contrairement à d’autres pays à décider d’utiliser 4 militaires pour un drones, alors que d’en d’autre pays la moyenne est à trois. Ces 4 pilotes sont répartis en deux cockpits. Le premier à le pilote ainsi que son opérateur capteur, (co-pilote) il sert à assister le pilote et à gérer la caméra. Le second cockpit est occupé quant à lui par un officier renseignement chargé de diriger le manœuvre “renseignement” et d’être le coordinateur tactique. L’opérateur image qui l’accompagne fait une analyse de la vidéo en temps réel et réalise des produits “images”.

Il nous a été montrer dans la troisième partie le retour sur les différentes opérations. Les Reapers ont été très convoités ces dernières années en Afghanistan avec l’opération Pamir ou alors plus souvent avec l’opération Harmattan au Mali. Aujourd’hui ils sont proche de l’orient (Irak, Syrie)

Pour emmener un avion piloté à distance en OPEX il faut compter un an le temps de préparer le terrain (construction du cockpit, du hangar pour le réparer…). Ces avions ont 3 grands avantages : ils sont pertinents dans le temps et enfin discrets. Ces drones permettent la réussite à de nombreuses missions comme l’opération spéciale du 6 avril où au nord du Mali un otage a été libéré. Ou alors plus récemment avec l’opération SCAR faite en 2019 au Tchad.

Enfin nous avons vu les perspectives. L’armement a prévu d’être amélioré. Et la France accompagnée de l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne a prévu de sortir en 2050 son drone euroMale « Gryphon ». Car le fait que le drone soit américain, restreint beaucoup les choses.

Matis

A propos Nghia NGUYEN

Professeur agrégé d'Histoire
Ce contenu a été publié dans Les visites de la C-DEF, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.