Ce film m’a beaucoup plu, car il est passionnant. En effet, c’est par un scénario bien ciselé et une ambiance angoissante qu’il nous tient en haleine et nous effraie. Nous pouvons aussi souligner le travail extraordinaire du chef opérateur qui nous offre de merveilleux jeux de lumière, comme lors de la scène mythique sur la rivière. Ce film est également rempli de références, qu’elles soient bibliques ou littéraires. En effet, les personnages principaux peuvent être assimilés à plusieurs contes, comme celui d’Hansel et Gretel incarnés par les deux enfants avec le faux pasteur dans le rôle de la sorcière. Enfin, on remarque également l’importance des animaux qui, en plus d’être filmés d’une façon surréaliste leur donnant une certaine supériorité, sont également métaphoriques. On note qu’ils renvoient aux éléments vécus par les personnages en apparaissant au fur et à mesure de la chanson de la petite Pearl. Il est également facile d’assimiler le renard à Harry Powel face à l’agneau qui symbolise les enfants.
Cependant, s’ il y a un reproche à faire, il s’agit de l’existence de certaines longueurs, notamment à la fin. De plus, cette fin n’est pas très explicite, comme lors de la scène de la poursuite pendant laquelle il est difficile de comprendre du premier coup qui est le poursuiveur et qui est le poursuivi.
Les points positifs étant tout de même plus nombreux que les points négatifs, je conseille évidemment le film “La nuit du chasseur”, aujourd’hui considéré comme un chef-d’oeuvre cinématographique avec une écriture totalement poétique. Je dirais également que l’enjeu le plus important pour le film est de comprendre la volonté du réalisateur de confronter le personnage d’Harry Powel qui incarne l’ancien testament mal compris à celui de Rachel Looper qui est quand à elle le nouveau testament, plus doux, se manifestant par des regards caméra fréquents. Pour finir, comment ne pas se fier à la devise attribuée à Charles Laughton, “Un film, un chef-d’oeuve” ?