Le harcèlement si on en parle pas, ça ne s’arrête pas

La Loi du préau est le titre de cet album de Titeuf. La réalité n’est parfois pas loin de ce titre humoristique et les cours de récréation ne sont pas épargnées par le phénomène du harcèlement scolaire. Il est alors commis par des enfants, des adolescents souvent en groupe, sur un enfant souvent isolé. Pourtant la souffrance bien réelle d’un enfant victime de harcèlement se manifeste de plusieurs façons. Elle peut donc être repérée. Et combattue.

Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. Lorsqu’un enfant est insulté, menacé, battu, bousculé ou de recevoir des messages injurieux à répétition ; on parle alors de harcèlement.

Les trois caractéristiques du harcèlement en milieu scolaire sont :

La violence, c’est un rapport de force et de domination entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes.

La répétitivité, il s’agit d’agressions qui réprennent régulièrement durant une longue période.

L’isolement de la victime ; la victime est souvent isolée, plus petit, plus faible, et dans l’incapacité de se défendre.

La victime est souvent critiquée en fonction de son apparence physique (taille, poid, couleur de cheveux), l’orientation sexuelle, le handicap, un trouble de la communication, et ses centres d’intêrets (exemple S.T.M.G.). Le harcèlement peut prendre des formes diverses comme des moqueries, l’attribution d’un surnom, rumeurs, insultes ; il peut y avoir des cas extrèmes comme souvent agressions, harcèlement sexuel et les menaces. Certains signes physiques et/ou psychiques doivent néanmois alerter les parents comme les troubles du sommeil, irritabilité, repli sur soi, troubles liés a l’anxiété (maux de ventre, eczéma), une baisse des performances scolaires, absences repétées, phobie scolaire et dépression. Les risques de harcèlement sont plus grands en fin d’école primaire, elle touche environ 12% des élèves et 5% de manière « sévère voir très très sévère ». Cette proportion décroit légèrement au collège, elle atteint les 10% et au lycée elle est d’environ de 3,4%.

Pour vérifier ces taux et pour savoir comment les enseignants font face à ces cas ? Nous avons été à la rencontre de Mme. Béconnier Perreira et M. Gonnin, CPE du lycée Camille Guérin de Poitiers et CPE du collège Camille Guérin de Poitiers.

« Nous travaillons avec les élèves sur des affiches, nous explique Mme. Béconnier, des vidéos, nous communiquons un maximun avec eux en EMC avec le professeur principal de la classe et l’infirmière du lycée.»

« la moitié des éléves ne pense pas qu’ils faisaient du harcèlement, donc ils se sont calmés, d’autres ont continué […]. Je pense qu’au départ, le harceleur est quelqu’un qui doit avoir un problème avec lui-même, soit il veut exister à travers un groupe et avoir un comportement méprisant envers une personne pour se sentir supérieur ou cela peut être une rancoeur du passé. Cette année et d’autres années, j’ai déjà sanctionné des éléves, j’ai eu des entretients avec les harcèleurs, j’en ai informé la famille, je leur ai expliqué la loi, puis j’ai mis des avertissements. » voici l’interview que madame Béconnier nous a réservé.

Contrairement au lycée, le harcèlement au collège est difficile à distinguer et très compliqué à cesser. Et pour cause, nous avons pu interroger M. Gonnin.

« Nous ne savons jamais si cela est simplement des moqueries de collégiens ou vraiment du harcèlement quotidien.

Mais nous travaillons aussi avec des vidéos, mais beaucoup plus avec des jeux en vie de classe, acccompagné du professeur principal et l’infirmière du collège. Bien que nous fassions tout contre le harcèlement, les moqueries nous ne pouvons pas les arrêter. »

voici le témoinage de M. Gonnin.

Dès lors, qu’une telle situation de harcèlement scolaire est détectée, une réaction associant sanction claire et ferme et perpective éducative doit être mise en place. Quelques outils pour combattre le harcèlèment, le gouvernement sensibilise et informe la population grâce à un site web «Agir contre le harcèlement». Même les établissements scolaires se mobilisent au travers de vidéos, affiches, dessins… Si malgré toutes ces mesures, rien n’y fait, restent les sanctions. Il faut prévenir la direction de l’établissement scolaire qui prendra des mesures et déposer plainte au près du procureur de la République.

Les sanctions infligées par l’établissement sont les avertissements, blâmes, exclusion temporaire ou définitive. Cela peut aller jusqu’aux santions pénales ; si le harcèleur à 13 ans ou moins, il ne peut en aucun cas aller en prison ou payer une amende. Si le harcèleur a plus de 13 ans ; il risque de 6 mois à 18 mois de prison et jusqu’à 7500 euros d’amende. Pour le harceleur majeur ; il encourt de 1 à 3 ans de prison et de 15000 à 45000 euros d’amende (en fonction de la gravité des actes).

Si toutefois vous êtes victime de harcèlement ou témoin, voici 10 conseils:

  1. Il faut se confier à une personne proche de vous

  2. se protéger

  3. signaler un abus

  4. il y a même un numéro de téléphone qui est le 3020

  5. vous pouvez porter plainte contre l’harceleur.

  6. Il faut aussi soutenir la victime

  7. ne pas rire

  8. en parler avec la victime

  9. ne pas participer aux moqueries

  10. convaincre la victime de se battre contre le harcèlement.

C’est en en parlant le plus possible qu’on luttera le plus efficacement contre le harcèlement scolaire.

« Briser la loi du silence, un éternel défi ».

CR.VP