Nouvelle réaliste

Le dernier été de Lisa

été 2013, Lisa a seize ans, elle savoure sa dernière semaine de vacances sur sa planche de surf avec Chloé, la jolie brune avec qui elle a tout partagé depuis son enfance. Au loin, sur le sable, sa mère lui adresse un signe de la main. Lisa lui répond par un sourire. Elle observe le sable de Kerel qui brille sous le soleil tapant, les rochers habillés par la verdure et ses fleurs, ce magnifique paysage fidèle à Belle Ile en Mer. Elle est heureuse. De sa serviette Lydia contemple sa fille. “Qu’elle belle jeune fille est elle devenue” se dit elle. Elle aimerait la rejoindre mais elle ne veut pas aggraver sa bronchite.

6 juin 2014, Lisa se remémore les bons moments partagés avec Lydia, elle pleure. La veille elle a appris que sa mère était atteinte d’un cancer des poumons, il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. Heureusement, elle peut compter sur le soutient de Chloé, que ferait elle sans elle ?

Décembre 2015, Lisa se rappelle parfaitement cette journée, du jour où sa mère lui a avoué qu’elle allait mourir, elle se rappelle le ton qu’elle avait pris pour lui annoncer, elle se rappelle la souffrance de sa voix. Et dire qu’elle est partie depuis presque un an. Chloé a déménagé et n’a plus donné de nouvelles durant cette année difficile où Lisa s’est retrouvée en foyer. C’est le réveillon, Lisa est maintenant majeure elle vit toujours à Poitiers et a emménagé dans un petit appartement. Elle se promène au centre centre ville où règne une ambiance festive. Le marché de noël se trouve sur la place Notre Dame, des enfants rient et courent autour des divers animaux eux aussi présents pour le spectacle. Le vent fait frissonner ses mollets que sa jupes aux motifs aztèques laisse dénudés. Ses cheveux blonds volent au dessus de son écharpe de laine. Elle aperçoit le Colombus où elle avait l’habitude de prendre des goûters avec Lydia. Le fantôme de sa mère est remplacé par des couples venus se réchauffer avec un chocolat chaud et grignoter un cookie. Cette fête qu’elle aimait tant , les guirlandes scintillantes qu’elle adorait accrocher aux murs de la maison sont maintenant synonymes de douleurs. Une mère tient la main de sa fille. Lisa réalise alors que jamais plus elle ne sera heureuse.