Fév 17

Critique du film Sans toit ni loi d’Agnès Varda

Sans toit ni loi est un film d’Agnès Varda sorti le 4 Décembre 1985. C’est un film cinécrit, inspiré d’un fait réel mais aussi sans morale.

C’est l’histoire d’une jeune fille retrouvée morte de froid, dans un fossé, un matin d’hiver. Agnès Varda nous permet de comprendre ce qu’il s’est passé en retraçant les derniers mois de la vie de cette jeune fille, en se posant une question en voix off «Je me demande qui pensait encore à elle parmi ceux qui l’avaient connue petite»? «mais les gens qu’elles avaient rencontrés se souvenaient d’elle […] elle les avait impressionnés, ils parlaient d’elle sans savoir qu’elle était morte… ». Pendant tout son périple la caméra suit Mona tout en s’attachant à elle. Elle traîne et installe sa tente un peu partout. Elle marchera  jusqu’à son dernier souffle.

Ce qui m’a le plus plu dans ce film c’est la construction du film qui relève de plusieurs flashbacks.Mais aussi le fait  qu’Agnès Varda décrit l’errance de son héroïne (Mona) sans jamais s’apitoyer sur elle tout en lui conservant sa noirceur. Autre point que j’ai apprécié ce sont les rares moments touchants qui sont dans ce film, comme le moment du témoignage d’Assoun qui reste silencieux mais qui respire l’écharpe de Mona. Varda va même jusqu’à oser  des situations comiques.

En revanche, ce qui m’a moins plu dans Sans toit ni loi est le fait que les personnes positives pour Mona (Madame Lambert, Assoun…) finissent tous par l’abandonner.

Je conseille aux adultes ainsi qu’aux jeunes de voir ce film car il mérite vraiment d’être vu par tout le monde. Rien que pour l’histoire,  et la force de ce témoignage qui touche encore beaucoup de personnes de nos jours.

Jan 25

Critique : La Nuit Du Chasseur

C’est un film en noir et blanc américain qui mélange plusieurs genres comme le thriller, le film d’horreur (le voyage des enfants), le western (Powell à cheval), le conte pour enfant macabre (Powell sur son cheval avançant dans la nuit en chantant) et le féerique (la scène de la fuite en bateau et Madame Cooper qui les prend sous son aile). Ce film est basé sur de dichotomies ce qui rendent l’atmosphère du film angoissant, la panique et le stress montent au fur et à mesure grâce à la musique mais aussi au jeu de lumière et au gros plan. Ce film raconte une lute du Bien (nouveau testament représenté par Madame Cooper) et le Mal (ancien testament par Powell). Il y a plusieurs symétries dans les actions du film entre Powell et Ben Harper (scène du jugement et de l’arrestation). Ce que j’ai compris du film c’est qu’Harry Powell est un prédicateur révérend qui épouse des veuves pour leur argent et les tue, persuadé qu’il est missionné par Dieu. Arrêté pour vol de voiture, il partage sa cellule de prison avec un voleur et meurtrier. Ben Harper, qui veut donner une vie meilleure à ses enfants, est condamné à mort après le braquage. Pendant son sommeil, il parle du butin qu’il a caché avant de se faire arrêter par la police. Powell tente de lui faire révéler le lieu où il a caché l’argent. Mais seuls les enfants de Ben Harper, John et Pearl, savent que leur père l’a caché dans la poupée de Pearl. Cependant ils ont juré à leur père de garder ce secret. Ben Harper est exécuté. Le révérend Powell se rend dans sa ville, à la rencontre de la veuve, Willa Harper, dans le but de la séduire. Manipulateur, il s’y prend en se faisant passer pour un vrai religieux, citant sans cesse les Écritures (l’histoire de Caïn et Abel), les sermons. Elle accepte de l’épouser. De leur côté, les enfants se méfient de lui, surtout John qui dit bien à sa petite sœur de ne jamais trahir le secret. Une nuit après que la mère des enfants ait découvert la violence du révérend, qui a essayé de faire révéler à Pearl où était caché l’argent, le révérend tue sa femme et jette son corps dans la rivière. Les enfants se cachent et arrivent à s’enfuir à bord d’une vieille barque en descendant la rivière, le pasteur les poursuit sur son cheval. Pourchassés sans pitié par ce pasteur psychopathe et abandonnés à eux-mêmes, les enfants finissent par faire une heureuse rencontre : madame Cooper, une vieille nourrice qui s’occupe d’enfants abandonnés. Les trouvant sales et affamés dans leur barque au pied de sa maison, elle les prend sous son aile. Ils ont enfin trouvé un foyer. Mais le pasteur les cherche en ville, il séduit une des adolescentes gardée par Mme Cooper : Ruby et l’a fait parler des nouveaux arrivants. Il se rend donc à la maison de madame Cooper et demande à voir ses enfants qui eux refusent. Madame Cooper comprend vite et prend le fusil, puis vieille à se qu’il n’entre pas. Il s’approche de la maison et elle tire. Touché, il se dirige dans la grange. Pendant ce temps, elle appelle la police et le faux pasteur est arrêté. On peut voir aussi qu’entre le début du film et la fin, les deux enfants ont grandi grâce aux épreuves qu’ils ont surmonté et au traumatisme (leurs parents décédés, Powell qui les pourchasse).

 

Ce qui m’a le plus plu dans La Nuit du Chasseur est le court moment où les enfants s’enfuient à bord de leur barque et Pearl chante. Mais aussi le moment où la barque accoste au pied de la maison de Madame Cooper où elle va les prendre sous son aile j’ai trouvé cela touchant car ces pauvres enfants sont abandonnés et pourchassés par un psychopathe qui n’en veut qu’a l’argent dans la poupée. Elle ramène un peu de bonheur et d’affection dans leur vie.

 

Ce qui m’a le moins plu dans le film est le personnage de la mère Willa qui est un peu niais et qui accepte tout ce que dit Powell. Elle n’est pas capable de voir le vrai visage de son deuxième mari et tout ce qu’il fait endurer à ses enfants. Powell lui a retourné le cerveau. Mais aussi quand Harry Powell se fait avoir bêtement.

 

Je conseillerais ce film aux adolescents mais aussi aux adultes car c’est un chef d’œuvre du cinéma. Il nous fait passer par plusieurs sensations l’angoisse, la peur mais aussi la réjouissance.