Fév 11

Critique du Film « Sans Toit Ni Loi »

Le film Sans Toit ni Loi a été réalisé en 1985 par Agnès Varda, célèbre réalisatrice, mais aussi photographe ; c’est un regard de photographe qui donne de l’importance au cadrage que nous retrouvons  tout au long du film. Durant 1h45, nous découvrons le personnage de Mona, jeune rebelle qui prend la route et vagabonde. L’idée de ce film est née après que, un jour, Agnès Varda a pris en stop une routarde qu’elle a laissée un peu plus loin. Puis elle s’en est voulue de laisser cette pauvre personne ainsi et c’est pourquoi elle a tourné ce film, comme pour se racheter.

Nous découvrons à l’aide de la voix off de la narratrice qui est en fait la cinéaste Agnès Varda, après les premières minutes du film, comment elle va procéder : “la légende de Mona” va apparaître sous forme de petites anecdotes, de rencontres de ses dernières semaines passées. Et oui malheureusement, on apprend dès le début du film que ce personnage va mourir, puisque la première scène, très lente avec une musique triste comme si l’on rentrait dans un tableau, nous montre une femme (Mona) étendue raide morte sur la terre, avec d’ailleurs laquelle on peut la confondre, signe que cette terre ne fait qu’un avec l’Homme. De plus on peut relever la citation d’Agnès Varda « Il me semble qu’elle venait de la mer » qui, ainsi, compare Mona à une légende connue, la Vénus et rappelle le tableau de Botticelli “La Naissance de Vénus”.
Tout d’abord, on peut voir que ce film est plutôt engagé envers les routards. En effet, Agnès Varda a voulu nous montrer ces petits aspects de la société assez néfastes, puisque notre personnage meurt. La réalisatrice s’est donc engagée pour aider et montrer à la société actuelle que ce genre de personnes, bien qu’il puisse paraître repoussant pour certains, ne sont pas des monstres et acceptent bien nos aides. En quelque sorte Agnès Varda nous prouve que les apparences sont trompeuses et que malgré un rejet de la société, ces gens-là ont besoin de nous. En effet, c’est le cas de Mona, qui autour de plusieurs personnages, nous montre son comportement « d’exclue » de la société. Même si elle ne cherche pas trop le contact, on peut voir que dès qu’un personnage bienfaisant comme Mme. Landier la laisse toute seule, elle se retrouve en danger. Effectivement, Simone Bergeron (Mona) se fait agresser sexuellement par un malhonnête pervers dans les bois.
On constate une évolution négative de cette femme, qui au long du film plonge de plus en plus dans la misère. Le cadrage nous montre plusieurs fois des plans sur ses bottes qui au long de l’histoire, se dégradent pour finir toutes usées. On peut remarquer aussi que son apparence elle aussi se détériore au fil du temps. Ainsi à la fin on remarque que sa démarche est hésitante et de plus en plus « bancale», et  on peut en déduire que sa fin est proche. De plus on aperçoit des cyprès dans le cadre vers les derniers plans, arbre symbole de la mort car très présent dans les cimetières.
Par conséquent, on peut voir qu’au fil de cette histoire nous sommes passés d’une simple enquête administrative de la police à de l’empathie pour ce personnage. En effet j’ai moi-même été touché par son histoire sombre.
J’ai bien aimé cette différence entre les personnages malveillants comme par exemple le garagiste ou encore le zonard mac qui cherchait à se servir d’elle, et ceux qui étaient bienveillants comme Assoun. On peut voir que Mona se retrouve avec d’autres personnes qui veulent l’utiliser pour leurs fins personnelles. Ceci nous montre en partie certaines conséquences de la société. En revanche on peut voir que suite à ce renfermement sur elle-même, Mona ne voit pas ma bonté de certains et refuse de travailler pour vivre sa vie tranquillement comme dans l’exemple des bergers ou encore d’Assoun. J’ai aussi apprécié la vieille tante Lydie qui, très maligne, m’a fait beaucoup rire.
J’ai personnellement moins apprécié l’aspect monotone de ce film. Effectivement il n’y a pas énormément d’action mais compte tenu du registre du film, cela me semble normal. J’ai moins aimé la manière de jouer des personnages secondaires, même si je sais que cela a été fait exprès. En effet on les a fait mal jouer car on voulait montrer qu’ils n’étaient pas très importants et que l’on devait se concentrer sur Mona.
Enfin je conseillerai ce film à un public averti car il n’est pas facile à comprendre et il est tout de même assez triste.
J’ai donc globalement apprécié ce film mais quelques aspects m’ont déplu.

Jan 25

Critique de “La nuit du Chasseur” de Charles LAUGHTON

La Nuit Du Chasseur est un film qui a été réalisé en 1955 par Charles Laughton. Ce film contient de nombreux acteurs tel que le célèbre Robert Mitchum, connu pour ses interprétations de personnages malveillants. En effet, il était très qualifié pour ces rôles là et c’est ce qui lui a valu de jouer le pasteur Harry Powell.
Le film, issu du roman du même nom, dure 1h33. Il appartient au registre des thrillers car c’est un film angoissant comme notamment lorsque le pasteur poursuit les deux enfants dans la cave.
J’ai repéré plusieurs références bibliques dans le film. En effet, à plusieurs moments les personnages (surtout Rachel Cooper et le pasteur) racontent des extraits comme celui de la naissance de Jésus. On peut voir dans ce film que Mme.Cooper et Harry Powell sont très opposés. En effet, lorsque le pasteur attend devant la maison en chantant “Leaning on the everlasting Arms”, Rachel elle aussi se met à chanter mais en modifiant certaines paroles, en rajoutant “Jesus”. On peut donc voir un contraste entre ces deux personnages : Harry Powell qui renvoie à l’Ancien Testament de la Bible et Rachel Cooper au Nouveau Testament. J’ai remarqué pleins d’autres contrastes, mais celui qui revient le plus souvent dans le film est les jeux de lumières. En effet, on peut donc voir à plusieurs reprises que les deux enfants, John et Pearl, sont éclairés d’une lumière blanche, caractéristique de la pureté, de la lumière divine. On sent donc qu’ils sont donc comme des anges, protégés par Dieu. A l’opposé, le pasteur Powell est quant-à-lui très souvent dans la pénombre. Ses habits diffèrent aussi de cette idée étant donné qu’ils sont majoritairement noirs. D’autres contrastes sont présents comme celui entre la main droite et la main gauche du pasteur, que l’on voit notamment lorsqu’il explique la signification des écritures “LOVE -HATE” sur celle-ci. C’est encore un contraste.