Jeudi 30 mars, tous les élèves du club manga étaient présents au CDI pour discuter de la sélection du prix Minami Manga. Écoutez-les dans cette playlist : des critiques enthousiastes ou acerbes, mais aussi des fous rires, des apartés… un joyeux partage !
Minami Manga 2023 : les podcasts du club manga
Depuis novembre 2022, un petit groupe d’élèves, tous passionnés de mangas, se réunissent au CDI pour échanger autour des mangas sélectionnés pour le prix Minami qui sera décerné en avril 2023.
Des podcasts ont été réalisés, et font entendre les avis, parfois érudits, toujours passionnés, de Maxime, Coralie, Lysie, Louna, Timéo, Simon, élèves en seconde, et Chloé, élève en terminale, à propos de trois mangas de la sélection : Le Vieil homme et son chat, Horimiya et Toilet Bound : Hanako-kun.
Cliquez sur l’image pour les écouter !
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De Tromelin à La Rochelle. Sur les traces de l’esclavage
De janvier à juin 2022, les élèves de deux classes de 2nde (2nde 8 et 2nde AGOrA) ont été embarqués dans un projet d’éducation artistique et culturelle (PEAC)*, intitulé ‘De Tromelin à La Rochelle. Sur les traces de l’esclavage’. Le projet avait comme point de départ la BD de Sylvain Savoia, Les esclaves oubliés de Tromelin.
A partir de la lecture et l’analyse de la bande dessinée, le projet a permis d’aborder l’histoire passée et contemporaine de Tromelin, d’étudier les traites océaniques et les ports négriers en France au 18e siècle, de faire un parcours à La Rochelle et au Musée du Nouveau Monde pour explorer la mémoire rochelaise du passé esclavagiste, de prolonger ce parcours au lycée grâce à l’exposition Chairs noires et pierres blanches prêtée par les Archives départementales de Charente-Maritime, de rencontrer le dramaturge Elemawusi Agbegdjidji, en résidence d’auteur à La Maison des écritures de La Rochelle pour écrire une pièce sur Tromelin, de lire des extraits d’oeuvres en parallèle (le roman d’Irène Frain, d’autres BD…), de découvrir les codes spécifiques de la bande dessinée … pour se clore par un atelier-rencontre avec l’auteur-illustrateur Sylvain Savoia.
PEAC mis en place en partenariat avec deux professeurs d’histoire (Bénédicte Sallette-Rabeyrolles et Régis Belmonte), une professeure documentaliste (Valérie Boutrois), une professeure de français (Laure Auguin).
* Ce PEAC est co-financé par le lycée Jean Monnet et la région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre d’un PEJ
Photos : voir aussi @cdi_ljm
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Résumé de la BD
L’île des Sables, un îlot perdu au milieu de l’océan Indien dont la terre la plus proche est à 500 kilomètres de là… À la fin du XVIIIe siècle, un navire y fait naufrage avec à son bord une “cargaison” d’esclaves malgaches. Les survivants construisent alors une embarcation de fortune. Seul l’équipage blanc peut y trouver place, abandonnant derrière lui une soixantaine d’esclaves. Les rescapés vont survivre sur ce bout de caillou traversé par les tempêtes. Ce n’est que le 29 novembre 1776, quinze ans après le naufrage, que le chevalier de Tromelin récupérera les huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois. Une fois connu en métropole, ce “fait divers” sera dénoncé par Condorcet et les abolitionnistes, à l’orée de la Révolution française.
Max Guérout, ancien officier de marine, créateur du Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN), a monté plusieurs expéditions sous le patronage de l’UNESCO pour retrouver les traces du séjour des naufragés. Ses découvertes démontrent une fois de plus la capacité humaine à s’adapter et à survivre, en dépit de tout. L’archéologue a invité le dessinateur à les rejoindre lors d’une expédition d’un mois sur Tromelin. De là est né ce livre : une bande dessinée qui entremêle le récit “à hauteur humaine” (on “voit” l’histoire du point de vue d’une jeune esclave, l’une des survivantes sauvées par le chevalier de Tromelin) avec le journal de bord d’une mission archéologique sur un îlot perdu de l’océan Indien. (Source éditeur)
[Savoia, Sylvain. Les esclaves oubliés de Tromelin. Dupuis, 2015. 1 vol. (105 p.) : illustrations en couleur ; 31 x 23 cm. Aire libre. ISBN 978-2-8001-5038-3]
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Voici quelques-unes des productions d’élèves réalisées au cours du projet :
Et si… Témoignages imaginaires d’esclaves rescapés du naufrage
Et si… Témoignages imaginaires
Et si…
Et si les esclaves à bord de l’Utile avaient pu se confier à l’écrivain de bord, si Keraudic avait laissé une place à la parole des esclaves malgaches dans son journal de naufragé ? Voici ce qu’ils auraient pu lui confier et nous laisser comme témoignages, selon l’imagination de quelques élèves…
(Extraits)
Le naufrage. (Témoignage proposé par Léa)
31 juillet 1761
On est tous entassés dans cette cale, je commence à étouffer. Je me demande ce que ces blancs nous veulent. Je les entends crier, pourquoi paniquent-ils ? Je ressens des secousses. Je ne comprends pas, je ne peux plus respirer, je ne vois plus.
Je peux enfin respirer. Il faut que j’atteigne la berge, là-bas, au loin.
J’y suis, j’ai enfin atteint la terre ferme. Il fait nuit, je ne vois rien. Où suis-je ? Je suis épuisé. J’ai faim, j’ai soif, j’ai sommeil.
1er août 1761
Le soleil se lève, j’ai dormi sur le sable. J’ai des courbatures, je n’ai toujours pas bu. Tout le monde s’active sur la plage. J’ai trouvé des œufs à manger. On n’a toujours pas trouvé d’eau. On fait des abris et on essaie de faire du feu.
On a distribué de l’eau, qui provient des tonneaux échoués. Je peux enfin boire.
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Rescapée : le témoignage de Tsimiavo (Témoignage proposé par Jade)
31 juillet 1761
Il fait nuit. Un énorme fracas retentit au fond de la cale dans laquelle ces monstres nous ont enfermés. Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais les autres s’agitent. Puis d’un coup, l’eau froide et glaçante me submerge et j’ai beau me débattre et lutter contre ces chaînes, je n’arrive pas à atteindre le dernier bout d’air qu’il reste pour reprendre mon souffle tandis que mon corps devient lourd.
1er août 1761
Je me réveille sur le sable chaud. Lorsque j’ouvre les yeux, je vois des hommes et des femmes en larmes, sûrement à cause des corps inertes qui flottent sur le vaste océan, tandis que les étrangers essaient tant bien que mal de rassembler des morceaux du bateau. J’entends alors au loin une femme m’appeler « Tsimiavo, Tsimiavo… », je découvre que ma mère a survécu au naufrage.
L’île est déserte, juste quelques buissons, juste du sable et le vaste océan. A la tombée de la nuit, tout le monde est allongé et presque serein face au ciel étoilé.
2 août 1761
Ce matin, les blancs nous ont réveillés avec des sauts d’eau. Nous hurlons de souffrance tellement l’eau salée brûle nos blessures. Ils nous donnent des instructions pour reconstruire le bateau ; aux femmes, ils demandent de trouver de quoi manger et s’abriter.
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Le naufrage (Témoignage proposé par Erina)
La douleur aux chevilles est de plus en plus atroce. Je ne me souviens même plus à quoi ressemble la lumière ; le temps semble arrêté à l’intérieur de la cale, où nous sommes entassés les uns sur les autres, pouvant à peine bouger.
Les vagues de l’océan viennent frapper la proue du bateau. A chaque déchaînement des vagues, la peur de voir le bateau chavirer est constante, je donnerais beaucoup pour sortir de là.
Soudain, un craquement plus fort que les autres vient étouffer nos hurlements. L’eau s’infiltre par un trou gigantesque. Tout le monde essaie de sortir, mais les chaînes à nos chevilles nous empêchent de partir. La vague nous recouvre. Le bateau se brise. Je m’accroche à une planche, mais je ne sais pas nager. J’ai peur. Je commence à avaler de plus en plus d’eau. Une vague me pousse vers la surface mais ma tête heurte un débris du bateau et je perds connaissance.
Je me réveille allongé sur du sable chaud, avec une grosse bosse à la tête. J’entends des pleurs et des cris autour de moi, certainement à cause des corps sans vie des autres prisonniers.
Projet ‘Tromelin’ : impressions d’élèves
“Les esclaves oubliés de Tromelin sont des esclaves abandonnés sur une île déserte, livrés à eux mêmes. Tout au long de l’année, nous avons découvert le destin tragique des esclaves grâce à la BD de Savoia et aux sorties telles que celle à La Rochelle. Le projet a été intéressant et nous avons pu comprendre l’atrocité de l’esclavage. La rencontre avec le dessinateur était super et nous avons pu découvrir l’univers des auteurs de bande dessinée.”
“Les esclaves étaient considérés comme rien, il y avait beaucoup d’inégalités. J’ai aimé apprendre cette histoire car je n’en avais jamais entendu parler ; surtout j’ai aimé rencontré l’auteur.”
“J’ai trouvé ce projet très intéressant, on a appris beaucoup de choses sur Tromelin. J’ai beaucoup aimé la sortie à La Rochelle qui nous a permis d’en savoir plus. L’activité avec l’auteur de la BD était géniale et très intéressante, les planches originales étaient très belles !”
Planche originale – ©Sylvain Savoia
“Les esclaves étaient considérés comme rien mais ils ont prouvé qu’ils pouvaient vivre dans les pires conditions. J’ai aimé rencontrer l’auteur Sylvain Savoia, connaître ses motivations, l’histoire des esclaves qu’il a racontée et dessinée. J’ai moins aimé qu’il raconte dans le même livre son expédition, ça me perdait.”
“On a développé des connaissances approfondies sur la colonisation et le commerce triangulaire. On a découvert un nouveau bout d’histoire de l’esclavage. J’ai aimé La Rochelle et le musée, les traces du passé encore présentes de nos jours. J’ai aimé aussi la rencontre avec Savoia, il nous a expliqué son travail, ses connaissances et son voyage sur l’île de Tromelin.”
“On a pu retenir l’histoire de ce naufrage ainsi que la vie des survivants sur l’île. Ce qui m’a le plus plu, c’est la rencontre avec Sylvain Savoia et ce qui m’a le moins plu, c’était le musée à La Rochelle car je trouve que c’était un peu long.”
Citations choisies
Les esclaves oubliés de Tromelin. Sylvain Savoia
Citations choisies par…
« L’homme est comme un arbre, il y a le temps de la jeunesse et celui où il vieillit »… Charlotte
« Un mort n’est pas mort tant qu’un vivant pense à lui » … Joslin
Planche complétée par Jules avant lecture de la BD
« La vie est misérable ici, mais c’est quand même la vie » … Emmy
« L’homme mauvais est comme une pierre que l’on jette sur la pente d’un précipice, il ne s’arrête qu’au fond de l’abîme » … Clark
« Ma fusée s’est posée sur Mars » … Clément
« Le bateau est béni dans l’allégresse et on le nomme La Providence » … Ethan
Planche complété par Joslin avant lecture de la BD,
Quand Tsimiavo dit à son enfant « Toi tu vas vivre » : je trouve qu’il y a beaucoup d’espoir dans cette phrase… Justine
« Et l’horrible extrémité qui les attend pousse les plus braves à agir »… Alexandre
Atelier-rencontre avec Sylvain Savoia
Les 17 et 18 mai 2022, l’auteur-illustrateur Sylvain Savoia est venu à la rencontre des élèves de 2nde AGOrA et 2nde 8, afin d’évoquer son travail et livrer le témoignage de son séjour sur l’île Tromelin. Il a ensuite proposé un atelier de pratique BD au cours duquel les élèves ont réalisé un fanzine.
Quelques exemplaires à découvrir :
Fanzine d’Elisa
Fanzine de Léa
Fanzine de Bryan
Fanzine de Romain
Fanzine de Lou
Dessine-moi un personnage de manga
Jeudi 25 mars 2021, au CDI, des lycéens ont participé à un atelier de dessin manga, animé par la mangaka Maëline, assistée de Raoul, également mangaka. Thématique de l’atelier : la création d’un personnage de manga.
Tout commence par une question de Maëline : « qu’est-ce qu’un manga ? ». Vient ensuite l’énoncé du processus de création d’un manga : d’abord, choisir ses acteurs ; ensuite, se demander dans quelle histoire on souhaite faire évoluer ses personnages ; puis, définir les valeurs des personnages (physiques, psychologiques) pour que le manga lui-même porte une valeur ; enfin, s’assurer que son personnage ait un vécu (passé, présent, futur) et un but.
La création du personnage peut commencer. Mais l’invention dessinée doit d’abord passer par l’écriture . Il faut (d)écrire son personnage : d’où vient-il ? Quelle est sa qualité, son défaut ? Quel est son but ? Etc. Quand son portrait a été mis en mots, alors vient le temps du dessin.
A découvrir ici, les réalisations parfois pas tout à fait terminées, mais toujours inventives, des lycéens participants ! Un moment d’échange créatif très agréable au temps du Covid.
♥ Un grand merci à Maëline et à Raoul ♥
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du partenariat ‘Écrivains en partage’ tissé avec la Bibliothèque municipale et la librairie Le Texte Libre. Le partage est généreux et s’est également ouvert à une philosophe en 2019 et, pour cette fois, à une mangaka.
Hommage à Nadia Nakhlé
Cette lettre et ces oiseaux en origami qui s’échappent de la boîte ont été réalisés par les élèves de 1ère MCV, en hommage à Nadia Nakhlé, autrice du roman graphique Les oiseaux ne se retournent pas, Prix BD des lycées 2021 d’Angoulême.
La situation sanitaire due au Covid-19 n’a pas permis une rencontre avec l’autrice pendant le festival de la BD d’Angoulême, mais un échange a eu lieu en visio.
♥ Merci à Nadia Nakhlé pour la dédicace adressée aux lycéens ♥
Retour sur les étapes du prix, de novembre 2020 à février 2021
Quelques impressions de lecture et quelques phrases préférées, extraites de la BD, recueillies auprès des lycéens juste après leur lecture, au CDI, en compagnie de leur professeur, M. Belmonte, et des professeures documentalistes, en novembre 2020 :
Instantanés
“C’est bien écrit et les images sont belles” – Manon
“J’ai bien aimé, car on se rend compte que la vie n’est pas toujours facile” – Léo
“J’ai bien aimé les dessins, la réalisation, l’écriture, etc. Mais je n’ai pas aimé le côté trop triste au début” – Adrian
“J’ai beaucoup aimé car les images sont très expressives” – Romane
“J’ai bien aimé cette BD car on a envie de savoir la suite à chaque fin de chapitre” – Audrey
“J’ai beaucoup aimé les dessins et les citations, par-ci par-là, dans le livre” – Kloë
“J’ai bien aimé la relation de confiance entre Bacem et Amel. J’ai moins aimé le fait que l’on ne sache pas ce que sont devenus les autres personnages ; ils disparaissent subitement” – Tony