Une installation difficile en France en 1956

Papy est né le 28 juillet 1949 au Maroc. En 1956, il a 7 ans et s’apprête à quitter son pays. Il est parti du Maroc pour la France à cause de certains événements politiques (pieds-noirs). Ces événements lui ont donné un sentiment d’insécurité.

Avec ses parents, il a pris la voiture puis le ferry. Ils sont arrivé à Dax en hiver 1956, il faisait très froid et il était compliqué de s’habituer aux températures très différentes de celles du Maroc.

Son père a trouvé un employeur qui leur a très vite trouvé un logement pour s’abriter. Le logement était trop petit pour y vivre correctement tous ensemble. Ils sont partis habiter dans une maison à la campagne. Plusieurs mois après, son père (mon arrière grand-père) est tombé malade, mon grand-père était très mal et avait la nostalgie du pays.

Ils déménagèrent à Pau un peu plus tard et Papy eut deux sœurs. Pour lui, il était dur de changer plein de fois d’école. Il se sentait intrus en France.

Maintenant, il est heureux, et a une femme, un fils, une fille et trois petits enfants.

Article rédigé par L, 4e 3

 

N née en Syrie

ErikaWittlieb / Pixabay

Je suis N, j’ai 14 ans et je suis syrienne.

J’ai vécu en Syrie jusqu’à l’âge de 7 ans, si je ne me trompe pas. En 2013 il n’y avait ni électricité, ni eau, ni nourriture et personne ne pouvait travailler à cause de la guerre.

Un jour, je me souviens qu’une bombe est tombée sur l’appartement du voisin. Il y avait tellement de morts, c’était horrible. A la fin de 2013, ma famille a décidé de quitter la Syrie et a décidé d’aller en Turquie.

Nous avons pris des voitures et nous sommes allés jusqu’à la frontière. Nous avons attendu le soir pour traverser la frontière parce que l’armée syrienne ne nous laissait pas traverser. Le soir, on a avancé. Mon père et mon frère ont réussi à traverser. Mais, moi, ma mère et mon autre frère sommes restés du côté syrien parce qu’il y avait des soldats. Après des heures passées à attendre, on a réussi à traverser. Ensuite, on a pris une voiture pour aller à la gare. On a pris le bus pour Istanbul : 4 jours dans le bus avec la fatigue et la peur.

Nous sommes arrivés à Istanbul le 31 décembre 2013. Nous sommes restés deux ans à Istanbul, je suis allée à l’école syrienne.

Mes parents ont décidé d’aller en Europe car ils ne travaillaient plus en Turquie. Ma mère, mes frères et moi-même sommes partis à Izmir. Ma mère a pris contact avec des passeurs et on a attendu trois jours. On a acheté des gilets de sauvetage, on est restés chez le passeur avec d’autres personnes.

Le soir, les passeurs nous ont emmenés sur la plage où on a attendu la nuit complète. Le matin, on a pris le bateau, avec plein de personnes, avec des personnes âgées, handicapées, des enfants…. Le passeur nous a laissé seuls avec le bateau. On a traversé la Méditerranée jusqu’en Grèce. La Croix Rouge et l’UNICEF nous ont aidés : ils ont donné des habits secs et à manger puis ils nous ont emmenés jusqu’à un camp de réfugiés.

On a attendu d’avoir des papiers pour aller dans un pays européen, ce qui a pris un an. On devait aller en Allemagne, on est arrivés finalement, en France, en avion.

La carte de mon trajet

article rédigé par N et A, classe de 4e 3

 

L’histoire de Mohamed, mon grand-père

Mohamed Lakdar Toumi, mon grand-père,  est né le 12 avril 1914 à Tiaret, dans le département d’Oran, en Algérie. Il a quitté l’Algérie après avoir adhéré aux Jeunesses communistes. Il débarque dans l’hexagone en 1936 alors que le Front Populaire est au gouvernement.

En 1939, la France entre en guerre contre l’Allemagne. Au moment de la défaite en juin 1940, la France est occupée et mon grand-père s’engage dans la Résistance.

Il participe à plusieurs sabotages notamment à celui de l’usine Bosch à Saint-Ouen où il travaille. Ensuite, il passe totalement dans la clandestinité et intègre les Francs Tireurs Partisans Français de Paris. Il était activement recherché par la Gestapo.

Il a été arrêté à Joinville le 30 janvier 1943, enfermé à la prison de Fresnes. Il est torturé et déporté au camp de concentration alsacien du Struthof puis il est envoyé à Dachau où il parvient à survivre jusqu’à la libération du camp par les Américains.

A sa sortie, il rejoint les Forces Françaises de l’Intérieur avec le grade de sergent.

La guerre terminée, il s’est engagé dans un autre combat : celui de l’indépendance de l’Algérie. il a été emprisonné en 1954 et il sera libéré après de longues années passées en prison.

Ma famille est très fière de ce grand résistant et militant

Article rédigé par Sami

 

Pour aller plus loin

Le témoignage de mon grand-père a fait l’objet d’une captation pour le projet documentaire Frères d’armes