Sans Toit ni loi est un film d’auteur français réalisé par Agnès Varda et sorti en 1985. Il est filmé sous forme de faux reportages et traite de la liberté, à travers le parcours d’une femme ayant choisi de vivre sans attaches dans la rue.
Il a été réalisé dans un contexte de crise économique, causant des licenciements de masse de la part des entreprises et donc une augmentation significative du nombre de chômeurs et de gens se retrouvant du jour au lendemain dans la rue.
Le film commence par la découverte du cadavre de cette jeune femme morte de froid dans un fossé, et grâce aux témoignages de ceux qui l’ont connue, la narratrice retrace son histoire.
Tout d’abord, nous la voyons sortir de la mer, comme venant de nulle part, puis nous suivons ses errances et ses rencontres (avec d’autres routards, un berger, une platanologue, une domestique, un tailleur de vignes…) et pour finir, nous assistons à sa déchéance et sa mort.
Globalement, je n’ai pas aimé ce film : bien que traitant d’un sujet intéressant, j’ai trouvé certaines scènes trop répétitives (les zooms sur ses bottes pendant sa marche…), la technique de la réalisatrice (plans, zooms…) pas très esthétique (même si l’esthétisme ce n’était pas forcement le but premier), certains acteurs peu convaincants (car c’était un choix de la réalisatrice de faire jouer des amateurs), le personnage principal parfois caricatural jusqu’à en être agaçant et je n’ai finalement pas compris le message qu’Agnès Varda cherchait à faire passer à travers ce film.
Par contre, j’ai aimé l’utilisation de symboles comme les chaussures se détériorant au fil du temps ou encore les couleurs (le rouge des bottes et de l’écharpe, couleur de la rébellion, tranchant avec le gris des vêtements et du paysage) et la manière dont sont dénoncées certaines injustices (comme le racisme avec le “témoignage” de l’ouvrier viticole tunisien).
On peut comparer Mona à Fantine dans Les Misérables de Victor Hugo, un personnage sombrant dans la misère petit à petit à cause de la société et finissant par perdre son toit puis par mourir, mais, contrairement à Mona, Fantine n’a pas choisi sa misère et fait tout cela pour sa fille alors que Mona n’a pas d’attaches.