Critique du film « Sans toit ni loi » d’Agnès Varda

Le film Sans toit ni loi d’Agnès Varda est un film dramatique français réalisé en 1985 avec pour actrice principale Sandrine Bonnaire, jouant la vagabonde. Ce film a reçu le Lion d’or à la Mostra de Venise en 1985 et Sandrine Bonnaire, le César de la meilleure actrice l’année suivante pour son rôle de la vagabonde Mona.

Le film nous raconte l’histoire d’une jeune fille vagabonde, nommée Mona, retrouvée morte dans un fossé. L’histoire est extraite d’un fait divers. Le sujet du film va porter sur les deux derniers mois de son errance précédent sa mort.

Le début du film commence un matin d’hiver en pleine campagne, la musique entendue est angoissante et tragique avec des instruments à corde comme des violons. Elle laisse appréhender à l’avance le genre du film. Ensuite, la musique devient de plus en plus sereine et calme, lorsque, tout à coup le spectateur découvre le cadavre d’une jeune fille dans un fossé. Cela crée une opposition surprenante entre l’image et la musique ; cela est intéressant. Enfin, le paysage représenté est la campagne. Plusieurs éléments sont symboliques, par exemple : le cyprès qui est l’arbre emblématique des cimetières et qui évoque l’immortalité et la résurrection. C’est ingénieux car il laisse penser que la mort va être évoquée avant la découverte du cadavre gelé.

Le film est présenté sous forme de documentaire avec des témoignages retraçant la vie de cette vagabonde. Les individus qui ont croisé Mona racontent leurs impressions mais cela est décevant.  On voit tout de suite la différence de niveau entre les acteurs expérimentés et les amateurs qui semblent réciter leur texte. Leur attitude est un peu théâtrale. Cela parait très artificiel par moments. Mais il y a de bons acteurs, comme Yolande Moreau qui rendent le film vivant. Les plans de caméras sont élaborés, avec la caméra qui suit Mona sauf pendant les témoignages.

Enfin, le personnage qui joue Mona, la jeune fille vagabonde a très bien interprété son rôle ! Elle est vraiment bien ancrée dans la peau du personnage à la fois farouche, rebelle, révoltée,… qui veut vivre sa liberté. Ce qui déplait chez le personnage de Mona, c’est d’avoir tout abandonné : son travail, son ancienne vie et même jusqu’à changer son prénom. Elle devient une vagabonde par pur choix pour se sentir plus libre mais finalement elle en meurt dans la souffrance et la solitude. Mais elle aura connu une certaine liberté. Sa mort est particulièrement choquante quand elle tombe dans le fossé pour ne plus se relever; cela est bouleversant: Mona vit intensément la violence de la mort. Mona a toujours assumé le fait d’être une vagabonde et la difficulté de vivre en dehors de la société. Elle mérite du respect pour cela. Nous restons révoltés par les individus qui ont rencontré Mona; ils ne font que la critiquer et n’essaient pas de l’aider et surtout de la comprendre. Ils vont même jusqu’à abuser d’elle (ex : viol dans la forêt). Pour finir, il aurait été plus judicieux d’avoir plus de détails sur la vie de Mona avant qu’elle devienne une vagabonde pour savoir pourquoi elle est devenue ce qu’elle si marginale.

Pour conclure, c’est un très beau film qui ouvre les yeux. Il questionne chaque spectateur et le fait réagir sur Mona.C’est sans doute pourquoi, lorsque le film est sorti début décembre 1985, il a surpris et été reçu favorablement.