Sans toit ni loi est un film dramatique français sorti en 1985, réalisé par Agnès Varda, cinéaste et photographe française. C’est par expérience que la réalisatrice décide de nous raconter son histoire dans Sans toit ni loi comme pour témoigner de son erreur qui eut été de laisser seule une vagabonde sur le bas-côté de la route après l’avoir prise en stop.
C’est donc par la cinécriture que la réalisatrice nous fait découvrir l’histoire de Simone Bergeron dite Mona, une jeune femme sans abri, incarnée par l’actrice Sandrine Bonnaire.
Dans le film Sans toit ni loi, nous découvrons, tout d’abord, comment le personnage de Mona va être identifié grâce notamment à la voix off de la narratrice (Agnès Varda), à ses dernières rencontres et aux quelques témoignages des habitants du village dans lequel elle est retrouvée morte, puisqu’en effet nous apprenons dès le début du film que le cadavre qui nous est montré n’est autre que celui de Mona.
Cette première scène nous est présentée, d’abord, par un zoom assez lent revenant en arrière, mêlé d’une musique plutôt sinistre afin d’insister sur la mélancolie, le tout recoupe une image de cyprées (associée à la mort et au cimetière), il s’agit ici d’un décor voulu pour nous faire penser à un tableau. Suite au zoom arrière, nous repérons Mona représentée telle que « cette morte ne laissait pas de traces » d’après la narratrice, qui signifie que le cadavre est absorbé par la nature, on pourrait confondre le personnage à la terre. Egalement, la narratrice utilise le pronom « je » qui sous-entend de l’empathie envers Mona, elle nous « raconte » l’histoire de la jeune femme tel un reportage avec les témoins interviewés au long du film alors qu’il s’agit d’une simple reconstitution des faits. Nous pouvons ajouter une citation d’Agnès Varda : « il me semble qu’elle venait de la mer » qui reprend le tableau de Botticelli, en 1485, « La naissance de Vénus » et la compare à une sirène. C’est ainsi qu’Agnès Varda fabrique la légende de Mona. Ensuite, la réalisatrice fait un traveling à gauche, en bref, un retour vers le passé. C’est alors que nous assistons au passé de Mona qui nous révèle une vie en solitude qu’elle a passé malgré des apparences trompeuses comme le fait que celle-ci ait été hébergée chez un berger ou encore accueillie quelques temps dans la voiture de Mme Landier. En d’autres termes, Agnès Varda nous fait comprendre à quel point la vie de routard est compliquée même l’ayant choisie (Mona était auparavant secrétaire).
Dans le film, Mona va à sa perte, elle se noie dans la misère un peu plus chaque jour comme le prouve ses bottes qui s’usent au fil du temps qu’elle passe à marcher. On assiste à la déchéance de la jeune femme une fois de plus après son agression dans les bois. Aussi après la « fête des paillasses» à laquelle elle est enrôlée de force. Désormais, sa démarche devient de plus en plus hésitante, elle laisse traîner ses pieds, cet évènement l’a fragilisée.
Ce film relève du tragique puisque pour Mona le paysage n’est jamais dégagé : pour elle il n’y a pas d’avenir, il y a sur son chemin obstacles et barrières qui l’empêchent de poursuivre son destin. Le message qui en ressortirait serait de nous faire comprendre que Simone Bergeron est une bête traquée, toujours prisonnière et en danger de mourir (une petite pointe ironique selon la réalisatrice). On comprend par ailleurs que la maladie des platanes est une métaphore et représente la maladie de la société.
Dans ce film, le fait d’être aussi perdu que Mona et de ne pas toujours comprendre ce qu’il se passe, m’a déplu. Je m’explique: dans le film il m’était impossible de me repérer, de suivre une suite logique car Mona n’avait aucun but si ce n’était que de rester en vie selon mon ressenti. Pour moi c’est un film que je qualifierai de monotone puisque nous partageons un moment de la vie de Mona sans réellement la connaître. Pourquoi aurait-elle choisi ce mode de vie ? Mona est marginale, elle veut juste être libre et sans contraintes imposées par la vie en société. On comprend alors que la jeune femme est errante.
Cependant, ce que j’ai le plus apprécié est que l’on comprend à travers ce film combien Agnès Varda s’est engagée à travers le personnage de Simone Bergeron (Mona) pour faire entendre raison à une société qui définie les vagabonds tels des Hommes dangereux et malintentionnés et que celle-ci va rejeter voire exclure par peur. Il ne s’agirait, malheureusement, que de stéréotypes puisque comme nous le montre la scène avec Assoun, Mona ne demande aucune aide et pourtant elle va accepter celle du jeune homme ni plus ni moins sans signe de violence ni de mal intention. Au contraire, cette jeune femme à besoin d’aide.
En outre, la cinéaste veut que l’on ait pitié de cette sans abri qui reste une personne et non un animal sauvage et faire prendre conscience à la société par la métaphore du cinéma comment celle-ci traite les gens comme Mona. On constate, alors, comment d’une simple enquête administrative de la police, nous nous retrouvons face au pathétique du cinéma social qui incite à l’affection pour les pauvres et, par conséquent, faire attention aux autres.
Je conseillerais, donc, ce film à un public adulte car il faut pouvoir analyser et porter une réflexion pour en tirer une morale sur le comportement de la société au sein de laquelle nous évoluons.