mise à jour le 1er mai 2022
L’objectif premier est l’oral
« Concernant les élèves allophones, l’enjeu majeur est celui de l’apprentissage de la langue française comme langue de communication et comme langue de scolarisation, ce qui rejoint les objectifs du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Ces élèves ne sont pas, a priori, des élèves en difficulté d’apprentissage. En revanche, l’absence d’accompagnement dans l’apprentissage du français peut générer des difficultés dans leurs apprentissages scolaires. » EDUSCOL, Repères pour l’inclusion des élèves allophones nouvellement arrivés, mai 2016, p19.
Les premiers jours de classe
- Présenter l’élève à la classe et lui faire visiter l’école (si cela n’a pas été fait avant).
- Les élèves et l’enseignant ainsi que le personnel de l’école (dont Alae, cantine..) se présentent ou sont présentés à l’élève.
- Doubler l’énonciation par le geste et la manipulation, reformuler simplement le propos, adapter le vocabulaire.
- Instaurer des rituels à l’oral : se présenter (à l’aide de flashcards et de questions/réponses formatées), la date, le menu… selon les programmes de C2 et de C3.
- Lui donner un emploi du temps, un trombinoscope des enseignants, … associer écrits et photographies.
- Le faire participer aux rituels, lui donner quelques responsabilités simples : distributeur, ramasseur, …
- Doter l’élève du matériel scolaire. Garder les mêmes cahiers que les autres élèves.
Attention, certains enfants peuvent manifester leur incompréhension par une posture d’élève décalée (mutisme, inhibition, …). Ne pas hésiter à expliciter ce qui est attendu à l’enfant, même si cela paraît relever du bon sens.
Et pour tous les autres jours
- Prendre en compte le fait que l’élève qui démarre l’apprentissage du français ne peut rester attentif pendant 6h car l’apprentissage d’une nouvelle langue génère une fatigue cognitive certaine.
- Le maintenir autant que possible dans son niveau d’âge en utilisant la méthode des 3 temps (extrait de « Accueillir un élève allophone à l’école élémentaire, Jean–Marie FRISA, Canopé–Besançon, coll, » Cap sur le français de scolarisation », 2014)
- Temps 1 : en collectif, avec la classe, recourir au travail de groupe et au tutorat (pour faire visiter, aider, montrer, accompagner, faire répéter, questionner…, prévoir une place libre réservée aux «parrains » de la classe)
- Temps 2 : en individuel, temps « didactisé », spécifique pour lui (en autonomie ou avec l’enseignant) pour des apprentissages décrochés (applications sur tablette, flashcards, travail des questions /réponses de base)
- Temps 3 : activité plus reposante (cognitivement moins coûteuse), accepter qu’il observe, qu’il se repose, car il est très fatigant d’entendre parler en permanence dans une langue étrangère. Lui laisser du temps.
- Pour des objectifs spécifiques (en phonologie, décodage, repérage dans le temps, …), on peut organiser en concertation avec l’équipe des séances courtes en groupes de besoins.
- Pour les évaluations bilans : s’attacher aux progrès dans les savoirs, et surtout aux progrès en langue française et en socialisation.
Des ressources en sciences en français et ukrainien
La fondation La main à la pâte met à disposition des enseignants des outils pédagogiques, comprenant des activités scientifiques traduites en ukrainien pour les niveaux primaire et collège.
- Les outils, ainsi qu’une lettre aux enseignants accueillant dans leurs classes des enfants réfugiés d’Ukraine (référençant aussi des liens avec des sites mis en place en Ukraine pour l’aide scolaire aux enfants déplacés ou réfugiés à l’étranger) se trouvent à l’adresse suivante : https://fondation-lamap.org/ressources-en-francais-et-en-ukrainien
- Une adresse est proposée aux enseignants et cadres de l’éducation en France pour faire part de leurs observations et besoins : educ-sciences.ukraine@academie-sciences.fr