Voilà quelques éléments de réflexion et un corrigé de la question de corpus du bac blanc qui portait sur la notion de liberté . Vous pouvez consulter l’original de ce corrigé sur le site des annales ; Ce sujet a été donné au Bac 2012 à Pondichery. Je l’ai remanié pour vous en proposer une version à la fois plus synthétique mais également qui comporte une réflexion sur la liberté opposée à l’esclavage pour la Fable et le roman de Zola. Bonne lecture …
Identifier ce « qui permet d’être libre » équivaut à trouver le(s) moyen(s) qui font accéder à la liberté.Repérez d’abord les manifestations de la liberté dans chaque texte : liberté de mouvement pour le loup qui n’est ni attaché ni obligé de servir un maître ; liberté de mouvement pour Rousseau qui a décidé de ne pas respecter la notion de propriété et s e sent partout chez lui : la liberté est surtout un état d’esprit et ne dépend pas du niveau de richesse « il lui suffitd’être libre et maître de lui » . Pour Hugo la liberté d’opinion a un prix : l’exil mais il refuse d’être un valetet veut rester debout . Quant à Zola, il mentionne la possibilité pour les mineurs de se libérer de l’esclavage des patrons « grâce à l’instruction »
La mise en forme de la rédaction ..
Une des questions fondamentales que se pose l’homme est son droit à la liberté. Les écrivains s’en font l’écho en recourant aux genres les plus variés : l’apologue pour La Fontaine avec le loup et le chien , l’essai pour Rousseau, la poésie engagée pour Hugo ,le roman social (Germinal)pour Zola. Les quatre textes font comprendre, explicitement ou implicitement, ce qui permet à l’homme d’être libre.
Pour La Fontaine, Rousseau et Hugo, la liberté ne s’acquiert qu’au prix de sacrifices. Le Loup renonce au confort et peut être même à la nourriture (« os de poulets, os de pigeons »), et le mépris des richesses lui fait dire : « de tous vos repas/Je ne veux en aucune sorte,/Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor ». Rousseau revendique sa « pauvreté » à laquelle il oppose une « richesse » qui empêche de « connaître le prix de la vie » ; il lui suffit de ne « pas manque[r] dunécessaire ». Hugo se résigne à un autre type de renoncement : avec des accents élégiaques, il se soumet à « l’âpre exil » loin de sa « terre douce et triste » ; pour être libre il faut savoir faire le sacrifice et renoncer à certaines choses .
La liberté n’est pas seulement renoncement ; elle peut aussi représenter un trait de caractère . Ainsi le Loup veut sauvegarder à tout prix sa fantaisie : il tient à courir où il veut (« Vous ne courez doncpas/Où vous voulez ? »)et il n’entend flatter aucun maître ni travailler aux ordres de quelqu’un . Pour Rousseau, le plaisir et le bonheur sont les valeurs primordiales, comme en témoignent les nombreux mots du champ lexical du bon vouloir (« autant que je veux », « le choix », « on enveut »)et du plaisir (« plaisent », « plaisir » quatre fois, « on jouit »…). Quant à Hugo, c’est « la fidélité à « la République » qui lui donne la force de ne pas se soumettre. Il tient à combattre au nom de ses valeurs et prétend rester « debout » même s’il est en danger.
Obtenir la liberté nécessite aussi une prise de consciencequi permet de réalise rl’existence des rapports de force qui gouvernent la société . Ainsi, c’est à la suite de son dialogue avec le Chien que le Loup, qui a compris ce qu’était un courtisan « flatter ceux du logis, à son maître complaire » prend la décision de fuir . C’est en voyant les « trahisons et les têtes courbées » que Hugo, « indigné », seul contre tous, décide de manifester son libre–arbitre. C’est en s’opposant aux « gensà coffres-forts » que Rousseau prend conscience de sa vraie « liberté »et choisit consciemment de suivre son caprice. Étienne, par son discours, incite les mineurs à la « réflexion » pour acquérir « l’ambition de prendre la place du voisin »et ne plus demeurer « esclave du patron qui le payait » La liberté peut également être l’objet d’un effort collectif :Hugo en appelle à ses « nobles compagnons » qui lui ont donné la force de s’exiler, de revendiquer sa liberté individuelle (« s’iln’en reste qu’un »). Les mineurs, sont « une armée » dans Germanal et c’est leur union , notamment dans les grèves collectives ,qui leur donnera la force de se révolter et d’acquérir ainsi de meilleures conditions de travail .
Dans chacun des textes, les auteurs revendiquent leur choix d’une liberté qui peut prendre laforme d’un renoncement à la servilité : elle est combat mais aussi faculté de profiter des plaisir de la vie sans se conformer à l’opinion publique ou à la tradition qui tend reproduire les mêmes modèles : le prolétaire a remplacé le courtisan et le républicain est chassé par la tyrannie mais la véritable liberté est aussi un droit que peut s’accorder chacun,égoïstement de vivre selon son plaisir.