26. mars 2025 · Commentaires fermés sur La peau de chagrin: la découverte des pouvoirs du talisman · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , ,

 Un exemple d’introduction ... Surtout connu pour son grand  projet de Comédie Humaine  , vaste chantier littéraire de 90 volumes  sur lequel il a travaillé durant plus de 20 ans, et qui  analyse plusieurs aspects de la société,  Honoré de Balzac  est souvent considéré comme l’un des premiers auteurs réalistes en raison de son ambition de peindre la société toute entière . Pourtant  lorsqu’il publie son second roman  intitulé La peau de chagrin, c’ est encore  un jeune  provincial, récemment monté à Paris ,  à peine connu , âgé de 30 ans,  et  qui ressemble, par de nombreux  traits à son héros Raphaël de Valentin  .  Ce dernier , désespéré par ses revers de fortune, souhaite mettre fin à ses jours mais en attendant l’aube , il  pénètre, par hasard ,  dans un magasin d’Antiquité et découvre un vieux parchemin  et un mystérieux marchand lui  vante les pouvoirs magiques de ce talisman.

La découverte des pouvoirs fantastiques de cet objet se situe dans  la première parie du roman. Comment se déroule la rencontre entre le vieil Antiquaire   et Raphaël ? Le premier mouvement résume les croyances du marchand et présente les pouvoirs surnaturels de la peau. ( l 1 à 9 )  Le second mouvement révèle la réaction quelque peu provocatrice du héros qui semble ignorer les recommandations du vieil homme ( l 10 à 22 ) La dernière partie des désirs de Raphaël nous monter qu’il a oublié toute mesure et qu’il se comporte dangereusement en ne mettant aucune limite à ses désirs les plus fous . ( l 22 à 28 ) Plus »

22. mars 2025 · Commentaires fermés sur Printemps des poètes édition 2025 : Volcanique · Catégories: Divers

Ce vendredi 21 mars, premier jour du printemps, nous avons eu la joie de recevoir au lycée , une poète volcanique : Patricia Cottron-Daubigné, une autrice originaire de Surgères . La classe de 1 G 1 avait préparé  activement sa venue; La semaine qui a précédé cette rencontre, ils ont parcouru  l’ensemble de son œuvre , sous la forme d’une visite d’exposition qui regroupait des extraits de chaque recueil, choisis par leur professeur  .  

De son premier recueil Portraits pour ma mémoire,  publié en 1996 à sa parution la plus récente : Parure pour un sein absent qui a vu le jour en 2022, la poète explore des thèmes intimes qui ont une résonance universelle : la mort du père et le processus de deuil dans  Journal du houx vert et de la bruyère , l’amour, le regard sur l’étranger comme dans Paysages pour roms , fleurs sauvages et chemins d’horizon. Écrits en vers libres, ces poèmes sont de petites pépites qui éclairent le quotidien ;

Les premiers poètes qui lui ont donné envie d’écrire sont Aragon et Char et elle goûte particulièrement la poésie de James Sacré et de Gérard Cartier .   Pour Patricia, “ écrire est une nécessité “: elle écrit pour redonner de la dignité aux personnes et notamment changer le regard des hommes sur le corps des femmes. Dans ceux du lointain, rédigé en 2017,  elle rend hommage au courage des migrants et à leurs parcours de vie.

Les élèves de la classe ont pu lire leur poème préféré et ont fait part de leurs impressions: ils ont ensuite justifié leur choix et ont pu échanger avec l’autrice ; ils lui  ont demandé quelles étaient ses sources d’inspiration , si elle terminait toujours ses poèmes  en cours avant d’en commencer d’autres  et si elle connaissait déjà le sujet de son prochain . La poète a ensuite proposé un atelier d’écriture à partir des Djinns de Victor Hugo  : l’activité poétique consistait à écrire sur la  thématique  du volcan, qui pouvait être associée au désir et à l’adolescence.   Un très beau moment de partage au cours duquel nous avons pu sentir à quel point nous avions besoin de la poésie pour ensoleiller nos vies.

 

08. février 2025 · Commentaires fermés sur Les aveux d’une passion tragique : le face à face Phèdre -Hippolyte II, 5 · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , ,

( Voir l’introduction proposée sur le digipad Badine ) 

La tragédie racinienne libère la parole amoureuse qui marque souvent une  forme de transgression :  La longue  tirade de Phèdre commence par une déclaration d’amour à Thésée qui , par glissements successifs, finit par révéler , sa passion pour le “charmant” Hippolyte. Le jeune homme , honteux , pense tout d’abord qu’il s’est mépris et qu’il a accusé , à tort sa belle-mère d’être amoureuse de lui .  Alors qu’il souhaite se retirer , Phèdre entreprend  de le détromper et avoue, cette fois sans détour, son amour . Elle ne joue pas avec les mots et dévoile les plus sombres secrets de son coeur .

 Texte : De ” Ah cruel, tu m’as trop entendue..à délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite.” Comment Phèdre exprime-t-elle ici, à la fois , les souffrances de sa passion  et son caractère monstrueux ?  Comment sa parole se libère-t-elle et met-elle son coeur à nu ?
Le premier  mouvement présente , une fois de plus , Phèdre comme la  victime d’une fatalité incontrôlable, le jouet de Dieux cruels.

L’émotion est ici poussée à son paroxysme, comme le montrent les points d’exclamation et l’interjection « Ah », ainsi que le terme d’adresse « Cruel » qui paraît ici  désigner ici le jeune homme  .  On entend davantage la cruauté d’un amour non réciproque et la cruauté de la souffrance qu’il inflige, malgré lui , à sa belle-mère, par sa simple vue.  La ponctuation expressive marque ici  la violence verbale et annonce la violence  physique.- La présence de verbes injonctifs semble  traduire l’ emportement de l’héroïne contre la fatalité de cette passion. .  Phèdre a désormais le pouvoir, celui de la parole libératrice : « Connais », « ne pense pas » : le temps n’est plus à la réflexion. Et la parole de Phèdre s’apparente à une révélation qui montre ce qu’on ne devait pas voir, qui met à jour ce qui était dans l’ombre . –  D’ailleurs le terme ” fureur” qui peut être considéré comme  manifestation de l’Hybris, cet orgueil humain  démesuré, propre à la tragédie, est également une manière de rendre visible ce qu’on ne voyait pas  : Phèdre est à présent hors de contrôle. La fureur désigne donc l’emportement du personnage : elle semble poussée par une force incontrôlable, propre à la passion . Le contraste est particulièrement frappant avec son aveu , qui tient en 2 mots : « J’aime ». et qui, pour le coup, est d’une grande sobriété alors que le mouvement précédent annonçait une montée en puissance . Cette sorte de chute , d’adoucissement , montre que  c’est bien là l’essentiel de ce qu’elle voulait dire . Et pourtant, ce « J’aime »  ressemble à une bombe à retardement. La  précision en fin de vers « je t’aime » paraît touchante et fait résonner aux deux extrémités de l’alexandrin l’amour de Phèdre . Pourtant , très vite il apparaît que cet amour doit être combattu car il a un  caractère infamant (dégradant )  : « fol amour », « trouble ma raison », « lâche complaisance », « poison », « feu fatal ». On retrouve ici le champ lexical de l’aliénation provoquée par la passion qui, pour les anciens, est assimilée à une malédiction divine .
Phèdre se présente  ici comme une victime de la malédiction de Vénus, lancée contre toute sa lignée. Le terme « dieux » revient par trois fois, renforcé par la métaphore « vengeances célestes » et la métonymie «contre tout mon sang ». – Pour insister sur le caractère odieux de la machination dont elle est victime, elle se qualifie de « faible mortelle », sorte d’antithèse qui vient en contrepoint de « dieux » et qui démontre son impuissance ; Le registre pathétique est déployé pour faciliter la compassion du spectateur,  qui , avec la terreur , est  le ressort essentiel du spectacle tragique comme le démontre Aristote . Le spectateur, pour pouvoir s’émouvoir du sort de Phèdre doit   considérer l’héroïne tragique comme une victime d’une fatalité qui la dépasse.  Le personnage explique donc l’origine de cette passion incontrôlable , pour mieux tenter de se justifier aux yeux du spectateur et présente  cet amour qui lui fait horreur comme le montre l’acmé de ce premier mouvement : « Je m’abhorre encore plus que tu ne me détestes » :  formule frappante où on note , à la  fois une gradation descendante et  des effets d’ hyperbole. le verbe abhorrer signifiant un rejet très fort d’elle-même : elle se juge elle même coupable et se dégoûte.
–  On retrouve également dans cette tirade l’idée que Phèdre a tenté de se prémunir contre cette passion  mais que ces précautions ont été inutiles “ inutiles soins  ”  ce qui renforce l’ironie tragique : elle est justement confrontée avec cette arrivée à Trézène à ce qu’elle voulait “fuir ” : la tragédie devient  un piège qui se referme sur un personnage et plus il cherche à éloigner le péril, plus le filet se resserre autour de lui  . On voit donc ici qu’elle mène une lutte inutile contre elle-même. –  Alors que le présent dominait le premier mouvement, c’est le  passé qui est dès lors employé (passé composé + imparfait). : Phèdre se remémore la façon dont elle a cherché à lutter et fuir cet amour qui s’imposait à elle.- Elle cherche ainsi à prouver qu’elle n’est pas à l’origine de ses sentiments monstrueux, qu’elle n’a pas subi passivement le feu de la passion qui s’est mis à la consumer : elle a tenté d’agir en chassant le jeune homme ; Le champ lexical de la haine montre qu’elle l’a persécuté : «fuir », «chassé », «odieuse », «inhumaine », «j’ai recherché ta haine », « tes malheurs ». Cette idée est corroborée par le verbe « résister »  mais la femme de Thésée a échoué avec cette stratégie ” Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins ”  Le dramaturge a  combiné  ici trois procédés d’écriture pour obtenir un effet maximal ; l’effet de chiasme avec ce croisement Je  et Tu , l’ antithèse avec l’opposition haïr et aimer et enfin , la litote car ” je ne t’aimais pas moins ” signifie qu’elle ne parvient pas à chasser cet amour  ;  ce vers illustre  ainsi les limites de cette lutte interne. Racine montre ensuite , de manière assez traditionnelle, les manifestations physiques de cette passion destructrice : ” J’ai langui, j’ai séché, dans les feux , dans les larmes ”  Un nouveau chiasme ( languir est associé à larmes et signifie être triste et le verbe sécher est associé à l’action du feu ) matérialise  les douleurs de Phèdre .- Malheureuse, elle inspire la pitié et elle implore Hippolyte ; La proposition subordonnée circonstancielle  de condition « Si tes yeux un moment pouvaient me regarder » a des allures de prière.   Cette didascalie interne laisse imaginer l’attitude du jeune prince : en effet, on peut imaginer qu’il a détourné les yeux, sous le coup de cette révélation ; La honte qu’il ressent est d’avoir pu, à son corps défendant, inspirer cette passion à celle qu’il respecte comme étant l’épouse de son père .


Mouvement 2 : une nouvelle étape dans cet aveu  : Phèdre revient sur la force qu’elle subit comme une fatalité . Les questions rhétoriques montrent qu’elle n’agit pas cette fois, de son plein gré  mais poussée par des circonstances exceptionnelles . ” cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ? ” le ton ici n’est plus celui de la supplique . La reine  fait retour sur sa situation qui  vient d’évoluer et met en avant son rôle de mère protectrice; En effet, en apprenant la  “fausse “mort de Thésée son mari , elle craint  les luttes pour le pouvoir; elle a peur que son beau-fils cherche à éliminer d’autres héritiers potentiels les  jeunes enfants qu’elle a eux avec Thésée. Elle venait donc le prier “de ne le point haïr ” . On retrouve ainsi, un parallélisme de situation: elle le supplie , en quelque sorte, deux fois: une première fois en tant que mère et une seconde fois, en tant que femme amoureuse . Cette situation rappelle que les tragédies de Racine sont toujours sous-tendues par des drames politiques : l’amour n’y joue pas un rôle de premier plan.La ponctuation exclamative  marque à nouveau l’effervescence qui anime la jeune femme. L’interjection « Hélas » souligne la perte de toute forme d’illusion et ne laisse à Phèdre que l’espoir d’une mort libératrice. 

Mouvement 3 : Un nécessaire sacrifice sur l’autel de la passion  . Elle conjure Hippolyte d’abréger ses souffrances grâce à de nouveaux verbes à l’impératif qui forment un parallélisme et une antithèse : « Venge-toi » / « Punis-moi » : de victime, elle devient coupable et présente sa mort comme une solution avantageuse alors que quelques instants plus tôt, elle venait plaider pour la protection de ses enfants; On remarque la contradiction du personnage en proie à un accès de folie passionnelle ; Souvent , sous l’effet de la passion, les sentiments se mêlent et et le discours peut paraître incohérent.   Sa prière fait appel aux qualités héroïques du jeune homme qui en la tuant, accède au même rang que son père et répète les exploits de ce dernier; On se souvient, en effet que Thésée est un chasseur de monstres célèbre et qu’il a accompli de nombreux exploits comme le fait de tuer le Minotaure . Hippolyte peut ainsi , symboliquement, se hisser au même rang que son père dont il devient le digne fils  . Le vers suivant  contient cette idée  « Délivre l’univers » est une hyperbole qui accentue la monstruosité de Phèdre et permet au jeune homme de “devenir un digne fils de héros ” c’est à dire d’agir, à son tour , en héros. En se jetant sur son épée, Phèdre fait appel, à la fois à son orgueil et à son sens du devoir . Le  champ lexical de l’amour  trouve encore sa place dans une sorte de gradation tragique  « un cœur trop plein de ce qu’il aime », « un odieux amour»: on assiste à une métamorphose de cet amour, qui correspond à la métamorphose monstrueuse de Phèdre elle-même : elle fait corps avec ses sentiments.  Le  vers résonne comme une sentence irrévocable.  Notons enfin qu’elle emploie une périphrase pour se désigner «  la veuve de Thésée » mettant en lumière  ainsi son statut de belle-mère. Elle se présente non seulement comme un “monstre  affreux “mais  ses paroles sont autant d’appels à la haine. Comme si, par ses mots, elle tentait de convaincre Hippolyte de passer à l’acte . Le tour présentatif “Voilà mon coeur” est à prendre à la fois au sens propre comme une didascalie interne : elle désigne sa poitrine comme cible. Mais on peut également y lire la thématique de l’aveu dans le sens où elle a mis son coeur à nu .Elle adopte une attitude héroïque en es déclarant “impatiente” de mourit pour pouvoir expier sa faute ; On retrouve ici la valeur chrétienne de l’expiation et du châtiment des offenses. Elle s’avance ici au devant de son trépas en demandant au jeune homme d’être l’instrument de sa mort ; Ce qu’il va refuser et son refus obliger aPhèdre à recourir au suicide . le rejet “Frappe ” donne uen allur etragique à cet impératif . Cependant l’héroïne anticipe un possible refus et se déclare , dès lors, prête à utiliser elle-même l’épée . Les trois raisons invoquées se complétent et sont quelque peu redondantes  : indigne de tes coups, ta haine , un sang trop vil ” ; On retrouve l’idée que la souffrance doit être supérieure à la mort et qu’un héros ne se salit pas les mains en tuant un ” monstre ” ; elle ne mérite pas de mourir de la main de son beau-fils et devra donc se tuer elle-même.  Cette scène se termine par la sortie précipitée de Phèdre qui , à la demande d’Hippolyte, entre dans le palais pour se cacher: ce qui met un terme à leur face à face. Ils ne se reparleront plus jamais jusqu’à la fin de la pièce. Après la mort du jeune homme, Phèder avouera alors à son époux toute la vérité avant de mourir , sosu l’effet du poison qu’elle a avalé.

 En conclusion : Phèdre, en se déclarant à Hippolyte, vient de franchir un point de non-retour. Déclenchant , à plusieurs reprises , la pitié du spectateur  elle s’inscrit dans cet aveu monstrueux comme une véritable héroïne tragique, victime de la fatalité et de l’hybris.  A la fois victime et  coupable, elle fait corps avec ses sentiments et envisage la mort comme remède à ses tourments.  Les paroles de Phèdre seront lourdes de conséquences et la tragédi eest en marche .   Cette épée  qui devait servir à tuer Phèdre va ensuite jouer un rôle crucial dans la tragédie car elle va servir de preuve à la tentative de viol dont Oenone, la confidente de Phèdre, va accuser Hippolyte .   Le quatrième acte s’ouvre, en effet , avec l’entrevue entre  Thésée et  Oenone qui accuse Hippolyte  : le roi reconnait l’épée de son fils entre les mains de la nourrice ” j’ai reconnu le fer, instrument de sa rage/ ce fer dont je l’armai pour un plus noble usage .” Thésée   convoque son fils et convaincu de sa culpabilité , il lui lance  ” il fallait en fuyant ne pas abandonner le fer , qui dans ses mains aide à te condamner . Un monstre marin sortdes flots à la demande de Neptune et tue le jeune homme innocent .La tragédie est en marche, et rien ne pourra plus l’arrêter. Cette épée est devenue l’agent du destin d’Hippolyte . Les paroles de Phèdre ont déclenché l’engrenage tragique.  

07. février 2025 · Commentaires fermés sur Défaite des maîtres et possesseurs : apprendre à repenser le monde avec la Science-Fiction ? · Catégories: Le livre du mois, Spécialité : HLP Première, Terminale spécialité HLP

La Science -fiction est un genre littéraire qu’on qualifie abusivement  de mineur et qui nous raconte des histoires de futur, de demain et nous permet de voyager dans des mondes et des civilisations différentes des nôtres; Au programme de terminale HLP , la notion de dystopie est l’une des formes que peut prendre la Science- Fiction . Les récits de  SF, nous préparent-ils au pire ? Ne s’agit -il pas de nous tendre un miroir déformant certes mais un miroir qui nous permet de nous observer en regardant l’Autre et d’entrevoir les dangers qui nous menacent : destruction de la planète et de nos ressources, robotisation de la société et déshumanisation du monde du travail, guerres incessantes et menace de destruction massive de l’espèce ne sont que quelques exemples de ce qui risque de nosu arriver . Le programme de Première aborde lui la question des relations de l’homme et de l’animal, la question fortement teintée d’actualité, du spécisme et de la protection des espèces vivantes ; Nous allons donc aborder ces deux points à l’aide du roman de Vincent Message. Une bonne manière de vous familiariser avec cette fable philosophique, c’est peut être de découvrir l’entretien qu’a accordé le romancier au magasine littéraire Diacritik , à la sortie de son livre en 2016.

Entrons dans le vif du sujet. Plus »

02. février 2025 · Commentaires fermés sur L’angoisse , atroce despotique, sur mon crâne incliné, plante son drapeau noir…: une version du Spleen baudelairien · Catégories: Terminale spécialité HLP · Tags: , ,

Ce vers  de Baudelaire tiré d’un poème de son recueil Les  Fleurs du Mal, paru en 1857 et  intitulé Spleen , décrit, avec les mots du poète, sa sensibilité et notamment sa vision de l’Angoisse et de son cortège de sensations . Pour travailler sur cette partie du programme de HLP qui touche à la fois, à l’expression de notre sensibilité, aux manifestations de notre vie intérieure, à la constitution et aux variations de notre Moi et également à l’influence des lieux et des paysages sur notre sensibilité , nous verrons tout d’abord quelques notions théoriques  autour des définitions de l’Angoisse avant d’aborder un corpus de textes poétiques . Plus »

02. janvier 2025 · Commentaires fermés sur Dystopies ou mondes à l’envers : quels modèles pour penser l’homme et représenter le monde ? · Catégories: Terminale spécialité HLP · Tags: ,

 Introduction : le fonctionnement de la dystopie

Depuis la fin du dix-neuvième siècle, la dystopie ou fiction qui prend comme base la création d’un nouveau monde, le plus souvent dans le futur , s’est imposée comme un moyen de mettre l’homme d’aujourd’hui face à certaines réalités .Elle se révèle un instrument pour la pensée  car elle nous délocalise; elle  figure un ailleurs imaginaire , différent dans l’espace et dans le temps et où la situation sociale et politique de l’humanité est présentée comme précaire , fragile, dégradée par rapport à celle que nous connaissons.La dystopie devient alors une arme pour notre esprit critique car elle nous tend un miroir déformant dans lequel nous pouvons saisir les dangers qui menacent l’humanité . Comme l’écrit Jorge Semprun dans la préface de la réédition de “Nous autres “ d’Eugène Zamiatine, “elle nie le présent, le dissout même , en projetant sur lui la lumière d’un avenir lointain et redoutable ‘ ; Souvent opposée à l’utopie, en tant que lieu idéal, la dystopie n’offre pas une voie d’imitation mais une voie de réflexion.

I Utopie/ dystopie

Alors que l’utopiedévoile des mondes imaginaires parfaits  qui fonctionnet selon  une égalité totale descitoyens  et une abolition de la propriété privée pour assurer le bonheur de chacun au service de tous, la dystopie présente des mondes où la privation de liberté est l’un des ingrédients essentiels ; Elle s’inspire de nombreuses idéologies politiques et philosophiques  et les pousse à leurs extrêmes . Ainsi le communisme va produire des dystopies dans lesquelles l’Etat sera présenté comme omnipotent, écrasant les individus, en leur imposant une pensée unique. Toute divergence est alors sévèrement réprimée . Ces mondes sont souvent contrôlés par une conscience centrale,  dictateur humain ou machine qui lit les pensées .La dystopie fonctionne alors comme un signal d’alarme, une sorte d’alerte en anticipant des dérives possibles des maux de notre monde contemporain .
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18. décembre 2024 · Commentaires fermés sur Les CAP MFA ont du talent ! · Catégories: Projets et réalisations · Tags:

Voulez-vous des idées de cadeaux pour Noël ?

Les CAP vous proposent différents projets : de la conception à la fabrication . Dans le cadre de la co-intervention, sous la direction de Monsieur Jaud ,qui supervise la conception et la modélisation, notre petit groupe s’investit dans ce projet . Chacun choisit un objet qui correspond à ses goûts.   Nicolas , passionné par le moto-cross , projette de réaliser un terrain miniature . Alexandre, grand supporter du Real Madrid ,envisage de fabriquer un véritable ballon de foot . Simon souhaite se lancer dans la confection d’un casse-tête de six pièces en bois exotique . Pour Gwen , le bateau s’est imposé d’emblée : d’une part, parce qu’il travaille dans une charpenterie navale et d’autre part,parce qu’il aime naviguer.

Pour Louca, ce sera un avion , symbole d’évasion et de liberté . Morgan a choisi de fabriquer un jeu de go : un damier et ses pions , en souvenir de ses nombreuse parties gagnées. Après avoir choisi l’objet , ils doivent concevoir son plan, le dessiner,  déterminer ses dimensions et penser aux  étapes de la fabrication : dans l’ordre ,le débit , le corroyage, les usinages , le montage et la finition.

Nous leur souhaitons bon courage pour leurs futures réalisations. 

Nos menuisiers font vivre la magie de Noël.

Madame Durupt

18. décembre 2024 · Commentaires fermés sur Cendrillon , mise en scène par Joël Pommerat · Catégories: Seconde · Tags: ,

Tout le monde a l’impression de connaître l’histoire de Cendrillon car les contes de fée alimentent notre imaginaire depuis fort longtemps . Mais quelle version connaissez-vous de ce conte et comment avez-vous compris l’adaptation proposée par le dramaturge Joël Pommerat ? Nous sommes bien loin de l’univers aseptisé de Disney .. Commençons par un petit tour d’horizon de la pièce : une petite fille perd sa maman et doit apprendre à vivre, avec son père ,  dans un nouvel environnement où elle ne paraît pas acceptée. L’ image de la  méchante belle-mère plane sur la tragédie familiale et Cendrillon souffre chaque jour un peu plus : reléguée dans une chambre sordide, sorte de caveau, elle paraît prisonnière de sa douleur . Peu à peu , Sandra devient Cendrillon et la matière du conte se mêle à la tragédie familiale qui est aussi une tragédie de la solitude et de la difficulté à accepter l’Autre. C’est également un apprentissage de la résilience et une sorte d’ essai  théâtral qui transforme la douleur de la perte en désir de vivre . Le deuil est le point de départ de la création théâtrale . Plus »

14. décembre 2024 · Commentaires fermés sur Concours d’éloquence : Nora sur le podium en finale départementale ! · Catégories: Sorties · Tags:

Nora monte sur le podium

Nora Lebrun , élève de Terminale au lycée de Surgères,a brillamment représenté notre établissement lors de la finale départementale du concours national d’éloquence, organisé par l’association » De la Charente maritime aux Grandes écoles »; Ces anciens étudiants, issus de notre département ,qui ont tous réussi dans des filières sélectives , se battent pour l’égalité des chances . Ce samedi 14 décembre , nous nous sommes donc retrouvés dans un amphithéâtre d’Excelia, à La Rochelle, pour écouter les prestations des finalistes, qui venaient de tous les lycées du département. Ils avaient déjà été sélectionnés après l’envoi d’une vidéo dans laquelle ils devaient défendre leur conception de l’égalité des chances à l’école. Ils ne disposaient que d’ une petite semaine pour traiter, chacun un sujet imposé, en 5 minutes chrono,face à un jury de professionnels composé d’une avocate, d’un proviseur, d’une professeure de lettre rochelaise , d’une élue régionale et du président de l’association. Nora , qui passait en avant-dernière position, a composé un plaidoyer éloquent pour une éducation positive ; La citation de Nelson Mandela «  L’éducation est le le levier le plus puissant pour changer le monde » a servi de point de départ à son discours dont le final a été particulièrement apprécié par le jury. Elle a du ensuite répondre à des questions et s’est montrée très éloquente dans cet entretien qui laisse une grande part à l’ improvisation et à la répartie . Cette expérience va lui permettre de se lancer , en toute confiance , dans la préparation de son grand oral . Toutes nos félicitations pour cette très belle performance de Nora ! Nous souhaitons qu’elle inspire ses camarades et que sa réussite les incite à se lancer, eux aussi , dans les prochains concours d’éloquence. Félicitations pour ce beau moment de partage et ces belles paroles !

Madame Durupt , professeure de lettres au Lycée du pays d’Aunis

04. décembre 2024 · Commentaires fermés sur Un petite histoire des émotions : l’éveil de l’âme sensible , des Lumières au Romantisme . · Catégories: Terminale spécialité HLP · Tags:

Des Lumières à la Révolution :  1730 à 1789

Les émotions nées de la confrontation au monde naturel prennent un nouvel essor avec le pittoresque et le sublime; Le Moi météorologique bat au rythme des tempêtes, des orages, des averses . Parfois les émois débordent la pensée et atteignent une sorte de paroxysme : les torrents de larmes succèdent aux débordements de joie. Le développement des sciences modifie la connaissance des émotions liées au désir et au plaisir. La peur de l’enfer s’atténue  au moment où le spectacle de la mort publique, et notamment de la décapitation laisse un certain malaise dans la foule . Les catégories esthétiques évoluent elles aussi, notamment dans la représentation des paysages . Plus »